lundi, novembre 25, 2024

Matthew Lau : L’éducation est-elle pour les enfants ou les syndicats d’enseignants ?

Le but du système d’éducation publique est de servir les familles, pas le syndicat des enseignants

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C’est assez remarquable : ce qui est dans le meilleur intérêt des élèves de l’Ontario coïncide exactement avec ce qui rendra les syndicats d’enseignants plus riches, plus puissants et moins responsables. J’ai appris cette coïncidence remarquable la semaine dernière alors que je me déplaçais dans le métro de Toronto, où l’Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA), un syndicat de plus de 45 000 enseignants, mène actuellement une campagne publicitaire. Par une heureuse synchronicité, tout ce que dit le syndicat améliorera l’apprentissage et le bien-être des élèves profite également au syndicat.

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Comme toujours, les petites classes sont un élément central de la campagne du syndicat. Pour favoriser l’apprentissage des élèves, il ditle gouvernement provincial devrait adopter le Canadian Centre for Policy Alternatives’ Régime en 13 points, dont les quatre premiers points sont : augmenter le personnel enseignant de la 9e à la 12e année, augmenter le personnel enseignant de la 4e à la 8e année, augmenter le personnel enseignant de la 1re à la 3e année et — surprise ! — augmenter le personnel enseignant de la maternelle. Il est évident qu’une telle politique serait bonne pour les syndicats : moins d’élèves par classe allège la charge de travail des enseignants, tandis que plus d’enseignants signifient plus d’argent et de pouvoir pour les syndicats. Il est moins clair que ce serait bon pour tout le monde, cependant.

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Des classes plus petites ont probablement un effet positif sur certains élèves, mais la recherche montre qu’il y a de meilleures façons pour améliorer les résultats scolaires en utilisant moins de ressources. Améliorer la qualité de l’enseignement, des enseignants, des programmes et des pratiques pédagogiques – ainsi que de nombreuses autres interventions – ferait une bien plus grande différence que de réduire la taille des classes. À ce stade, une bien meilleure idée que de dépenser plus d’argent pour plus d’enseignants (ce qui peut être une bonne chose ou non) est de dépenser plus intelligemment pour de meilleurs enseignants.

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Cela signifie payer les enseignants en fonction de la qualité de leur travail, mesurée par l’augmentation des résultats des élèves. La norme dans le secteur privé de l’économie est une relative absence de syndicats par rapport au secteur public. C’est la norme parce que cela a du sens : le salaire doit être lié à la valeur individuelle du travailleur, et non à des grilles salariales rigides basées sur l’ancienneté. En dehors de la profession enseignante, une autre norme est la rémunération incitative : la grande majorité des travailleurs reçoivent une sorte de rémunération basée sur la performance pour encourager et récompenser l’effort et la qualité. C’est aussi une norme parce que ça marche. Des témoignages du monde entier montrent ça peut marcher pour les enseignants aussi, bien qu’aucun syndicat n’annonce ce fait.

En plus de plus d’argent pour plus d’enseignants, le syndicat préconise plus d’argent pour : la maternelle à temps plein, les garderies financées par l’État, plus d’infrastructures, des programmes pour étudiants autochtones, des services professionnels et bien d’autres choses encore. Apparemment, la seule chose qui, selon le syndicat, n’en vaut pas la chandelle, ce sont les tests normalisés émis par l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) de la province. Par coïncidence, il s’agit de l’une des rares dépenses gênantes pour les syndicats, car les tests de performance des élèves augmentent la responsabilité des enseignants et des administrateurs scolaires chargés d’améliorer les résultats d’apprentissage. Sur cette question, les dirigeants syndicaux se transforment en faucons fiscaux : « Les tests standardisés ne sont pas une bonne utilisation des ressources éducatives », déclare le syndicat. « Suspendre l’OQRE permettrait d’économiser de l’argent.

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Selon le syndicat, les tests standardisés, que de nombreux parents et chercheurs en éducation utilisent pour mesurer la qualité de l’éducation, sont non seulement inutilement coûteux, mais en fait nuisibles. Il Se plaint les tests ont un impact négatif sur la santé, le bien-être, l’apprentissage et les performances des élèves – les effets, selon lui, sont « bien connus et documentés ». Mais bien connu par qui et documenté où, le syndicat ne le dit pas. Le lien de son site Web pour étayer son affirmation est un reportage sur l’efficacité des tests des candidats enseignants, qui n’a rien à voir avec les tests de l’OQRE sur le rendement des élèves.

De plus, les méfaits « bien connus » des tests standardisés ne sont évidemment pas bien connus des parents dont les impôts paient les enseignants et dont les enseignants sont censés s’occuper des enfants. Bien au contraire, un sondage l’an dernier par Léger pour le Fraser Institute, a révélé que 80 % des parents d’enfants d’âge scolaire en Ontario appuient les tests normalisés. Ainsi, il ne devrait pas être pertinent que le syndicat s’oppose aux tests. Le but du système d’éducation publique est de servir les familles, pas le syndicat des enseignants. Donner la priorité aux préférences syndicales par rapport à ce que veulent les familles, c’est comme gérer un restaurant qui nourrit la cuisine mais pas les clients.

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Malheureusement, contrairement à la restauration, dans les systèmes de monopole gouvernemental, le client est souvent servi en dernier. Le gouvernement ontarien — contrairement à les gouvernements de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Manitoba et du Québec — n’accorde aucun financement aux familles qui paient des impôts pour l’éducation de leurs enfants mais envoient leurs enfants dans des écoles privées. Ainsi, l’Ontario peut s’attendre à voir une qualité d’éducation toujours inférieure à la moyenne et des poches syndicales importantes pour payer, entre autres, les publicités sur la TTC.

Matthew Lau est un écrivain torontois.

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