dimanche, décembre 22, 2024

Mark Pieth, ancien réformateur de la FIFA, critique l’attribution de la Coupe du Monde à l’Arabie saoudite et accuse Gianni Infantino de céder à la pression politique

Mark Pieth, expert en lutte contre la corruption et ancien responsable de la gouvernance à la FIFA, critique la transformation de l’organisation sous Gianni Infantino, devenue plus axée sur le profit. Malgré des promesses de réformes, il constate une centralisation du pouvoir et un manque de discussions significatives au sein de la FIFA. Les changements, tels que l’expansion de la Coupe du Monde, illustrent une quête incessante de revenus, tout en compromettant l’éthique et la transparence.

Mark Pieth : Un Lutte Contre la Corruption au Sein de la FIFA

À 71 ans, Mark Pieth est un professeur émérite de droit pénal à Bâle, reconnu comme un expert dans la lutte contre la corruption. En 2003, il a établi l’Institut de Bâle sur la gouvernance, qu’il a cédé en 2020. À son arrivée à la FIFA en 2011, Pieth était perçu comme un perturbateur et a dirigé la commission indépendante pour la gouvernance jusqu’en 2013. À cette époque, il a fortement plaidé pour des réformes nécessaires, surtout après la décision controversée d’attribuer la Coupe du Monde 2022 au Qatar, une décision qui a mis en lumière un véritable champ de mines de corruption dans les années suivantes.

Les Défis Persistants de la FIFA Sous Gianni Infantino

Mark Pieth rappelle une phrase prononcée par l’ancien président de la FIFA, João Havelange, à l’intention de Joseph Blatter : « Nous avons créé quelque chose de grand, mais toi, tu as créé un monstre. » Aujourd’hui, la FIFA semble avoir évolué vers une entité plus axée sur la maximisation des profits, où le président Gianni Infantino intensifie cette approche. De nombreux acteurs souhaitent interagir avec cette organisation, attirés par l’attraction de la Coupe du Monde, qui continue de distribuer d’importantes sommes d’argent à l’échelle mondiale.

Les changements au sein de la FIFA semblent minimes, tant au niveau exécutif qu’au Congrès, où les discussions sont souvent évitées au profit d’une simple distribution de fonds. Le processus de prise de décision est centralisé, avec des échanges limités qui, selon Pieth, ont déjà compromis le programme de réformes qu’il avait envisagé. L’expansion de la Coupe du Monde et l’introduction d’une Coupe du Monde des clubs de 32 équipes aux États-Unis illustrent cette quête incessante de profits.

Dans un contexte où les départements juridiques se déplacent à Miami et où le monde arabe prend une place croissante, Pieth s’interroge sur la nature égoïste de cette entreprise. Sur le plan des réformes, malgré les promesses d’une structure plus forte, il est évident que l’influence d’Infantino et Blatter se manifeste par une centralisation accrue du pouvoir, au détriment de l’éthique et de la conformité au sein de la FIFA.

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