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La version suivante de cet essai a été utilisée pour créer ce guide : Woolf, Virginie. « M. Bennett et Mme Brown. » Projet Gutenberg en ligne. http://www.gutenberg.org/files/63022/63022-h/63022-h.htm.
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Virginia Woolf commence son essai en annonçant que dans son travail de romancière, elle rencontre souvent « la figure d’un homme, ou d’une femme, qui a dit : ‘Je m’appelle Brown. Attrape-moi si tu peux' » (1). Woolf explique que ce personnage est un personnage qui incite l’auteur à écrire à son sujet, mais que peu de romanciers parviennent à en faire un portrait complet. Ensuite, Woolf fait allusion aux paroles d’un collègue romancier, Arnold Bennett, qui dit que l’aspect fondamental d’une bonne fiction est la création de personnages réalistes et convaincants, mais que les écrivains du moment contemporain sont incapables d’atteindre cet objectif. Woolf déclare immédiatement qu’elle souhaite contester la demande de Bennett. Elle divise les écrivains en deux camps – les édouardiens et les géorgiens – et dit qu’un changement majeur dans le « caractère humain » s’est produit vers décembre 1910, qu’elle considère comme la ligne de démarcation entre ces deux types d’écrivains (1). La société est devenue plus intégrée, dit-elle, et la littérature a donc également évolué dans cette direction. Elle raconte ensuite une anecdote sur la rencontre de deux personnes dans un train, dont l’une – une femme plus âgée – qu’elle appelle «Mme Brown». Woolf a été immédiatement intrigué par Mme Brown, mais n’était pas entièrement au courant des détails de la conversation que Mme Brown avait eue avec son compagnon de voyage.
Woolf utilise Mme Brown comme exemple de personnage « s’imposant » à un écrivain (4). Elle admet qu’elle-même s’est sentie presque obligée d’écrire un roman sur cette femme intrigante. Mme Brown, explique-t-elle, serait représentée différemment selon le pays dont est originaire l’écrivain, mais elle n’en est pas moins un personnage d’une « variété infinie » (5). Woolf revient sur l’affirmation de Bennett selon laquelle les écrivains doivent redresser des personnages réalistes et pose les questions, « qu’est-ce que la réalité ? Et qui sont les juges de la réalité ? » (5). Ensuite, elle se lance dans une analyse des écrivains édouardiens, expliquant comment chacun des auteurs majeurs aurait structuré des romans sur Mme Brown. Elle termine par une lecture attentive du roman d’ Arnold Bennett , Hilda Lessways , et critique son travail pour être tellement préoccupé par le contexte et l’exposition que la représentation du personnage n’existe pas du tout. Elle accuse Bennett de « tenter de nous faire imaginer pour lui » (8).
Elle excuse cependant Bennett en expliquant qu’il s’appuyait simplement sur les conventions littéraires de son temps. Ces conventions, cependant, n’existent plus pour les écrivains géorgiens, et ils sont donc confrontés au problème de savoir comment écrire les caractères de manière nouvelle. Elle explique que les premiers Géorgiens comme DH Lawrence et EM Forster ont essayé d’utiliser les conventions des Edwardiens, et ainsi leurs premiers travaux en ont souffert. D’autres Géorgiens comme James Joyce et TS Eliot représentent, pour Woolf, un travail plus expérimental qui interpelle le lecteur mais met finalement en valeur la situation difficile de représentation dans laquelle se trouvent les écrivains contemporains. Elle demande à son public de rester patient face au déroulement du moment littéraire actuel et d’accepter « une saison d’échecs et de fragments » alors que les romanciers découvrent de nouvelles façons d’écrire (11). Elle les met en garde contre le fait de croire que les écrivains sont les seuls capables de définir le moment littéraire actuel et les encourage à participer à la recherche de « Mme Brown ». Elle termine son essai en regardant vers l’avenir, en disant : « nous tremblons à l’aube de l’un des grands âges de la littérature anglaise. Mais il ne peut être atteint que si nous sommes déterminés à ne jamais, jamais abandonner Mme Brown » (12).
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