La concurrence est une bonne chose, et la bonne façon d’y parvenir est de passer par le marché libre
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En mars 2021, Rogers annoncé son rachat de Shaw pour 26 milliards de dollars, un accord qui, selon lui, générerait des synergies de plus d’un milliard de dollars par an dans les deux ans suivant la clôture. La fusion a été recommandée à l’unanimité par le conseil d’administration de Shaw et approuvée à l’unanimité par Rogers. Cela fait maintenant près de deux ans et, non seulement il n’y a pas de synergies, mais l’affaire n’est pas conclue : la joyeuse bande de planificateurs centraux obstructionnistes d’Ottawa continue de faire obstacle. Le NPD a annoncé son opposition en 2021. L’année dernière, deux comités parlementaires, Industrie et technologie en mars et Patrimoine canadien en mai, a publié des rapports disant que la fusion ne devrait pas se faire. Le Bureau fédéral de la concurrence veut que l’entente soit bloquée.
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Heureusement, le Tribunal de la concurrence, qui statue sur ces questions, a finalement approuvé la fusion le 29 décembre. Cela a incité de nombreux partisans de la planification économique du gouvernement à se tordre la main pour la nouvelle année. Matthew Boswell, chef du Bureau de la concurrence, a déclaré qu’il ferait appel de la décision du tribunal. L’accord ne peut pas être conclu tant que l’appel n’aura pas été entendu, ce qui aura lieu le 24 janvier, bien que Boswell le veuille jusqu’en mars. Pour ses efforts, Boswell a été annoncé, avec une ferveur quasi religieuse, comme une figure presque héroïque dans une chronique de Vass Bednar, professeur adjoint de sciences politiques à McMaster. Le rejet obstiné de Boswell de la fusion, a-t-elle écrit, était courageux parce que sa « volonté de s’opposer au pouvoir des entreprises illustre l’esprit que les gens attendent de leur chien de garde de la concurrence ».
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Pendant ce temps, Keldon Bester, ancien employé du Bureau de la concurrence et cofondateur d’une nouvelle start-up activiste réglementaire, déploré que le public a été exclu des discussions sur la fusion. Mais il n’y a aucune raison pour que la transaction requière l’approbation du public. Les entreprises ne sont pas des biens publics. Ils appartiennent à des actionnaires dont les conseils d’administration élus ont soutenu à l’unanimité l’accord. Néanmoins, le gouvernement peut encore le bloquer. François-Philippe Champagne, le ministre de l’innovation, de la science et de l’industrie, dit qu’il n’a pas encore pris sa décision. Compte tenu de la propension des libéraux à l’ingérence économique et à la confiance du NPD pour rester au pouvoir, il pourrait bien opposer son veto à la transaction ou l’entraver en attachant des conditions politiques supplémentaires à son approbation.
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Même la réponse du chef conservateur Pierre Poilievre à l’approbation du tribunal était décourageante. Poilievre a exprimé de « très sérieuses inquiétudes » au sujet de la consolidation de l’industrie et a déclaré qu’il examinerait plus attentivement la décision avant de donner sa position à ce sujet. Mais s’il est vraiment préoccupé par les fusions d’entreprises, la question à laquelle il doit répondre est : « Par opposition à quoi ? Poilievre veut-il que le gouvernement décide du nombre d’entreprises de télécommunications qu’il devrait y avoir? Et si ses planificateurs centraux décident qu’il y en a trop peu, le gouvernement devrait-il forcer les investisseurs privés quelque part à démarrer une nouvelle entreprise de télécommunications, ou même créer son propre opérateur en tant que société d’État?
L’erreur fondamentale commise par les militants de la politique de la concurrence est leur présomption que la concurrence implique une gestion gouvernementale de l’industrie – en d’autres termes, que la concurrence est quelque chose qui doit être imposé, appliqué et fabriqué artificiellement par le gouvernement. En réalité, les avantages de la concurrence, principalement sous la forme de prix plus bas et de meilleurs biens et services pour les consommateurs, résultent de l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché et de la garantie que tout le monde joue sur un pied d’égalité. Le gouvernement doit évidemment appliquer des règles contre la coercition et la fraude, mais lorsqu’il essaie de gérer la concurrence en dictant qui peut rivaliser et comment ils doivent rivaliser, les inefficacités et l’incertitude réglementaire qui en résultent détruisent le surplus des consommateurs, découragent les investissements des entreprises, encouragent la recherche de rente et réduisent la croissance économique.
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Pour récolter les avantages économiques de la concurrence, il faut moins de gouvernement, pas plus, et le principal véritable problème dans les télécommunications est la restriction de la propriété étrangère par le Canada. « Les restrictions du Canada à la propriété étrangère dans les télécommunications (et la radiodiffusion) », Étude économique du Canada 2021 de l’OCDE noté, « continuent d’être un obstacle potentiel à la concurrence et à la baisse des prix ». Il soutient que les preuves internationales sur la libéralisation des télécommunications, y compris l’élimination par le Mexique des restrictions sur l’investissement direct étranger dans le secteur en 2013, suggèrent qu’une réglementation moins stricte profiterait aux consommateurs canadiens.
La concurrence est une bonne chose, et la bonne façon d’y parvenir passe par le marché libre. La mauvaise façon, proposée par le NPD et les militants de la réglementation, est que le gouvernement réorganise l’industrie et bloque les transactions pour pouvoir dire qu’il y a plus de concurrents sur le marché. Que la gestion gouvernementale soit la mauvaise voie devrait être tout à fait clair, car le bilan de la planification économique gouvernementale en matière de fourniture aux consommateurs de meilleurs biens et services à des prix inférieurs est catastrophique.
Matthew Lau est un écrivain torontois.