Michael Taube : Pourquoi les banques canadiennes devraient éviter à tout prix les prêts hypothécaires halal

Les Canadiens musulmans devraient être insultés parce que les libéraux tentent de les utiliser comme pions politiques.

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Le premier ministre Justin Trudeau et les libéraux ont annoncé dans le récent budget fédéral qu’ils allaient introduire « des produits de financement alternatifs, y compris des prêts hypothécaires halal » qui « permettraient aux Canadiens musulmans et à d’autres communautés diverses de participer davantage au marché du logement ». Cela a sûrement donné lieu à de nombreux regards perplexes, à beaucoup de casse-tête et à de nombreuses recherches sur Google.

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Je savais exactement ce qu’était une hypothèque halal – et ce que le Premier ministre essayait de faire. Les grandes et moyennes banques du Canada, ainsi que les autres établissements de crédit, devraient les éviter à tout prix.

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Bien que la plupart des Canadiens connaissent probablement mon nom grâce à la politique et aux médias, je suis également un agent hypothécaire agréé. De plus, ma famille s’occupe d’hypothèques et d’investissements depuis plus d’un siècle.

J’ai découvert les prêts hypothécaires halal pour la première fois après un appel à froid il y a plusieurs années. Après avoir parcouru cette courte conversation, j’en ai appris davantage sur eux.

En bref, les origines peuvent être recherchées dans les concepts traditionnels de la finance et de la banque islamiques. Dans le livre L’Islam et la voie du développement humain et économique, Abbas Mirakhor et Hossein Askari écrivent : « La règle du pas de mal, pas de blessure (la dharar wa la dhirar) a été promulgué par le Prophète sur la base du Coran pour garantir qu’il n’y ait aucun effet négatif du comportement économique privé sur des tiers ou sur la société… le Prophète, conformément aux règles prescrites, a interdit le vol, la corruption, les intérêts sur l’argent, l’usurpation des droits de propriété d’autrui par la force et d’autres activités éthiquement et moralement interdites en tant que sources de revenus et de richesse. En d’autres termes, tout ce qui doit être payé en sus d’un prêt, comme les intérêts ou les pénalités de retard, serait vu comme ribale mot islamique pour « usure » ou « injuste ».

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La banque islamique moderne semble suivre ce même modèle avec les prêts hypothécaires halal. S’appuyant sur la loi islamique (ou charia), il s’agit d’une hypothèque sans intérêt qui permet aux Canadiens musulmans d’acheter une maison et de devenir propriétaire. Il y a un Petit nombre des banques islamiques et des prêteurs privés qui proposent des prêts hypothécaires halal à des clients potentiels, et la transaction financière se déroule dans ces limites.

Les banques islamiques ne sont évidemment pas des œuvres caritatives. Ils gagnent de l’argent de différentes manières. En ce qui concerne les prêts hypothécaires halal, ils sont souvent générés par des frais sous couvert de participation au capital. Par conséquent, l’emprunteur peut payer un pourcentage des bénéfices d’un logement locatif par exemple. Tant que les frais de l’emprunteur ne sont pas spécifiquement liés aux intérêts d’une hypothèque halal ou d’un autre type de prêt bancaire, cela ne va pas à l’encontre des principes de la charia.

Les banques et les établissements de crédit canadiens voudraient-ils s’engager dans quelque chose comme une participation au capital au lieu des paiements d’intérêts traditionnels ? J’en doute fortement.

Pour être clair, je n’ai aucun problème particulier avec ce type limité de transactions financières et de pratiques commerciales. Les musulmans sont l’une des nombreuses communautés religieuses qui se livrent à des pratiques de prêt spécifiques basées sur leurs traditions religieuses. S’il est logique que le débiteur hypothécaire (l’emprunteur) et le créancier hypothécaire (le prêteur) s’engagent dans ce type d’arrangement en raison de leurs croyances personnelles et religieuses, ce n’est pas un problème. Cela ne devrait pas inquiéter les Canadiens qui ne sont pas musulmans.

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Ce qui est inquiétant, c’est que Trudeau tente maintenant de pousser les grandes et moyennes banques du Canada, ainsi que d’autres établissements de crédit, à proposer des prêts hypothécaires halal. Ils devraient rejeter sa proposition immédiatement.

Les banques et les établissements de crédit des démocraties occidentales comme le Canada sont censés offrir une grande variété d’options hypothécaires à tous les propriétaires potentiels qui ne sont pas en mesure de payer le montant total d’avance. Chaque option, y compris les prêts hypothécaires ouverts et fermés, contient une sorte de paiement d’intérêts avec le prêt. Cela suit le modèle de base du système bancaire occidental et du capitalisme de marché libre.

De nombreux Canadiens sauteraient-ils sur la possibilité d’obtenir un prêt hypothécaire halal sans intérêt ? Basé sur le manque général de compréhension de la manière dont les frais sont acquis grâce à une participation au capital, ou sur la conviction que ces frais pourraient simplement être couverts avec l’aide de la famille, des amis et d’autres personnes, il n’est pas impossible d’envisager ce scénario. Les jeunes pourraient penser qu’il s’agit d’une voie plus facile pour devenir propriétaire d’un premier logement. Les propriétaires existants pourraient avoir l’impression qu’ils ont la possibilité d’acheter une maison plus grande sans payer d’intérêts paralysants ni s’endetter à long terme. Certaines personnes et certaines familles pourraient considérer la suppression des paiements d’intérêts comme un moyen de ne plus craindre de prendre du retard dans leurs remboursements hypothécaires et de perdre potentiellement leur maison.

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Mais c’est loin d’être le cas avec les prêts hypothécaires halal.

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Il est cependant possible que les prêts hypothécaires Halal ne soient pas facilement disponibles dans les communautés non musulmanes. Les chrétiens, les juifs, les hindous, les bouddhistes et autres ne suivent pas les principes de l’Islam et ne seraient pas admissibles à ce type d’hypothèque. Il s’agirait au mieux d’une offre extrêmement limitée, ce qui va à l’encontre de la nature même de l’exploitation d’une banque ou d’un établissement de crédit dans une démocratie occidentale.

Pendant ce temps, les banques et les établissements de crédit du Canada veulent aider les propriétaires, mais leur mission est aussi de gagner de l’argent. Le paiement des intérêts fait partie de ce principe capitaliste fondamental dans les sociétés démocratiques. Autrement, ils se contentent de contracter des hypothèques et de prêter de l’argent sans taux de rendement ni avantage économique. Cela n’a aucun sens commercial.

Il convient également de souligner que certaines familles musulmanes pourraient prendre du retard de manière inattendue dans une situation de prêt hypothécaire halal. Utiliser les frais de participation au capital au lieu des paiements d’intérêts traditionnels n’empêche pas les sources de revenus existantes de se tarir soudainement. Ces choses se produisent dans les affaires – et dans la vie quotidienne. Si l’une des grandes banques du Canada devait saisir et délivrer un pouvoir de vente en raison d’un problème avec une hypothèque halal basée sur la charia et impliquant des clients musulmans, cela pourrait potentiellement se transformer en un cauchemar de relations publiques. Personne ne voudrait aborder ce problème avec un poteau de 10 pieds.

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Ce n’est pas que les libéraux se soucient de tout cela. Ils ont une stratégie en tête.

Trudeau va se vanter et déclarer qu’il a tenté d’ouvrir la porte pour aider davantage de familles musulmanes canadiennes à devenir propriétaires. Il accusera les grandes banques et les établissements de crédit de refuser d’aider cette communauté minoritaire en expansion à réaliser ses espoirs et ses rêves en introduisant des prêts hypothécaires halal. Il dira aux Canadiens musulmans de voter pour lui lors des prochaines élections fédérales, et nous forcerons ces banquiers cupides à faire en sorte que cela se produise.

C’est évidemment le but de tout cet exercice. Les Canadiens musulmans devraient être insultés de voir que les libéraux, qui s’effondrent dans les sondages et seraient démolis si des élections étaient déclenchées aujourd’hui, tentent de les utiliser comme des pions politiques dans l’espoir de renverser leur fortune électorale en déclin.

Pour Trudeau, il ne s’agit que d’affaires (politiques).

Poste National

Note de l’éditeur : cette colonne a été mise à jour pour refléter la façon dont les prêteurs gagnent de l’argent avec les prêts hypothécaires halal.

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