La Banque du Canada ne devrait pas promouvoir l’alarmisme climatique
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Les Canadiens affligés par l’incapacité de la Banque du Canada à s’acquitter de sa principale responsabilité – contrôler l’inflation – ne seront pas encouragés à prendre connaissance des grands plans de la banque centrale pour sauver le monde des changements climatiques. La Banque du Canada se préoccupe tellement du climat, et ses plans sont si ambitieux, que même si son dernier rapport annuel, publié le 26 avril, mentionne « inflation » 38 fois, le mot « climat » apparaît 78 fois. Oui, l’inflation est désormais hors de contrôle, mais au moins en 2021 – selon l’avant-propos du gouverneur Tiff Macklem au rapport annuel – la banque a amélioré sa compréhension des risques du système financier associés au changement climatique.
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Le système financier risque-t-il le changement climatique ? Il n’y en a pas! Si les institutions financières avaient l’habitude de remplir leurs bilans avec des prêts à 200 ans, il pourrait y avoir des risques financiers climatiques systémiques, car même si les coûts du changement climatique sont susceptibles d’être modestes, le risque et l’incertitude dominent un horizon aussi long. Mais la durée typique d’une hypothèque au Canada est de cinq ans ou moins. Quelle est la probabilité qu’au cours des cinq prochaines années, le changement climatique provoqué par l’homme modifie si gravement le climat que les bilans des institutions financières se détériorent au point de mettre en péril l’ensemble du système financier ? À moins que le système ne soit déjà si fragile que même une brise le ferait s’effondrer, la probabilité d’un risque systémique doit être statistiquement indiscernable de zéro.
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Dans son rapport annuel, la banque conclut néanmoins que le changement climatique « présente des risques importants pour le système financier » et qu’il « est donc resté un domaine d’intérêt important… en 2021 ». Il cite son Examen du système financier, réalisé l’année dernière, qui décrivait à la fois les risques physiques du changement climatique (dommages financiers directs associés au réchauffement climatique et aux changements climatiques) et les risques de transition (pertes dues à la transition vers une économie à faible émission de carbone, réglementation gouvernementale et changements d’attitude des consommateurs et des investisseurs) . Avec l’inclusion des risques de transition, il existe une menace légèrement plus plausible pour le système financier, mais le problème n’est pas le changement climatique lui-même, mais la réglementation et les dépenses gouvernementales anarchiques au nom de la lutte contre le changement climatique. Un mauvais comportement du gouvernement, et non le changement climatique, est le vrai risque.
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Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que, selon la Revue du système financier, « le système financier joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs climatiques mondiaux ». Dans la mesure où, à la suite de telles orientations, les régulateurs et les banquiers politisent l’activité financière et réorientent les institutions financières pour qu’elles se concentrent de plus en plus sur le travail supposément critique de la lutte contre le changement climatique au détriment de la maximisation des bénéfices et de l’octroi prudent de prêts, alors il y aurait en effet d’importants risque pour le système financier. Mais encore une fois, le mauvais comportement du gouvernement, et non le changement climatique, serait à blâmer.
Une section du rapport annuel de la banque décrit comment elle réduira sa propre empreinte carbone et présente ses plans climatiques pour 2022. Sa liste de choses à faire comprend : une évaluation plus approfondie des risques financiers liés au climat ; analyser les options pour intégrer les considérations liées au changement climatique dans la conception des opérations de marché ; piloter le dialogue international sur la politique climatique ; décarboniser ses propres opérations ; et contribuer aux travaux de ce qu’on appelle le « Network for Greening the Financial System », qui rassemble plus de 100 banques centrales et autorités de régulation financière aider pousser les pays à atteindre les objectifs fixés dans l’Accord de Paris et à « renforcer le rôle du système financier » pour « mobiliser des capitaux pour des investissements verts et à faible émission de carbone ». Le revoilà : l’intention est d’injecter des objectifs politiques et climatiques dans les objectifs commerciaux et les activités des institutions financières, ce qui devrait inquiéter tous les Canadiens.
Même dans le meilleur des cas, et encore moins lorsque l’inflation monte en flèche, la Banque du Canada devrait se concentrer sur son objectif principal, qui est de contrôler l’inflation, et non de promouvoir l’alarmisme climatique ou de s’engager dans d’autres activités collatérales. Au fond, le but de la Banque du Canada est de maintenir une économie à faible inflation. Cela ne devrait rien avoir à voir avec une économie à faibles émissions de carbone.
Matthew Lau est un écrivain torontois.