mercredi, avril 2, 2025

Markus Eisenbichler se retire : la relève du saut à ski allemand en crise sans un nouveau Thomas Müller

Markus Eisenbichler, figure emblématique du saut à ski, a pris sa retraite, laissant l’équipe allemande en quête de nouveaux talents. Werner Schuster, son ancien entraîneur, exprime des inquiétudes quant à l’avenir du sport, surtout avec des vétérans approchant de la fin de carrière. Les jeunes espoirs, comme Philipp Raimund, doivent surmonter des défis. En revanche, l’Autriche, avec une culture du saut bien établie, continue de produire de nouveaux talents, tandis que la relève en Allemagne reste précaire.

Markus Eisenbichler, l’icône du saut à ski, a tiré sa révérence, laissant derrière lui une scène allemande en quête de nouveaux talents. L’avenir du saut à ski allemand semble incertain sans une nouvelle étoile montante comparable à un Thomas Müller ou un Markus Eisenbichler.

Autrefois en désaccord, Werner Schuster et Markus Eisenbichler ont partagé de nombreux moments forts. Le départ de son ancien protégé génère une nostalgie chez l’ancien entraîneur national et soulève des préoccupations pour l’avenir du sport. « Le saut à ski allemand doit se retrousser les manches », déclare Schuster. « Nous avons toujours produit d’excellents sauteurs, mais cela ne garantit pas le succès dans les années à venir. »

Pour l’heure, l’équipe nationale a montré des signes de vie en se classant deuxième lors de la finale de la Coupe du Monde à Planica. Aux côtés d’Eisenbichler, qui a tiré sa révérence à 33 ans, se trouvaient des athlètes expérimentés comme Pius Paschke, presque 35 ans, et Karl Geiger, 32 ans, ainsi que le jeune Andreas Wellinger, champion olympique il y a onze ans. Ces vétérans approchent de la fin de leur carrière, laissant planer des doutes sur l’avenir du saut à ski, sport adoré des Allemands après le biathlon.

« Nous tiendrons le coup jusqu’à ce que les jeunes prennent le relais », affirme Geiger. Cependant, les nouvelles têtes se font rares. La génération dorée, qui a émergé sous Schuster entre 2008 et 2019, montre des signes d’épuisement avec des retraités comme Severin Freund et Richard Freitag, maintenant rejoints par Eisenbichler et Stephan Leyhe.

Quelles sont les perspectives pour l’équipe de saut ?

Actuellement, le seul jeune sauteur de haut niveau est Philipp Raimund, qui a terminé sixième aux championnats du monde, mais il a dû manquer la compétition à Planica à cause de sa peur des hauteurs. L’ancien espoir Constantin Schmid, membre de l’équipe médaillée aux Jeux Olympiques de 2022, a également connu des difficultés. Raimund et Schmid, tous deux dans la vingtaine, doivent faire face à des défis importants. Adrian Tittel, un talent prometteur de 21 ans, peine à s’imposer en Coupe du Monde. « Le plus grand défi réside dans la relève, nous devons redoubler d’efforts », souligne Horst Hüttel, directeur sportif de la DSV. « Une pression élevée pèse sur nous pour éviter que l’entraîneur national, Stefan Horngacher, ne se retrouve dans une position délicate. »

Pour les Jeux Olympiques de 2026, l’équipe vieillissante pourra encore faire face, bien qu’il n’y ait pas de saut par équipe prévu à Milan/Cortina, seulement un ‘Super Team’. Toutefois, lors des championnats du monde de 2027, la situation pourrait devenir critique. La solution pourrait venir de Schuster, qui a su redresser l’équipe après la période difficile suivant l’ère flamboyante de Hannawald et Schmitt.

Un nouvel espoir pour le saut à ski en Autriche

Actuellement, Schuster se retrouve à la croisée des chemins entre les jeunes talents et l’équipe de Coupe du Monde, cherchant à améliorer les structures. Il est conscient que la situation est plus complexe en Allemagne qu’en Autriche, où la culture du saut à ski est bien ancrée. « En Autriche, les talents se bousculent », dit-il.

Cette dynamique pousse les sauteurs établis à prouver continuellement leur valeur. L’équipe de Coupe du Monde autrichienne est composée d’une large tranche d’âge, allant de Manuel Fettner, presque 40 ans, à Stefan Kraft et Jan Hörl dans la vingtaine, sans oublier les jeunes comme Daniel Tschofenig, 23 ans. En Coupe Continentale, cinq Autrichiens figurent parmi les dix premiers, tandis qu’en Coupe FIS, 14 jeunes dominent les classements. Le meilleur Allemand, Martin Hamann, 27 ans, se classe 13ème.

Cependant, Werner Schuster a réussi à éviter jusqu’à présent la problématique de la relève en Allemagne : son fils Jonas, âgé de 21 ans, a choisi de sauter pour l’Autriche, devenant l’un des plus grands espoirs du pays.

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