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Le procès du tueur en série reconnu Jeremy Skibicki a entendu parler de lui mercredi grâce à ses propres mots, avec des lettres de correspondance dans lesquelles il discute de tout, de la persécution des Caucasiens à son roman post-apocalyptique sur les zombies.
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« Un raciste est quelqu’un qui se réveille blanc le matin », a écrit Skibicki à un codétenu dans une série de lettres versées en preuve lors de son procès.
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Les lettres, datant d’il y a plus d’un an, préfigurent également la stratégie juridique de Skibicki et la manière dont il pense qu’il ne devrait pas être tenu pénalement responsable en raison de sa maladie mentale.
Skibicki, 37 ans, est jugé pour meurtre au premier degré suite à la mort de quatre femmes autochtones en 2022.
Le procès devait initialement se dérouler devant un jury. Mais les deux parties ont convenu d’un procès devant un juge seul juste avant qu’il ne commence, lorsque les avocats de la défense ont annoncé que Skibicki avait admis avoir tué les femmes mais qu’il ne devrait pas être déclaré pénalement responsable.
La Couronne a présenté des preuves vidéo, ADN, informatiques et de témoins liant Skibicki aux victimes pour illustrer une éventuelle planification et dissimulation des crimes.
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Mercredi, la Couronne a conclu sa preuve en déposant comme preuve neuf lettres que Skibicki a écrites pendant quatre mois au début de l’année dernière à une femme dans un établissement correctionnel de la Nouvelle-Écosse dans le cadre d’un programme de correspondance.
Dans ces lettres, Skibicki reconnaît que ses propos seront surveillés et lus par les responsables. Dans l’un d’eux, il dit qu’il ne peut pas dire grand-chose sur son cas mais ajoute : « J’envisage sérieusement d’abandonner même si j’ai une défense de non-responsabilité pénale avec des experts. »
Dans une autre lettre, il déplore d’être placé en isolement en raison de l’attention portée au public à son sujet.
« Je suis probablement l’un des hommes les plus détestés à Winnipeg (sinon dans tout le Canada) », écrit-il.
« C’est rafraîchissant d’avoir une vraie connexion avec quelqu’un qui ne porte pas de jugement. »
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Les lettres détaillent d’autres pensées et sentiments.
Skibicki écrit qu’il est né à Winnipeg et adopté par une famille polonaise. Sa mère biologique est originaire de Terre-Neuve et il a une demi-sœur qui y vit toujours.
Il aime les jeux vidéo en ligne, jouer de la guitare et cuisiner. Il écoute du métal, de l’électro, de la musique classique et des chants grégoriens.
Dans une lettre, il écrit le prologue d’un roman de zombies se déroulant à Winnipeg pendant l’effondrement de la société au milieu de la guerre mondiale. Il se demande s’il peut encore profiter de la vente d’une œuvre de fiction sans lien avec son affaire pénale.
Il déplore la possibilité d’un procès devant jury, écrivant : « La majorité des gens dans ce pays sont des menteurs et des égoïstes. Le jury sera absolument partial.
Il demande à son correspondant de l’appeler Anton, disant qu’il préfère ce nom à son prénom. Le tribunal a déjà appris que Skibicki possédait plusieurs comptes Facebook liés à une variante de ce nom sur lesquels il publiait des écritures religieuses et une idéologie de la suprématie blanche.
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Également dans ses lettres, Skibicki rejette l’impact des abus sexuels dans les pensionnats et associe d’autres religions à la maltraitance des enfants. Mais il dit : « Nous n’avons pas le droit d’en parler (et nous sommes des fanatiques racistes si nous le faisons). »
Skibicki est accusé de la mort de Rebecca Contois, 24 ans ; Morgan Harris, 39 ans ; Marcedes Myran, 26 ans; et une femme non identifiée. Les dirigeants autochtones ont nommé Mashkode Bizhiki’ikwe, ou Buffalo Woman.
Les procureurs de la Couronne ont déclaré que les meurtres étaient à motivation raciste et que Skibicki s’en prenait aux victimes vulnérables dans les refuges pour sans-abri.
Au cours du procès, Skibicki a agressé ses victimes, les a étranglées ou noyées et a jeté leurs corps dans les poubelles de son quartier. Myran et Contois furent démembrés.
Le procès reprend le 3 juin, date à laquelle la défense devrait appeler un expert pour témoigner de l’état d’esprit de Skibicki au moment des meurtres.
Le gouvernement fédéral dispose d’une ligne de soutien pour les personnes touchées par le problème des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées : 1-844-413-6649. La ligne d’assistance Hope for Wellness, avec un soutien en cri, en ojibway et en inuktitut, est également disponible pour tous les peuples autochtones du Canada : 1-855-242-3310.
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