La plupart des Canadiens pauvres ne sont ni noirs ni autochtones. Les programmes ciblant les pauvres en fonction de leur identité passeront à côté de l’essentiel du problème
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Le premier de Milton Friedman règle pour les programmes gouvernementaux visant à réduire la pauvreté était : « Si l’objectif est de réduire la pauvreté, nous devrions avoir un programme destiné à aider les pauvres… Il y a toutes les raisons d’aider le pauvre qui se trouve être agriculteur, non pas parce qu’il est agriculteur. , mais parce qu’il est pauvre.
Cela semble évident, n’est-ce pas ? Et pourtant, de nombreux programmes gouvernementaux actuels, censés viser à réduire la pauvreté, ne suivent pas cette règle. Il est courant aujourd’hui que les programmes gouvernementaux de lutte contre la pauvreté s’adressent aux gens sur la base d’autre chose que leur situation financière – y compris leur race.
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Ainsi, la stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement fédéral comprend des programmes qui ciblent les fonds vers les groupes de minorités visibles : par exemple, des soutiens communautaires destinés aux Canadiens noirs et des emplois et des formations professionnelles exclusivement destinés aux populations autochtones. Mais, comme l’a dit Friedman, si l’objectif est de réduire la pauvreté, le programme doit s’adresser aux pauvres. De tels programmes devraient aider les Canadiens noirs et autochtones pauvres parce qu’ils sont pauvres, et non parce qu’ils sont noirs ou autochtones.
David Hunt et moi examinons ce problème dans une nouvelle étude pour la Fondation Aristote pour les politiques publiques, Pauvreté et race au Canada : faits sur la race, la discrimination et les pauvres. Il est vrai que, selon la mesure du « faible revenu après impôt » de Statistique Canada, on estime que 17,1 pour cent de la population autochtone du Canada et 14,8 pour cent de la population noire sont considérés comme « à faible revenu », comparativement à seulement 10,6 pour cent de la population noire. la population globale.
De toute évidence, les Canadiens autochtones et noirs vivent de manière disproportionnée dans la pauvreté. Mais si un programme de lutte contre la pauvreté finance des personnes parce qu’elles sont autochtones (plutôt que parce qu’elles sont pauvres), seulement 17,1 pour cent des bénéficiaires admissibles seront à faible revenu, alors que 82,9 pour cent ne le seront pas. Et les programmes de lutte contre la pauvreté qui financent les Canadiens noirs en fonction de leur race auraient un taux de réussite attendu encore plus faible s’ils ciblent les pauvres.
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Près de quatre millions de Canadiens font partie du groupe des « personnes à faible revenu après impôt » selon Statistique Canada. Mais comme les populations noires et autochtones du Canada sont très petites – seulement environ 6,8 pour cent de la population totale – elles ne représentent qu’une petite proportion des près de quatre millions de Canadiens à faible revenu du Canada. Pour être précis, les Canadiens autochtones ne représentent que 4,3 pour cent des quatre millions, et les Canadiens noirs seulement environ 5,8 pour cent.
Cela signifie qu’un programme de lutte contre la pauvreté accessible uniquement aux Canadiens autochtones ou aux Canadiens noirs exclura environ 95 pour cent de la population à faible revenu. Pendant ce temps, même si en moyenne la population blanche est moins susceptible d’être pauvre, les Blancs constituent la majorité de la population et représentent plus de 2,5 millions des près de quatre millions de Canadiens à faible revenu. Cela représente 64,4 pour cent du total, le reste étant constitué de groupes minoritaires autres que les Canadiens autochtones et noirs.
Sur la base de ces seules statistiques, il devrait être clair que si l’objectif des programmes fondés sur la race est de lutter contre la pauvreté, ils rateront leur objectif. Mais il existe d’autres raisons pour lesquelles ils ne peuvent pas lutter efficacement contre la pauvreté.
Dans une discussion en 1990 sur les programmes sociaux ostensiblement conçus pour réduire les inégalités, Thomas Sowell expliqué, « Cela fait maintenant 20 ans que j’étudie les programmes destinés à accroître l’égalité. Ils accroissent les inégalités. Parce que même lorsque les programmes sont conçus pour des groupes défavorisés, ils aident les membres aisés des groupes défavorisés tandis que les membres les plus défavorisés de ces groupes sont plus à la traîne que jamais.
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Pour utiliser un exemple canadien moderne : le gouvernement fédéral a besoin ses ministères et organismes doivent avoir au moins cinq pour cent de la valeur totale de leurs contrats, si ce n’est pas maintenant, d’ici 2025, détenus par des « entreprises autochtones ». Mais comme cela a été révélé lors du scandale ArriveCan, une seule entreprise composée de deux personnes a reçu plus de 200 millions de dollars dans les contrats fédéraux à partir de 2015 en soumissionnant sur les appels d’offres réservés aux entreprises autochtones, puis en sous-traitant ce travail à d’autres entreprises.
La politique de passation des marchés publics peut avoir été conçue pour un groupe relativement défavorisé. Mais les bénéfices du programme sont allés aux membres riches et politiquement avertis de ce groupe et n’ont pratiquement pas aidé les Canadiens pauvres, autochtones ou autres. En fait, le programme n’a fait qu’empirer les choses en imposant un fardeau à tous les contribuables.
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Si le gouvernement fédéral veut vraiment aider les pauvres au moyen de programmes gouvernementaux qui fournissent une aide financière immédiate, il doit réellement cibler les fonds vers les pauvres. Le ciblage fondé sur la race n’est pas une manière de tenter de réduire la pauvreté.
Poste financier
Matthew Lau est chercheur principal au Fondation Aristote pour les politiques publiques et co-auteur de Pauvreté et race au Canada : faits sur la race, la discrimination et les pauvres.
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