Les responsables de l’Union européenne (UE) se sont mis d’accord sur une loi historique qui rendra la vie plus difficile aux émetteurs de crypto et aux fournisseurs de services dans un nouveau cadre réglementaire unique.
Stefan Berger, membre du Parlement européen et rapporteur pour le règlement MiCA – la personne désignée pour rendre compte des procédures liées au projet de loi – a annoncé la nouvelle sur Twitter en disant qu’un accord «équilibré» avait été conclu, ce qui a fait de l’UE le premier continent avec réglementation des crypto-actifs.
MiCA Trilog : Durchbruch ! Europa ist der erste Kontinent mit einer Krypto-Asset Regulierung. Parlament, Kommission & Rat haben sich auf ausgewogene #Mica geeinigt. Für mich als Berichterstatter war wichtig, dass es hier keine Verbannung von Technologien wie #PoW don /1
— Stefan Berger (@DrStefanBerger) 30 juin 2022
Connu sous le nom de cadre des marchés des crypto-actifs (MiCA), l’accord provisoire comprend des règles qui couvriront les émetteurs d’actifs cryptographiques non garantis, les pièces stables, les plateformes de négociation et les portefeuilles dans lesquels les crypto-actifs sont détenus, selon au Conseil européen.
Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a affirmé que le règlement historique « mettra fin au crypto wild west ».
Stablecoins entravé
À la suite de l’effondrement dramatique de TerraUSD, le règlement MiCA vise à protéger les consommateurs en «demandant» aux émetteurs de pièces stables de constituer une réserve suffisamment liquide.
Dans un fil Twitter, Ernest Urtasun, membre du Parlement européen, a expliqué que les réserves devront être « juridiquement et opérationnellement séparées et isolées » et doivent également être « pleinement protégées en cas d’insolvabilité ».
Il verra un plafond sur les pièces stables de 200 millions d’euros de transactions par jour.
3/13 Les grands stablecoins seront soumis à des règles opérationnelles et prudentielles strictes, avec des restrictions s’ils sont largement utilisés comme moyen de paiement, et un plafond de 200 millions d’euros de transactions/jour.
— Ernest Urtasun (@ernesturtasun) 30 juin 2022
Les utilisateurs de Crypto Twitter ont déjà qualifié la réglementation d’impraticable, avec des volumes quotidiens de Tether (USDT) sur 24 heures à 50,40 milliards de dollars (48,13 milliards d’euros) et USD Coin (USDC) à 5,66 milliards de dollars (5,40 milliards d’euros) au moment de la rédaction.
Il serait également difficile d’appliquer ces règles pour les stablecoins décentralisés, tels que DAI.
L’accord est intervenu le même jour que le lancement par Circle de son stablecoin adossé à l’euro – Euro Coin.
Comme @circlepay apporte #EUROC online, une monnaie numérique adossée à l’euro, nous visons à en faire une innovation fiable, bien réglementée et conforme à la MICA. https://t.co/mroCxMCxfs
— Dante Disparte (@ddisparte) 30 juin 2022
Protections des consommateurs
Les fournisseurs de services de crypto-actifs (CASP) seront tenus de respecter des exigences strictes visant à protéger les consommateurs, et peuvent également être tenus responsables s’ils perdent les crypto-actifs des investisseurs.
Urtasun a expliqué que les plateformes de trading seront tenues de fournir un livre blanc pour tous les jetons qui n’ont pas d’émetteur clair, comme Bitcoin, et qu’elles seront responsables de toute information trompeuse.
Il y aura également des avertissements pour les consommateurs sur les risques de pertes associés aux actifs cryptographiques et des règles sur les communications marketing équitables.
La manipulation de marché et le délit d’initié sont également au centre des préoccupations, selon une déclaration du Conseil européen :
« MiCA couvrira également tout type d’abus de marché lié à tout type de transaction ou de service, notamment pour manipulation de marché et délit d’initié. »
Le nouveau shérif : l’ESMA
L’accord provisoire obligera également les fournisseurs de services de crypto-actifs (CASP) à obtenir une autorisation pour opérer dans l’UE, le plus grand CASPS devant être surveillé par l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA).
L’ESMA est un régulateur indépendant des marchés des valeurs mobilières dans l’UE, qui a été fondé en 2011.
La nouvelle loi n’inclut pas d’interdiction des technologies de preuve de travail ni n’inclut les jetons non fongibles (NFT) dans son champ d’application.
Cependant, en ce qui concerne les NFT, la Commission européenne a déclaré qu’elle examinerait la question au cours des 18 prochains mois et pourrait créer une « proposition législative proportionnée et horizontale » pour faire face aux risques émergents du marché si elle le juge nécessaire.
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« Le prochain cadre politique européen en matière de crypto-actifs sera à la cryptographie ce que le RGPD était à la vie privée », a ajouté Circle’s Disparte.
L’accord provisoire doit encore être approuvé par le Conseil et le Parlement européen avant d’être adopté formellement.