jeudi, janvier 2, 2025

L’OTAN envisage des liaisons satellites en réponse aux récents dommages des câbles sous-marins : focus sur le Projet HEIST.

L’OTAN a lancé le projet HEIST, visant à protéger les câbles sous-marins cruciaux pour l’économie mondiale. Ce système innovant localisera les dommages avec une précision d’un mètre et proposera des itinéraires alternatifs en cas de perturbation. Les câbles, bien que vitaux, sont vulnérables aux incidents, avec environ 100 coupures par an. HEIST inclura une approche open source pour renforcer la sécurité des infrastructures sous-marines contre les menaces potentielles.

Un Projet Innovant pour Protéger les Câbles Sous-Marins

Face à l’augmentation des incidents affectant les câbles sous-marins ces dernières années, l’OTAN a lancé une initiative révolutionnaire. Ce système innovant, capable de localiser les dommages aux câbles avec une précision d’un mètre, permettra également d’identifier des routes alternatives pour le transfert de données en cas de perturbation. Ce projet, baptisé HEIST, pour Architecture hybride espace-sous-marin garantissant la sécurité de l’information des télécommunications, a été annoncé dans un rapport de l’IEEE.

Importance Stratégique et Technique du Projet HEIST

Les câbles sous-marins jouent un rôle vital dans l’économie mondiale, avec une valeur des transactions qui dépasse les 10 trillions de dollars. Selon Henric Johnson, vice-chancelier de l’Institut de technologie de Blekinge (BTH) et coordinateur du banc d’essai HEIST, « nous parlons ici d’une infrastructure critique pour notre société. » Situé à Karlskrona, en Suède, BTH collabore avec d’autres partenaires pour développer des systèmes intelligents permettant de détecter rapidement les ruptures de câbles. Ces systèmes seront également conçus pour rediriger automatiquement le trafic vers des satellites, minimisant ainsi les interruptions.

Johnson a souligné que des incidents de sabotage de câbles ont déjà eu lieu entre la Suède, l’Estonie et la Finlande, prouvant que ces menaces sont bien réelles.

Malgré leur apparente robustesse, les câbles sous-marins sont très vulnérables. En effet, ces câbles, qui mesurent à peine l’épaisseur d’un tuyau de jardin, reposent sur le fond marin. Cela les rend sensibles aux objets flottants, qu’il s’agisse de créatures marines, d’ancres perdues ou même de sous-marins.

Ce constat met en lumière la fragilité de notre monde connecté, où plus de 95 % du trafic de données mondial transite par ces câbles. Environ 100 coupures de câbles se produisent chaque année, impactant environ 16 % des connexions mondiales. Bien que des navires de réparation soient disponibles pour intervenir, ces opérations peuvent prendre des jours, voire des semaines, et engendrer des coûts exorbitants.

Les satellites représentent une alternative pour compenser les pannes de câbles sous-marins, bien que leur bande passante soit considérablement inférieure. Par exemple, les nouvelles lignes de fibre optique de Google peuvent atteindre des vitesses de 340 térabits par seconde, tandis que la plupart des satellites ne gèrent que 5 gigabits par seconde.

Des avancées sont en cours pour améliorer la communication par satellite en passant des transmissions radio aux lasers, ce qui pourrait multiplier la vitesse par 40. Starlink utilise déjà cette technologie, et Amazon travaille sur son propre projet Kuiper. Cependant, des défis demeurent, notamment en ce qui concerne la visibilité et la précision de ciblage entre les satellites et les stations au sol.

Étant donné l’importance de ce projet pour l’OTAN, une partie du processus sera rendue open source. Gregory Falco, directeur pays de l’OTAN pour HEIST, estime que cette approche collaborative permettra d’identifier des failles et d’itérer rapidement. Cela pourrait grandement contribuer à la protection des infrastructures sous-marines face à de potentielles attaques dans les eaux internationales.

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