Pour que nos étudiants rivalisent avec succès avec des étudiants du monde entier, ils doivent être bien éduqués
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Imaginez que vous alliez au bureau de votre optométriste pour votre examen annuel de la vue. Après avoir posé quelques questions et regardé dans vos yeux, l’optométriste déclare que tout va bien et que vous êtes libre de partir après avoir payé 100 $.
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Seriez-vous satisfait de cette évaluation ? Probablement pas. C’est parce que les optométristes professionnels s’appuient sur plus que leur jugement subjectif lorsqu’ils effectuent des examens de la vue. Ils utilisent des instruments calibrés, des diagrammes oculaires officiels et des procédures normalisées pour s’assurer qu’ils parviennent à une conclusion précise sur votre vue.
Autrement dit, la standardisation n’affaiblit pas le professionnalisme d’un optométriste, elle le renforce. Il en va de même pour d’autres professions, y compris l’éducation — c’est pourquoi les tests normalisés demeurent un élément vital, voire en voie de disparition, du système d’éducation canadien.
Que sont les tests standardisés ? Essentiellement, ce sont des examens qui sont : administrés avec des instructions cohérentes, écrits par tous les étudiants en même temps et dans le même délai, et notés de la même manière. Lorsqu’ils sont bien conçus et administrés, ils fournissent aux écoles, aux élèves et aux parents une mesure objective des compétences des élèves et de la santé globale du système d’éducation.
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Les tests créés par les enseignants, qui sont plus subjectifs, et les tests standardisés, qui sont plus objectifs, sont essentiels pour une approche équilibrée de l’évaluation des élèves. Les tests créés par les enseignants permettent aux enseignants de tenir compte de la situation de chaque élève, tandis que les tests standardisés permettent de déterminer si les normes provinciales du programme d’études ont été respectées. Les deux tests sont importants, tout comme votre optométriste utilise à la fois un jugement subjectif et des tests objectifs pour évaluer vos yeux.
Malheureusement, trois tendances ont causé une baisse des tests standardisés au Canada.
Premièrement, les tests standardisés mettent aujourd’hui moins l’accent sur les connaissances spécifiques à une matière qu’auparavant. Au lieu de cela, la plupart des tests se concentrent désormais sur les compétences génériques en littératie et en numératie. Cette approche suppose que la littératie et la numératie sont des compétences facilement transférables. Mais en réalité, ces compétences dépendent fortement du contenu.
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Par exemple, il existe une forte relation causale entre les connaissances de base et la compréhension en lecture. Les élèves auront du mal à lire un article s’ils ne connaissent rien au sujet, mais auront peu de difficulté lorsqu’ils possèdent des connaissances de base considérables à ce sujet (par exemple, les élèves comprennent mieux l’histoire lorsqu’ils connaissent les principales personnes impliquées). Ainsi, il est important d’immerger les étudiants dans des environnements d’apprentissage riches en contenu afin qu’ils acquièrent les connaissances de base qui leur permettront de devenir des citoyens fonctionnels dans la société. En ne mesurant pas cet élément clé de l’apprentissage, les tests standardisés modernes réduisent l’incitation des enseignants à aider les élèves à acquérir cette information importante.
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La deuxième tendance préoccupante est que les tests standardisés au Canada n’ont pas la même valeur que par le passé. Dans de nombreuses provinces, les tests normalisés autres que ceux écrits en 12e année ne comptent souvent pas dans les notes finales des élèves. Même dans les provinces où ils comptent, le poids qui leur est accordé n’a cessé de diminuer. Par conséquent, les étudiants et les enseignants sont moins susceptibles de prendre ces tests au sérieux.
Enfin, les tests standardisés sont administrés moins souvent et à moins de niveaux scolaires qu’autrefois, particulièrement au Manitoba et en Saskatchewan, où ils ont pratiquement disparu.
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Pour aggraver les choses, un certain nombre de provinces ont interrompu l’administration de tests standardisés pendant la pandémie. Bien qu’il s’agisse d’une pause temporaire, il ne sera pas facile de revenir à la normale, d’autant plus que les syndicats d’enseignants de partout au Canada continuent de faire pression contre ces tests. Ils ne voudraient rien de plus que de se débarrasser complètement des tests, laissant les notes des étudiants dépendre d’évaluations subjectives.
Les gouvernements provinciaux doivent mettre davantage l’accent sur les tests normalisés. Pour que nos étudiants rivalisent avec succès avec des étudiants du monde entier, ils doivent être bien éduqués. Nous nous attendons à ce que les professionnels de la santé tels que les optométristes utilisent des instruments et des procédures normalisés lors de l’évaluation de leurs patients. Nous ne devrions rien attendre de moins de nos professionnels de l’éducation.
Michael Zwaagstra est enseignant dans une école publique, chercheur principal à l’Institut Fraser et auteur du nouvelle étude Le déclin des tests normalisés au Canada.