mardi, novembre 26, 2024

Matthew Lau : Les subventions ne fonctionnent pas en Chine. Pourquoi travailleraient-ils ici ?

L’émulation de la planification centrale chinoise ne garantira pas que le Canada puisse concurrencer ou être protégé de la Chine

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Le fait que la planification économique gouvernementale est généralement un échec est, comme la doctrine selon laquelle les courbes de la demande ont une pente descendante, si fermement établie par l’expérience et l’observation qu’il devrait vraiment être possible de l’affirmer sans fournir de preuves à l’appui. Malgré son échec généralisé, cependant, la planification gouvernementale est vigoureusement pratiquée et son efficacité, en particulier lorsqu’elle est rebaptisée «politique industrielle» ou euphémisme équivalent, est affirmée dans de nombreux milieux – y compris des groupes de réflexion comme le Forum des politiques publiques et une grande partie de la communauté des affaires.

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Dans un récent commentaire Robert Asselin du Conseil canadien des affaires a poursuivi son incessant battement de tambour sur la politique industrielle. La stratégie industrielle de Joe Biden comprend la soi-disant loi sur la réduction de l’inflation (499 milliards de dollars de dépenses, dont 391 milliards de dollars pour le changement climatique) et la Loi sur les puces (subventions et protectionnisme pour les semi-conducteurs, censés « créer des emplois » et « contrer la Chine »). Mais le Canada, écrit M. Asselin, est toujours à la recherche de sa propre stratégie industrielle et doit la trouver.

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Les critiques selon lesquelles la politique industrielle équivaut à une planification centrale, il les rejette en disant qu’il y a des problèmes de sécurité nationale à tout laisser au marché libre. Certaines préoccupations de sécurité nationale sont en effet légitimes, mais la politique industrielle qu’il propose – et les pratiques du gouvernement fédéral – va bien au-delà de la garantie que les industries essentielles à la sécurité ne dépendent pas de Pékin ou d’autres acteurs malveillants. Au lieu de cela, il s’étend bien à la planification économique centrale. Mais imiter la planification centrale chinoise ne garantira pas que le Canada puisse rivaliser avec la Chine ou en être protégé. Au contraire, cela nuira à la compétitivité canadienne.

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La preuve en est fournie par un trio de chercheurs, deux de l’Université Carnegie Mellon et un de Shanghai Tech, dont le tout juste publié étudier sur la politique industrielle chinoise conclut que les programmes de subventions de la Chine ont été un échec. « Au niveau global », écrivent-ils, « les subventions semblent être allouées aux entreprises les moins productives, et la productivité relative des entreprises qui reçoivent ces subventions semble encore baisser après le décaissement ». Même les subventions pour la recherche et le développement, l’innovation et la modernisation des équipements n’étaient pas positivement associées à la croissance de la productivité des entreprises bénéficiaires.

Il n’y a aucune raison de supposer que la politique industrielle canadienne échouera moins que la politique industrielle chinoise. Au Canada comme en Chine, la planification économique gouvernementale est une tâche intrinsèquement impossible et guidée par des considérations politiques plutôt qu’économiques. La seule différence est que, contrairement à la Chine, la principale considération politique guidant la politique industrielle canadienne est l’alarmisme climatique. Ainsi Chrystia Freeland a ces derniers mois sillonné le pays (mais vraisemblablement pas à vélo) pousser son plan pour « une vraie politique industrielle musclée, un gouvernement engagé à investir dans la transition verte », un plan fait écho dans son énoncé économique de l’automne du mois dernier.

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Le gouvernement fédéral est maintenant, selon aux dépêches, s’apprêtant à « transformer sa politique industrielle » en s’engageant dans une guerre des subventions aux véhicules électriques avec les États-Unis. Malheureusement, comme dans une guerre commerciale, les gouvernements dans une guerre des subventions finissent par tirer sur leurs propres citoyens. L’effet des subventions industrielles est de récompenser et d’encourager les comportements économiquement improductifs en taxant et en décourageant l’activité productive. Même ainsi, Robert Asselin loue le gouvernement fédéral pour avoir fait des « progrès importants » sur les véhicules électriques, sa principale critique étant apparemment qu’une planification encore plus centralisée est nécessaire. « Les subventions aux entreprises d’un secteur », dit-il, « ne constituent pas une stratégie industrielle globale ».

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Mais comme l’économiste et politologue Michael Munger l’a soutenu dans un article de septembre 2022 article dans le Journal of Law, Economics and Policy, une bonne politique industrielle est non seulement improbable mais impossible. Il y a d’abord le problème de l’information : la connaissance économique est décentralisée, de sorte que la planification économique centralisée repose sur une base d’ignorance. Il y a ensuite le problème des incitations : au Canada et aux États-Unis, comme en Chine, même si les responsables gouvernementaux disposaient de toutes les informations nécessaires pour identifier ce qui est dans l’intérêt public, ils sont susceptibles d’agir plutôt dans leur propre intérêt. Cette application des hypothèses économiques de base à la prise de décision politique est connue sous le nom de choix public. Tous les défenseurs de la politique industrielle doivent le faire, Munger suggèrese lit la théorie de base des choix publics, « et nous arrêterions d’entendre parler de toutes ces bêtises ».

La fin du non-sens semble cependant peu probable. Après tout, il y a encore des gens – certains partisans de l’augmentation du salaire minimum, par exemple – qui nient que les courbes de la demande aient une pente descendante. Pourtant, une certaine compréhension du choix public et de l’économie de base réduirait au moins la quantité d’absurdités de politique industrielle que nous entendons. Mieux encore, cela pourrait même réduire la quantité d’absurdités que le gouvernement fédéral peut s’en tirer en instituant.

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