Loin des yeux, loin du cœur : le Président Fergus se rendra à l’étranger alors qu’il fait face à des appels à la démission

Fergus s’est excusé d’avoir enregistré un message vidéo d’hommage au chef intérimaire sortant du Parti libéral de l’Ontario

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OTTAWA – Le président de la Chambre des communes, Greg Fergus, est à l’extérieur du pays pour un engagement prévu auparavant, alors qu’il fait face à des appels à sa démission à la suite d’une apparition vidéo au congrès libéral de l’Ontario.

« Après des semaines de planification, le Président Fergus passera deux jours à Washington, DC, pour assumer la partie diplomatique de son rôle de Président. Il rencontrera des membres de la communauté diplomatique et des élus des deux côtés de l’allée», a confirmé lundi soir Mathieu Gravel, porte-parole à la présidence.

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Gravel a déclaré que Fergus participerait à un certain nombre de réunions bipartites au cours de son voyage, notamment avec les anciens présidents américains Nancy Pelosi et Kevin McCarthy, membres du Congressional Black Caucus et du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis. Il rencontrera également des représentants de Malte, de la République kirghize et d’Antigua-et-Barbuda.

Fergus devrait rester à Washington jusqu’à mercredi soir.

Fergus s’est excusé lundi pour avoir enregistré un message vidéo en hommage au chef intérimaire sortant du Parti libéral de l’Ontario et ami personnel, John Fraser, lors du congrès à la direction du parti le week-end dernier. Il a laissé entendre qu’il y avait eu un problème de communication sur la manière dont la vidéo serait utilisée et a déclaré que le message n’était pas destiné à être diffusé lors de l’événement.

Fergus a livré son message lors d’un événement partisan alors qu’il se trouvait dans le bureau du Président et portait sa robe de Président, ajoutant ainsi à la controverse.

Lundi, les conservateurs et le Bloc québécois ont demandé à Fergus de se retirer, arguant que ce faux pas démontrait un manque de jugement.

Les conservateurs ont également soulevé une question de privilège auprès du vice-président Chris d’Entremont afin de déterminer si Fergus a enfreint des règles, puis de renvoyer l’affaire à un comité parlementaire et de décider des prochaines étapes pour garantir qu’une telle situation ne se reproduise plus.

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Dans une décision rendue mardi, d’Entremont a rejeté la question de privilège, affirmant qu’elle le mettait dans une « position difficile », mais a permis au leader conservateur à la Chambre, Andrew Scheer, de présenter une motion qui ferait l’objet d’un vote à la Chambre.

« À l’avenir, si des députés souhaitent contester la conduite du Président, plutôt que de soulever des rappels au Règlement ou des questions de privilège, je leur demanderais plutôt de mettre une motion de fond avec préavis », a déclaré d’Entremont.

Scheer a ensuite présenté sa motion visant à ce que la conduite de Fergus soit examinée en comité, et le débat a eu lieu mardi après-midi.

Plus tôt dans la journée, les libéraux tentaient de mettre un terme à cette controverse.

« Nous avons une tradition dans cet endroit selon laquelle une fois que quelqu’un s’excuse, nous l’acceptons et nous passons à autre chose », a déclaré la leader du gouvernement à la Chambre, Karina Gould, alors qu’elle accédait au Cabinet.

Le ministre des Transports Pablo Rodriguez a laissé entendre que la question était de peu d’importance. « M. Fergus s’est excusé. Il a dit que c’était une erreur malheureuse et je pense que nous devrions maintenant nous concentrer sur ce qui est essentiel pour les Canadiens.

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Fergus a été élu président de la Chambre le 3 octobre, à la suite de la démission du président précédent, Anthony Rota, qui a quitté son poste après avoir rendu hommage à un vétéran ukrainien qui a combattu pour une unité nazie pendant la Seconde Guerre mondiale lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.

Gould a déclaré que ce qui s’est passé avec Rota et Fergus sont deux situations totalement différentes.

« Ce qui est arrivé à M. Rota a embarrassé le Canada et était vraiment très grave. Ce que M. Fergus a fait était une erreur de jugement, mais je pense qu’il comprend pourquoi il n’aurait pas dû faire cela », a-t-elle déclaré aux journalistes en français.

Le NPD a déclaré que la vidéo de Fergus démontrait un manque de jugement, mais était d’accord avec les libéraux sur le fait que les députés devraient accepter ses excuses et passer à autre chose.

« Avons-nous besoin d’une autre démission et de l’élection d’un nouveau président ? Il reste huit jours avant la fin de la session, nous avons beaucoup de travail à faire, nous ne voulons pas avoir une distraction qui paralyserait le Parlement», a déclaré mardi le chef adjoint du NPD, Alexandre Boulerice.

« Je pense qu’il est irresponsable à l’heure actuelle de demander sa démission, d’autant plus qu’il s’est excusé », a-t-il ajouté.

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Mais le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a déclaré que la distraction serait causée par le maintien de Fergus à la présidence et par le « cirque » partisan que cela provoquerait sur les bancs de l’opposition.

« Imaginez le spectacle que les conservateurs offriront au Parlement. Nous ne pourrons accomplir aucun travail », a-t-il déclaré.

Blanchet a déclaré que la décision de ses députés était prise et qu’il était clair pour eux que Fergus devrait partir.

« Nous pensons que si ce Président a fait preuve si tôt d’un tel manque de jugement, cela se reproduira. Nous ne prendrons pas une telle chance.

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