Les grandes compagnies pétrolières feront tout pour donner l’impression qu’elles réduisent leurs émissions, tant qu’elles ne réduisent pas réellement les émissions et qu’elles peuvent faire payer les contribuables pour leurs efforts. Entrez dans l’installation de capture de carbone Quest de Royal Dutch Shell en Alberta, au Canada, qui a capturé 5 millions de tonnes de carbone depuis sa mise en service en 2015. Le seul problème ? L’usine d’hydrogène a émis 7,5 millions de tonnes au cours de cette période, y compris du méthane et du carbone.
Si j’étais un contribuable canadien (qui a naturellement aidé à financer ce gâchis à hauteur de 654 millions de dollars US, soit la moitié du coût de l’usine de capture du carbone), je serais assez énervé en ce moment.
Cette information nous parvient via Vice et un nouveau rapport de l’organisation des droits de l’homme Témoin mondial:
Chaque année, l’usine de Shell a la même empreinte carbone que 1,2 million de voitures à essence.
Nous avons constaté que seulement 48 % des émissions de carbone de l’usine sont capturées, ce qui est nettement inférieur au taux de capture de carbone de 90 % promis par l’industrie pour les projets d’hydrogène fossile. Ce taux tombe à seulement 39 % si l’on inclut les autres émissions de gaz à effet de serre du projet de Shell.
Cette recherche porte un sérieux coup aux partisans de l’hydrogène fossile qui réclament davantage de fonds publics pour soutenir son utilisation, 654 millions de dollars sur le coût de 1 milliard de dollars de Quest provenant de subventions du gouvernement canadien. Pourtant, malgré cette énorme dépense, le projet de Shell n’a pas réussi à fournir la réduction des émissions nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique.
La leçon de Quest devrait être claire et nette pour les gouvernements du monde entier. N’investissez pas dans une technologie qui non seulement ne parvient pas à fournir une action efficace pour lutter contre la crise climatique, mais qui y contribue en fait.
Selon le Fonds de défense de l’environnement.
Quest CCS a été conçu pour capter les émissions de l’usine de valorisation Scotford de Shell, qui transforme le bitume des sables bitumineux en brut synthétique pouvant être raffiné en carburant et autres produits. Selon le Financial Times. C’est aussi le troisième plus grand gisement de pétrole au monde. De 2015 (l’année où l’usine Quest CCS est entrée en production) à 2019, les émissions provenant de l’extraction des sables bitumineux ont augmenté de 140 %. L’Alberta gère environ 3,5 millions de barils de pétrole par jour à partir des sables, dont une grande partie se dirige vers le sud vers le meilleur client du Canada, les États-Unis.
Et maintenant, grâce à cette usine de capture de carbone, cette opération énergivore est encore plus sale qu’avant. La technologie de capture du carbone ne semble pas être la voie à suivre, plusieurs pays refusant de subventionner des usines similaires, selon Vice. Ni Shell ni le gouvernement canadien n’ont répondu aux questions concernant la pollution causée par l’usine.
Il semble qu’il n’y ait pas de réponses faciles pour réduire les émissions liées au changement climatique, et nous devrions tous nous méfier des solutions proposées par les entreprises les plus sales en affaires. Seuls des changements de mode de vie massifs dans les pays les plus riches du monde pourraient faire quoi que ce soit pour ralentir notre catastrophe climatique imminente, qui semble aussi probable que les compagnies pétrolières résolvant le problème.