jeudi, janvier 30, 2025

Maitreyi de Mircea Eliade

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*3,5 étoiles*

Difficile d’évaluer un livre comme celui-ci. Au début, après l’avoir terminé, je l’ai noté assez haut, mais après avoir eu plus de temps pour réfléchir au contenu, je me suis senti beaucoup moins obligé de le faire.

Bengal Nights a été écrit par un Européen en Inde (Calcutta dans les années 30), donc je savais que j’allais beaucoup secouer la tête. Je m’attendais au racisme, à l’exotification, à l’ignorance et à la supériorité culturelles, au paternalisme et à la simplification de l’autre, et j’ai eu tout ça :


« Une fois de plus, j’ai vu que c’était civiliz

*3,5 étoiles*

Difficile d’évaluer un livre comme celui-ci. Au début, après l’avoir terminé, je l’ai noté assez haut, mais après avoir eu plus de temps pour réfléchir au contenu, je me suis senti beaucoup moins obligé de le faire.

Bengal Nights a été écrit par un Européen en Inde (Calcutta dans les années 30), donc je savais que j’allais beaucoup secouer la tête. Je m’attendais au racisme, à l’exotification, à l’ignorance et à la supériorité culturelles, au paternalisme et à la simplification de l’autre, et j’ai eu tout ça :


« Une fois de plus, j’ai vu que c’étaient des gens civilisés qui étaient simples, innocents et clairs. Ces Indiens, que j’ai tellement aimés que j’ai voulu devenir l’un d’entre eux, ont tous nourri au fond de leur être toute une histoire et une mythologie impénétrables. . Comme ils m’ont semblé profonds, complexes et inintelligibles. »

Néanmoins, c’est un livre intéressant, bien écrit aussi (au moins bien traduit). C’est le récit semi-autobiographique d’un universitaire roumain, Mírcea Elíade (dans ce livre, il est français et s’appelle Alain) qui se rend en Inde pour le travail. Il a clairement quelques agendas. C’est un homme qui croit pouvoir « sauver » le pays et changer les choses, un homme qui pense en savoir plus sur le pays en raison de son statut « supérieur » d’Européen. Il est arrogant mais il se croit bienveillant et compréhensif. Le passage suivant est long mais il résume assez bien Alain (Elíade) :


« J’étais emplie de l’étrange sentiment que je menais la vie d’une véritable pionnière, et mon travail sur la construction de voies ferrées à travers la jungle m’a semblé bien plus utile à l’Inde qu’une dizaine de livres écrits sur elle. J’étais aussi sûr que la rencontre de ce monde antique avec notre œuvre moderne n’avait pas encore trouvé son romancier. J’avais découvert une Inde bien différente de celle que j’avais lu dans des articles de journaux à sensation… Plus je m’aventurais dans ce domaine sauvage, le de plus en plus dévorante devenait une notion jusque-là inconsciente de ma supériorité, plus violemment s’affirmait une fierté dont je ne me serais jamais cru capable. J’étais bel et bien dans la jungle, non plus un être social avec une parfaite maîtrise de soi.

Alain tombe amoureux de l’adolescente bengali Maitreyi Devi, fille de son employeur et ancienne protégée du célèbre poète Tagore, et ils se lancent dans une liaison. Le livre est un regard intéressant sur les relations interraciales qui peuvent être encore compliquées par la race, les attitudes coloniales, la religion et les attentes de la société. Il y a des implications pour les deux mais, comme on pouvait s’y attendre, des conséquences pires et plus graves pour la femme.

Alain est tiraillé entre sa vie d’homme blanc privilégié en Inde et son intrigue pour cette autre vie exotique. Peut-être aggravé par son amour pour Maitreyi, il met l’Inde sur un piédestal. J’ai déjà vu cela arriver, ce n’est pas nouveau, mais il est intéressant de voir à quel point c’est courant et comment cela se manifeste :


« Je leur ai décrit franchement ma rencontre avec Harold et leur ai confié mon dégoût face à la vie que menaient les Européens et les Anglo-Indiens à Calcutta – une vie à laquelle j’avais si longtemps participé. »

Ce qui me préoccupe avant tout dans ce livre, c’est l’éthique. L’auteur a masqué sa propre identité dans le livre mais il a mentionné très clairement celle de Maitreyi et a même utilisé un identifiant (il mentionne son association avec le protégé de Tagore). S’il avait compris la culture indienne (bengali) comme il l’a dit, il aurait sûrement su mieux que d’écrire un tel conte, romancé ou non, sur une personne à qui il peut facilement être attribué ? De plus, la relation sexuelle entre Alain et Maitreya est explicitement mentionnée, et c’était Calcutta dans les années 1930, donc je ne peux que supposer que c’était une époque plus conservatrice qu’elle ne l’est maintenant. Je suis curieux de savoir ce qui a poussé Elíade à mettre toutes les affaires de Maitreyi dehors, cela m’a définitivement laissé un mauvais goût dans la bouche.

Après avoir fini de lire ce livre, j’ai cherché le nom de Maitreyi sur Google et j’ai appris qu’elle avait découvert ce livre par l’intermédiaire d’un ami et qu’elle avait traversé le monde en avion pour affronter Elíade. En fin de compte, elle a écrit sur la romance de son point de vue (Maitreyi Devi- It Does Not Die: A Romance)

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