Michael Dolgin : Toute la société canadienne est dégradée en permettant à la brutalité antisémite de régner

J’ai joué dans une publicité sur la montée de la haine menant à des dangers violents. Cela se produit aussi dans la vraie vie

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Je considère le travail d’agir comme le fait d’habiter une situation ou une identité très différente de la mienne. En tant que rabbin, jouer le métier d’acteur ne fait pas vraiment partie de mes compétences. Cependant, lorsque j’ai été choisi dans une publicité sponsorisée par la Fondation de lutte contre l’antisémitisme (FCAS) pour incarner un rabbin dont la synagogue reçoit une alerte à la bombe lors d’une cérémonie de Bar Mitzvah, j’ai trouvé que c’était un rôle familier.

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L’idée même que tout lieu de culte au Canada nécessite une sécurité active et de haut niveau devrait être profondément troublante. Pourtant, pour les juifs, les musulmans et les autres communautés minoritaires, c’est déjà normal. Nous travaillons avec le personnel policier sur nos procédures si un intrus armé se trouve dans notre sanctuaire, notre école maternelle ou nos espaces de rassemblement.

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Compte tenu de cette réalité établie, au cours des cinq derniers mois, l’expérience d’être juif et rabbin à Toronto a radicalement changé. Nous avons dû renforcer considérablement les mesures de sécurité dans les synagogues pour pouvoir nous sentir en sécurité. Les Juifs ont été menacés au travail et à l’école, en ligne et en personne. Ces agressions personnelles ne font pas nécessairement partie d’un conflit politique.

Les sociétés démocratiques vivent des problèmes difficiles dans le cadre de l’État de droit. Cette structure n’est pas une persécution. Les « manifestants » narcissiques se disent victimes des persécutions qu’ils exercent. En tant que Canadiens, nous devrions tous être libres d’être sionistes ou pro-palestiniens, positions qui, à mon avis, peuvent et doivent coexister. Lorsque des militants de quelque camp que ce soit dans un conflit partagent leur douleur et leurs souffrances, leurs revendications et leurs espoirs et le font dans les limites de nos lois, nous pouvons et devons nous écouter les uns les autres.

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Nous nous excusons, mais cette vidéo n’a pas pu se charger.

Pourtant, je me retrouve de plus en plus à écouter les membres de notre communauté juive locale dont l’identité et le droit à l’expression sont rejetés. Lorsque le pont routier situé à 200 mètres de notre synagogue est devenu le point de ralliement des foules venues créer des affrontements, un manifestant a été enregistré qualifiant ce quartier de « zone infestée par les sionistes ». Une telle expression n’est pas pro-palestinienne et, malheureusement, elle n’est pas en décalage avec de nombreuses expressions publiques similaires aujourd’hui. C’est de l’intimidation et c’est anticanadien. Si le mot « infesté » était utilisé pour décrire n’importe quel autre groupe de personnes dans notre ville diversifiée, tolérerions-nous ce langage, ou le considérerions-nous comme autre chose qu’un discours de haine ? Pourtant, ces attaques ont continué à se multiplier. Tout comme le fait de nier qu’un discours comme celui-ci, lorsqu’il est dirigé
envers les Juifs est un discours de haine.

Ayant servi une communauté de Toronto pendant plus de 30 ans, j’ai vu de nombreuses scènes de désaccord et de protestation, de politique et de tension. Rien de tout cela n’a préparé le terrain pour cette nouvelle époque dans laquelle nous sommes entrés. Je n’ai eu aucune répétition pour que notre communauté juive locale soit ostracisée en réponse au déroulement douloureux de cette guerre. Je n’ai pas de mots pour dire que les Juifs canadiens sont blâmés pour les crimes horribles du Hamas le 7 octobre. Nous sommes harcelés, intimidés et maltraités à l’extérieur des hôpitaux et des synagogues, dans les centres commerciaux et dans les écoles. Les étudiants juifs sur le campus continuent d’être menacés et ont été victimes de les mezouzas, un parchemin avec des versets de la Torah que les Juifs affichent souvent sur les montants de leurs portes, arraché. La communauté juive se voit refuser ses droits fondamentaux à la liberté d’expression et à la sécurité.

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Une partie de moi souhaite que quelqu’un puisse appeler « réinitialisation ! » comme à l’époque des tournages commerciaux, et la société pourrait essayer une autre version, mais nous devons trouver notre chemin à partir de là.

Le désaccord sur la guerre entre Israël et le Hamas est inévitable. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait un conflit ici, chez nous. Dans la publicité, nous reconstituons des événements réels au cours desquels l’église chrétienne voisine a accueilli la congrégation juive à l’intérieur, rejetant les menaces et l’hostilité et affirmant l’attention mutuelle, le respect mutuel et les droits humains partagés.

Notre société se mesure non seulement à ce qu’elle fait, mais aussi à ce qu’elle tolère. Chacun d’entre nous, depuis l’individu jusqu’à nos dirigeants locaux, provinciaux et fédéraux, doit assumer la responsabilité de permettre à des individus et à des mouvements extrémistes de violer nos lois et nos valeurs communautaires. Le discours antisémite est un discours de haine. Lorsque les Juifs sont pris pour cible, cela ne s’arrête pas à nous.

Les individus et les groupes qui placent leurs récits au-dessus de l’état de droit dégradent le tissu même de notre société. Les comportements destructeurs et haineux ne peuvent être justifiés par les récits personnels ou politiques dans lesquels ils sont exprimés.

J’appelle tous ceux qui valorisent la société multiculturelle dans laquelle nous vivons et continuons de construire ensemble à élever la voix et à s’ouvrir les uns aux autres. Selon les termes du FCAS, aujourd’hui plus que jamais, nous devons résister à toute haine. Ensemble. Quand une haine monte, ils le font tous.

Résistez à la haine juive et à toute la haine.

Poste National

Le rabbin Michael Dolgin est rabbin principal de la congrégation Temple Sinai de Toronto et participe activement au dialogue interreligieux.

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