Matthew Lau : Chrystia Freeland fait tourner les chiffres de l’emploi

Il est trompeur de prétendre que les récentes statistiques de l’emploi reflètent une économie florissante.

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Les statistiques sans contexte sont souvent trompeuses, et les hommes politiques sont toujours désireux de présenter les chiffres de manière à mettre en valeur leur gestion efficace. Ils sont impatients de diffuser largement toute sorte de bonnes données économiques et de s’en attribuer le mérite. Quelle que soit la mauvaise nouvelle, ils en font la publicité avec moins de vigueur. Lorsque des chiffres positifs peuvent être donnés à de mauvais chiffres, les politiciens (et leur personnel de communication) les présentent comme une toupie.

À propos de la publication par Statistique Canada des chiffres de l’emploi d’août 2023, la ministre des Finances, Chrystia Freeland proclamé, « Bonne nouvelle ce matin ! L’économie canadienne a créé 40 000 emplois en août. Cela signifie que 983 000 Canadiens de plus ont un emploi par rapport à avant la pandémie. Mais sa vantardise était creuse. La majeure partie de l’histoire de l’emploi ne se reflète pas dans ces deux chiffres, et la réalité économique est bien pire qu’ils ne le suggèrent.

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Pour commencer, les données mensuelles de Statistique Canada sont généralement révisées ultérieurement, parfois dans des proportions relativement importantes. Comme le révèle Statistique Canada dans son tableau sur les développements récents, il y a environ 32 pour cent de chances que son estimation d’une augmentation de 40 000 personnes de l’emploi en août soit surestimée ou sous-estimée d’au moins 30 700, et une probabilité non négligeable de 5 pour cent que son estimation soit fausse. d’au moins le double. Ainsi, lorsque les chiffres définitifs seront publiés, l’emploi pourrait bien avoir diminué au lieu d’augmenter en août.

Néanmoins, en prenant 40 000 comme meilleure estimation actuelle, cette croissance est plutôt moins impressionnante étant donné que la population du Canada a augmenté d’environ 102 900 et la population active de 54 200 – même si ces estimations sont également sujettes à une éventuelle révision. Lorsque l’on compare l’augmentation de l’emploi à l’augmentation de la population active, l’emploi déclaré taux en fait diminué – de 62,0 pour cent en juillet à 61,9 pour cent en août. C’est un fait omis dans le petit discours du ministre des Finances sur la victoire du gouvernement en matière de statistiques sur l’emploi.

De la même manière, si l’on met en contexte la vantardise selon laquelle « 983 000 Canadiens de plus ont un emploi par rapport à avant la pandémie », cela est également le résultat de la croissance de la population et de la main-d’œuvre, et non d’une amélioration de l’environnement économique. Chaque mois, de septembre 2018 à février 2020, le taux d’emploi déclaré se situait entre 62,0 et 62,5 pour cent, de sorte que le taux d’emploi de 61,9 pour cent en août 2023 n’est en réalité pas de quoi se vanter.

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Pour ajouter plus de contexte : de février 2020 à août 2023, les emplois ont augmenté de 12,6 pour cent dans le secteur public contre seulement 3,3 pour cent dans le secteur privé (y compris les travailleurs indépendants). Ainsi, sur les 983 000 emplois dont Freeland se vantait, environ la moitié (soit 476 000) étaient des emplois gouvernementaux. La distinction est importante. Les travailleurs du secteur privé produisent des biens et des services demandés par les consommateurs – pour la simple raison que les entreprises qui paient des travailleurs pour produire ce dont les clients ne veulent pas ne survivront pas longtemps. Les fonctionnaires sont employés à produire ce que les politiciens décident que les gens veulent, qu’ils le veuillent réellement ou non.

Une autre réserve importante est que les statistiques publiées sur l’emploi dans les secteurs privé et public sous-estiment sensiblement le travail consacré à la production politique ou gouvernementale par rapport à la production commerciale. Le gouvernement fédéral a accordé 116,8 millions de dollars (ou plus) en contrats à McKinsey depuis 2015. Ces consultants aux tarifs élevés étaient enregistrés comme employés du secteur privé, mais ceux qui travaillaient sur des contrats fédéraux produisaient ce que voulaient les politiciens et pas nécessairement les biens et services des Canadiens. demanda-t-il.

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Un dernier exemple de demande dirigée par le gouvernement est les quelque 28 milliards de dollars de subventions annoncés cette année pour les usines de batteries de véhicules électriques. Les travailleurs de ces usines seront considérés comme des travailleurs du secteur privé, mais ils produiront des biens décidés par le gouvernement et non par les consommateurs.

En résumé, il est trompeur de prétendre que les statistiques récentes sur l’emploi reflètent une économie florissante produisant des biens et des services que les Canadiens veulent et qui améliorent leur niveau de vie – malgré les tentatives des politiciens de déformer les chiffres.

Matthew Lau, un écrivain torontois, est chercheur adjoint à l’Institut Fraser.

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