mercredi, janvier 8, 2025

Négociations en Autriche : Les points de convergence et de divergence entre le FPÖ et l’ÖVP

La campagne électorale entre le FPÖ et l’ÖVP a été marquée par des tensions et des accusations. Malgré des promesses d’absence de coalition, l’ÖVP envisage maintenant des négociations avec le FPÖ après l’échec avec le SPÖ et les NEOS. Les partis partagent des vues économiques similaires, bien que des désaccords persistent sur la politique étrangère. Les approches radicales du FPÖ sur des questions comme la migration posent des défis pour établir une coopération durable entre les deux formations.

La bataille électorale entre le FPÖ et l’ÖVP a été marquée par des tensions intenses et des accusations acerbes. Bien que les deux partis aient exclu toute coalition pendant la campagne, des négociations sont désormais sur le point de commencer. Cela pourrait-il aboutir à quelque chose de constructif ?

Tout au long de la campagne, l’ÖVP a fermement affirmé qu’il n’y aurait pas d’alliance avec le FPÖ dirigé par Kickl. Cependant, après l’échec des pourparlers avec le SPÖ et les NEOS, l’ÖVP s’apprête désormais à engager des discussions avec le FPÖ. Bien que les divergences aient été souvent mises en avant, il existe des points de convergence entre les deux partis.

Durant la campagne, les attaques n’ont pas manqué. Herbert Kickl, le leader du FPÖ, a joué sur les divisions sociales et a accusé l’ÖVP de représenter un système oppressif. Il a promis d’écarter l’ÖVP du pouvoir gouvernemental.

‘Après cela, l’ÖVP perdra le poste de chancelier fédéral. Les plus de 110 conseillers en communication devraient faire leurs valises, ceux qui n’ont rien accompli sous Nehammer. Ensuite, ils perdront le ministère des Finances, puis peut-être celui de l’Intérieur, et ainsi, ils ne pourront plus vous garder sous contrôle,’ a déclaré Kickl avec emphase.

Kickl aspire à devenir le ‘chancelier du peuple’, et il se rapproche de cet objectif chaque jour.

Les attaques de l’ÖVP contre le FPÖ

L’ÖVP n’a pas hésité à qualifier Kickl d’extrémiste de droite, d’adepte de théories du complot et d’une menace pour la sécurité autrichienne. Le nouveau chef intérimaire de l’ÖVP, Christian Stocker, ancien secrétaire général, a particulièrement ciblé Kickl lors des séances parlementaires : ‘Il ne s’agit pas seulement du fait que personne ne vous veut ici. C’est également que personne n’a besoin de vous dans cette république.’

Cependant, la dynamique semble avoir évolué. Stocker se prépare désormais à diriger les négociations avec Kickl. Il reconnaît qu’il est impératif de mettre de côté les propos échangés pendant la campagne. ‘Cela pourrait surprendre certains, étant donné mes critiques envers Herbert Kickl. Mais pour moi, il s’agit de la nécessité d’un gouvernement stable pour le pays,’ a-t-il déclaré.

Progrès potentiel entre le FPÖ et l’ÖVP sur les questions économiques

De nombreux analystes politiques en Autriche estiment que le FPÖ et l’ÖVP pourraient trouver un terrain d’entente plus facilement que lors des négociations infructueuses avec le SPÖ et les NEOS. En matière de politique financière, qui a été un point de blocage lors de la première tentative de coalition, les deux partis semblent plus alignés.

Les deux formations partagent des vues économiques libérales et sont en faveur de réduire la pression sur les grandes entreprises et les propriétaires. De plus, ils souhaitent adopter une approche restrictive en matière de politique climatique et d’immigration, bien que le FPÖ adopte un ton plus radical.

Le FPÖ pourrait bien être en position de proposer le chancelier en Autriche, un sujet qui est au cœur des discussions actuelles.

Les provocations de Kickl et l’extrême droite

Herbert Kickl n’hésite pas à provoquer avec des slogans inspirés du mouvement identitaire d’extrême droite, affirmant que ‘le Parti de la liberté est le seul à prôner un arrêt de la migration et la remigration.’

Il évoque également le concept de ‘Forteresse Autriche.’ Christian Stocker, en réponse, a souligné qu’il ne pouvait s’associer aux slogans du FPÖ, tout en affirmant que son propre parti lutterait contre la migration illégale grâce à des coopérations au niveau européen plutôt que par des mesures radicales. ‘Nous voulons être des précurseurs en Europe dans ce domaine,’ a-t-il ajouté.

En Autriche, peu de figures politiques suscitent autant de polarisation que Kickl, qui a réussi à insuffler un nouvel élan à son parti.

Des divergences sur la politique étrangère

Les désaccords les plus marqués entre les deux partis apparaissent en matière de politique étrangère. Le FPÖ a affiché une proximité avec la Russie, avec Kickl appelant à une cessation du soutien militaire à l’Ukraine et étant sceptique vis-à-vis de l’UE. ‘Nous sommes le seul parti qui défend une Autriche forte, confiante et courageuse, qui défend ses propres intérêts,’ a-t-il affirmé.

Pour sa part, l’ÖVP se positionne comme un parti pro-européen, faisant partie du groupe conservateur EVP au Parlement européen. Gernot Bauer, rédacteur en chef du magazine autrichien Profil, anticipe que l’ÖVP tentera de s’approprier le ministère des Affaires étrangères.

Historiquement, l’ÖVP a montré une ouverture à des discussions de coalition avec des partis populistes de droite.

Des négociations en péril à cause de l’UE ?

Bauer pense que l’ÖVP pourrait vouloir transférer les questions liées à l’UE, actuellement gérées par le bureau du chancelier, vers le ministère des Affaires étrangères pour créer un contraste avec Kickl. Il ne peut pas exclure que cela pose un obstacle aux négociations.

En général, l’ÖVP est susceptible de vouloir limiter la radicalité du FPÖ tout en cherchant à établir une base de coopération solide pour l’avenir.

- Advertisement -

Latest