Benjamin Netanyahu a renvoyé son ministre de la Défense, Yoav Gallant, en pleine escalade des tensions, provoquant des manifestations à Tel Aviv. Gallant, favorable à une résolution diplomatique du conflit à Gaza, avait critiqué la stratégie de Netanyahu. Son remplacement par Israel Katz suscite des inquiétudes parmi les Israéliens, qui craignent une prolongation des hostilités. L’opposition condamne cette décision, tandis que l’extrême droite la soutient, mettant en lumière des fractures au sein du gouvernement.
En pleine escalade des tensions, Benjamin Netanyahu a pris la décision de limoger son ministre de la Défense, Yoav Gallant, comme l’a annoncé le Premier ministre israélien mardi soir. Ce timing semble stratégique, alors que l’attention mondiale se porte sur les élections présidentielles américaines, Netanyahu choisit de se séparer de son principal opposant au sein du gouvernement.
Des manifestations enflamment Tel Aviv
Yoav Gallant, reconnu pour son rôle crucial dans les négociations autour des otages, souhaitait mettre fin aux hostilités dans la bande de Gaza. Ancien général, il avait critiqué le slogan de Netanyahu concernant une victoire totale sur le Hamas, le qualifiant de « non-sens ». Avant l’attaque menée contre l’Iran, des sources israéliennes ont rapporté qu’il avait appelé à une révision des objectifs de guerre, soulignant que le pays devait faire face à plusieurs fronts.
Gallant sera remplacé par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, tandis que Gideon Saar prendra son poste. Ce dernier, dont le petit parti « Nouvelle Espérance » a intégré récemment le gouvernement, aurait été attiré par une offre ministérielle de Netanyahu. Le Premier ministre justifie le renvoi en évoquant une perte de confiance et des désaccords majeurs sur la stratégie de la guerre, un renvoi qui devrait être effectif à partir de jeudi.
Cette décision a provoqué une vague d’indignation à travers Israël. Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Tel Aviv et ailleurs pour exprimer leur mécontentement, bloquant l’autoroute urbaine Ajalon avec des pneus enflammés, scandant des slogans tels que « Bibi est un traître » et « gouvernement criminel ». Les participants craignent que Netanyahu ne vise également d’autres figures clés de la sécurité nationale, comme le chef d’état-major Herzi Halevi ou le directeur du Shin Bet, Ronen Bar.
Une issue diplomatique compromise
Gallant était le seul membre influent à avoir plaidé pour une résolution politique rapide au conflit de Gaza, soulignant que les succès militaires de l’armée israélienne ne pourraient pas compenser un manque de progrès diplomatique. Récemment, les spéculations sur son avenir au sein du cabinet avaient commencé à circuler.
La crainte d’un prolongement du conflit est partagée par de nombreux Israéliens. Suite au renvoi de Gallant, le Forum des familles d’otages a dénoncé une tentative de compromettre les négociations pour un accord sur les otages. Des milliers de personnes se seraient rassemblées à Tel Aviv pour protester contre cette décision, selon les médias.
Le renvoi a été unanimement condamné par l’opposition israélienne. Yair Lapid, chef de l’opposition, a qualifié cette décision de « folie », tandis que Yair Golan, leader de gauche, a appelé à une grève générale. Avigdor Lieberman, figure nationaliste, a également critiqué la décision, affirmant que cela menait le pays vers une « république bananière ».
En revanche, Netanyahu a reçu des éloges de la part de l’extrême droite. Le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, a salué le renvoi de Gallant, affirmant que les opinions de ce dernier constituaient un obstacle à la victoire totale.
Un renvoi aux conséquences incertaines
Le limogeage de l’expérimenté Gallant représente un risque considérable pour Netanyahu. En plus de la pression croissante tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, son remplacement par Israel Katz, un homme avec un passé controversé, pourrait avoir des répercussions inattendues sur la dynamique politique et militaire en Israël.