Navdeep Bains et Elder C. Marques : Le Canada doit créer un système d’immigration plus robuste et qui fonctionne mieux
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Par Navdeep Bains et Elder C. Marques
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Bien que l’expérience des immigrants au Canada soit incroyablement diversifiée, il existe un certain nombre de points communs qui traversent la langue, la culture et la religion. Cela nous est devenu évident lorsque nous avons commencé à travailler ensemble et que nous avons parlé de nos parents, de leurs parcours avant et après leur arrivée au Canada et de notre enfance en tant que fils de personnes venues d’ailleurs. Nos parcours semblaient très différents, mais il est vite devenu clair que nous avions beaucoup en commun.
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Cependant, le défi de l’immigration au Canada en 2022 ne concerne pas seulement les histoires personnelles et la réalisation de soi. Maintenant plus qu’à tout autre moment au cours des cent dernières années, c’est un impératif économique national que nous devons simplement comprendre.
Près de 80 % de la croissance démographique du Canada, et presque toute la croissance de la population active du Canada, dépendent de l’immigration. Le ratio de travailleurs pour chaque retraité, qui était d’environ sept pour un lorsque nos parents ont immigré au Canada il y a environ 50 ans, atteindra bientôt trois pour un. Les preuves de la crise du marché du travail sont partout autour de nous, alors que les entreprises ont du mal à trouver et à conserver des employés dans une gamme de catégories de compétences. L’arriéré d’emplois vacants au Canada et notre stratégie dans la guerre mondiale des talents exigent des augmentations continues de nos objectifs annuels en matière d’immigration. Non seulement l’immigration soutient la croissance du PIB du Canada, mais des études suggèrent qu’elle a également un impact positif sur la productivité créatrice de richesse, un problème permanent au Canada.
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Le Canada mérite des félicitations pour son approche constante et fondée sur des données probantes en matière de niveaux d’immigration. Mais notre niveau d’ambition doit encore être relevé alors que nous sortons de la pandémie. Un sondage effectué cet été par le Conseil canadien des affaires auprès de 80 des plus grands employeurs du Canada est révélateur. Selon l’enquête, les deux tiers de ceux qui embauchent par le biais du système d’immigration s’attendent à augmenter ces embauches au cours des trois prochaines années parce qu’ils ne peuvent pas trouver suffisamment de talents par d’autres moyens. Les deux tiers avaient également retardé ou réduit leurs investissements en raison de pénuries persistantes de main-d’œuvre.
En même temps, notre système d’immigration a été poussé au bord du gouffre sur le plan administratif. En août, le gouvernement fédéral a révélé que sa propre norme de service n’avait pas été respectée dans plus d’un million de cas d’immigration actifs, 54 % de tous les cas étant désormais considérés comme en attente. Ces chiffres sont stupéfiants et imposent des coûts directs et évitables à l’économie. Les correctifs administratifs sont eux-mêmes compliqués, comme le démontre le nouveau portail en ligne sur la résidence permanente, mais ils sont désespérément nécessaires.
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L’immigration est trop importante pour notre prospérité pour se tromper. Nous proposons cinq actions clés :
1. Réparez le chaos administratif.
Les défaillances administratives actuelles sont inacceptables. Les investissements récemment annoncés devraient être célébrés, mais il en faut davantage. Pendant des décennies, des mises à niveau indispensables ont été reportées par les gouvernements des deux bords, laissant les conséquences pour un autre jour. Ce jour est maintenant arrivé. Il n’y a peut-être pas beaucoup de mérite politique à avoir une bonne administration, mais c’est essentiel pour que notre système soit juste, crédible et réactif aux besoins de l’économie. Nous sommes dans une course mondiale aux talents. Nous avons besoin de systèmes qui reflètent cela.
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2. Prenez les victoires évidentes.
La pandémie a prouvé ce que nous aurions dû savoir depuis des décennies : le Canada peut profiter d’importantes victoires sur les talents en mettant l’accent sur les étudiants internationaux et les travailleurs temporaires. De nombreuses mesures à court terme imposées pendant la pandémie pourraient constituer des changements permanents utiles. La décision du ministre de l’Immigration, Sean Fraser, ce mois-ci, de lever le plafond de 20 heures sur les heures travaillées par les étudiants internationaux est une étape, en particulier si elle est combinée à des efforts pour encourager davantage de personnes à rester au Canada et à contribuer à notre économie à plus long terme. À plus grande échelle, le gouvernement doit s’occuper des centaines de milliers de travailleurs sans papiers dans les entreprises canadiennes qui restent dans le vide juridique. Le gouvernement devrait saisir cette occasion pour envisager de régulariser ces travailleurs, qui sont qualifiés et appropriés, et veiller à ce qu’à l’avenir, ceux qui peuvent contribuer au Canada bénéficient de voies plus claires vers un statut juridique permanent.
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3. Construisez sur ce qui fonctionne.
Les volets dédiés du gouvernement aux travailleurs hautement qualifiés en demande, comme le Volet des talents mondiaux, ont aidé les employeurs à trouver plus facilement des employés spécialisés. Mais les délais de traitement demeurent un obstacle, et maintenant d’autres économies avancées essaient de copier les succès du Canada. Nous devons redoubler d’efforts sur les approches rapides et réactives et éviter de recréer la bureaucratie que ces flux étaient censés éviter.
4. Plus d’ambition sur les chiffres.
Le Canada mérite des éloges pour son approche des niveaux d’immigration. Mais même si les chiffres absolus peuvent sembler élevés, ils doivent en réalité l’être compte tenu de la population du Canada et des défis démographiques. Au début des années 1910, un Canada beaucoup plus petit accueillait des chiffres absolus annuels similaires à ceux d’aujourd’hui. Relever les cibles d’immigration de manière responsable et efficace nécessitera davantage d’investissements dans les infrastructures, le logement, le transport en commun et les services de réinstallation dans tout le pays, ce qui signifie une meilleure collaboration fédérale-provinciale.
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5. Gardez le système ouvert et compatissant.
Les Canadiens s’attendent à juste titre à ce que l’ensemble de notre système d’immigration reflète nos valeurs. Cela signifie que le système doit être ouvert, juste, compatissant et respectueux de tous ceux qui interagissent avec lui.
La création d’un système d’immigration plus robuste et qui fonctionne mieux est bonne pour l’économie canadienne et c’est la bonne chose à faire. La guerre des talents est en marche, avec ou sans nous. Un Canada plus grand, plus riche et plus qualifié nous attend, si nous sommes prêts à sauter le pas.
Navdeep Bains est vice-président des services bancaires d’investissement mondiaux pour la Banque CIBC. Il a été l’un des plus anciens ministres fédéraux de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique. Elder C. Marques est associé chez Blake, Cassels & Graydon LLP où il conseille les clients sur les litiges, les politiques publiques, la gestion des risques et des crises. Les opinions exprimées ici sont uniquement les leurs.