samedi, novembre 30, 2024

Manuel Rösler quitte son poste d’entraîneur-chef après plusieurs années de service

Manuel Rösler, entraîneur-chef du WAT Simmering, quitte son poste après 25 ans en Autriche, dont 8 à la tête du club. Il évoque les raisons de ce départ, lié à des défis financiers, tout en exprimant son souhait de continuer à soutenir le club en tant que consultant. Rösler souligne l’évolution significative du club, la montée en 1ère Bundesliga, et ses espoirs pour l’avenir, tout en reconnaissant les défis financiers à venir.

Le WAT Simmering a connu une évolution impressionnante au fil des ans, principalement grâce à l’engagement exceptionnel de son entraîneur-chef, Manuel Rösler. Avec une passion débordante et un dévouement sans faille, il a su propulser le club vers de nouveaux sommets. Aujourd’hui, il se prépare à dire au revoir.

Un adieu émouvant à un entraîneur dévoué

VIENNE/SIMMERING. Après 25 ans passés en Autriche, dont 8 en tant qu’entraîneur-chef du WAT Simmering, Manuel Rösler s’apprête à quitter ses fonctions. Son dernier match aura lieu le dimanche 22 décembre contre le BSC Wolfurt, dans la salle de sport Mollardgasse. Rösler a décidé qu’il était temps de retourner en Allemagne. Ce choix n’a pas été facile à prendre, et il a longuement réfléchi avant de faire ce pas. Dans une interview, il partage ses réflexions sur cette période marquante de sa carrière d’entraîneur de badminton.

Les raisons d’un changement de cap

Comment as-tu pris la décision de quitter ton poste d’entraîneur-chef ?
MANUEL RÖSLER : Ce n’était malheureusement pas un choix tout à fait délibéré. En tant qu’entrepreneur indépendant, je travaille avec divers clients, principalement dans le domaine de la compétition. Bien que l’entraînement soit ma principale activité, il est devenu difficile de continuer en solo. Récemment, un client important a décidé de mettre fin à notre collaboration, ce qui a rendu ma situation financière insoutenable. Après une mûre réflexion, j’ai donc décidé de revenir à un emploi salarié en Allemagne, une option qui n’était pas viable en Autriche, le club n’étant pas en mesure de supporter les coûts de mon indépendance. Je ne ressens pas de déception à ce sujet.

Vas-tu maintenir un lien avec le club depuis l’Allemagne ?
Oui, c’était mon souhait, et celui du club, de trouver un moyen de continuer à apporter mon aide en tant que consultant externe. J’ai touché à de nombreux aspects, comme la coordination et le sponsoring, qui sont essentiels pour notre développement. Nous avons un besoin urgent de soutien financier.

Comment le club a-t-il évolué pendant ton mandat ?
Nous comptons désormais près de 300 membres et la demande continue d’augmenter. Je pense que le club a encore besoin de moi, car j’ai assumé beaucoup de responsabilités. Si je pars sans rien laisser en place, je crains qu’il ne s’effondre comme un château de cartes. Cela me préoccuperait.

Quels sont les projets futurs pour le club ? Y aura-t-il un remplaçant ?
Oui et non. Mon objectif a toujours été de placer les bonnes personnes aux bons postes, comme dans un puzzle. Nous ne choisissons pas nos joueurs au hasard, il y a toujours une relation personnelle. Accueillir un nouvel entraîneur extérieur est toujours un pari risqué. Nous allons gérer cela en interne. Katharina Hochmeir, Philipp Drexler et Vilson Vattanirappel, tous champions nationaux, prendront en charge l’entraînement. Un nouveau joueur d’Allemagne viendra également s’occuper de la formation des jeunes. Nous ne chercherons pas d’entraîneur-chef au sens traditionnel.

Nouvelles perspectives pour l’avenir

Quels sont tes projets après cette étape ?
Je vais travailler pour un équipementier sportif japonais, axé sur le marketing dans le domaine du tennis et du badminton. Je n’ai pas l’intention de revenir en tant qu’entraîneur. Quel que soit le domaine dans lequel je m’engage, je le fais toujours avec passion et détermination. Après cette période intense, je ne peux pas me replonger immédiatement dans une autre aventure. C’était tout simplement trop émotionnel pour moi.

Quels souvenirs gardes-tu de ton passage au WAT Simmering ?
Sans l’ombre d’un doute, le fait qu’un club de taille modeste ait pu devenir une référence en si peu de temps. Aujourd’hui, le badminton en Autriche est inextricablement lié à Simmering. Nous sommes reconnus dans notre district, et c’était mon objectif principal.

Quels ont été tes plus grands succès sportifs ?
La montée en 1ère Bundesliga a été un moment particulièrement émouvant, surtout le parcours qui y a mené. Il y a quelques années, cela paraissait inimaginable. La 1ère ligue est très compétitive, et notre ascension, ainsi que notre volonté de rester au sommet, constituent une grande réussite. Et bien sûr, il y a eu les succès de Pascal Cheng, notamment sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques de la jeunesse. Travailler avec lui a été une expérience intense et j’espère continuer à le soutenir dans sa quête de professionnalisme.

Le club pourra-t-il conserver son titre de champion en 1ère Bundesliga sans toi ?
Je pense que c’est possible, mais cela nécessiterait des ressources financières considérables. Nous sommes déjà sous pression financière, un sponsor nous a récemment abandonnés. De plus, il est essentiel de se demander pourquoi cela se produit. La fédération devrait offrir un soutien financier pour inciter les clubs à exceller. Mon but n’est pas de gagner des titres pour ma propre gloire, mais pour les joueurs, le club et notre district.

Te manquera-t-il d’être sur le banc des entraîneurs ?
Bien sûr, surtout maintenant que je sens que tout s’aligne. De nombreux joueurs s’identifient au club et mon rêve a toujours été de devenir champion en 1ère Bundesliga. Il est difficile de ne pas pouvoir vivre cette expérience pleinement. Mais il ne faut pas le prendre personnellement ; les succès appartiennent avant tout aux joueurs, je ne suis qu’un soutien. J’essaie de tirer le meilleur parti de cette situation.

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