Le conseiller juridique de Microsoft a répondu aux accusations portées hier par la FTC dans le cadre de la bataille juridique pour l’acquisition d’Activision Blizzard.
Le régulateur fait appel de la décision d’un tribunal fédéral de refuser une injonction préliminaire contre l’acquisition et a envoyé à la Cour d’appel du 9e circuit une lettre accusant Microsoft d’avoir déformé sa position au tribunal sur le fait qu’il serait prêt à se séparer d’Activision Blizzard si un désinvestissement soit ordonné.
L’accusation se fonde sur la récente vague de licenciements au cours de laquelle environ 1 900 employés de la division jeux de Microsoft, dont beaucoup issus des sociétés récemment acquises, ont perdu leur emploi.
La réponse de Microsoft arrive via sa propre lettre adressée à la Cour d’appel américaine, que la société a envoyée à TechRaptor.
La lettre mentionne que la lettre de la FTC sape la principale raison de cette affirmation, qui, selon la société, est l’incapacité de la FTC à soulever une question sérieuse quant à savoir si Microsoft est susceptible d’exclure la concurrence sur les marchés des consoles, du cloud et des abonnements.
Microsoft affirme que la lettre ne fournit aucune base pour annuler les conclusions de la juge fédérale Jacqueline Scott Corley et que les affirmations de leur régulateur sont « incomplètes et trompeuses ». Selon les conseils de Microsoft, Activision prévoyait déjà de supprimer un nombre important d’emplois tout en restant indépendant, ce qui est cohérent avec la tendance plus large de l’industrie du jeu vidéo.
Par conséquent, l’annonce récente des licenciements, poursuit Microsoft, ne peut pas être entièrement attribuée à la fusion. La société « continue de soutenir pleinement sa représentation auprès de la Cour ». Bien qu’un certain chevauchement ait été constaté et que certains postes aient été supprimés, la société confirme qu’elle continue de structurer et d’exploiter Activision d’une manière qui lui permet d’être facilement cédée dans le cas « peu probable » où cela serait ordonné.
TechRaptor a également reçu un commentaire directement d’un porte-parole de Microsoft, accusant la FTC d’ignorer le fait que la réalité de l’accord a changé :
En poursuivant son opposition à l’accord, la FTC ignore la réalité selon laquelle l’accord lui-même a considérablement changé. Depuis que la FTC a perdu devant le tribunal en juillet dernier, l’autorité britannique de la concurrence a demandé à Microsoft de restructurer l’acquisition à l’échelle mondiale et n’a donc pas acquis les droits de streaming cloud des jeux Activision Blizzard aux États-Unis. De plus, Sony et Microsoft ont signé un accord contraignant pour maintenir Call of Duty sur PlayStation à des conditions encore meilleures que celles proposées par Sony auparavant.
Par ailleurs, il y a aussi des nouvelles concernant la demande d’une ordonnance d’interdiction temporaire contre de nouveaux licenciements chez Microsoft par les cabinets d’avocats à l’origine du soi-disant « procès des joueurs ». Une conférence de mise en état devant le juge Corley est prévue le 14 mars.
Alors que le rachat d’Activision Blizzard est bouclé, la bataille juridique se poursuit après coup. En attendant, Microsoft organisera la semaine prochaine un événement au cours duquel il partagera sa vision de l’avenir de la Xbox. Pour le moment, nous ne savons pas si cela peut affecter les débats de quelque manière que ce soit.
Les récents licenciements chez Microsoft et Activision Blizzard font en effet partie d’une tendance plus large du secteur qui est apparue entre fin 2023 et début 2024, affectant de nombreuses entreprises comme Sony, Bungie, 2K Games, Epic Games, Tencent, Amazon, Frontier, Team17, People can Fly, et plus encore, au-dessus de plusieurs studios d’Embracer.