L’invention d’Hugo Cabret de Brian Selznick


Alors que j’entre dans un état cinématographique induit par Brian Selznick dans son introduction, je retrouve Hugo Cabret dans une gare parisienne animée en 1931 et c’est le garçon le plus mystérieux que je puisse espérer rencontrer. Alors qu’il se déplace parmi les foules animées, des dessins au trait noir et blanc me montrent ses mouvements furtifs. Il regarde par-dessus son épaule. Est-il suivi ? Est-ce que quelqu’un le voit ? Je ne vois que son pied alors qu’il entre dans une grille métallique dans le mur, puis seulement son œil derrière le chiffre 5 d’une horloge, donnant sur un magasin de jouets. Selznick dessine une image d’un homme dans l’histoire de jouets, puis une autre image plus proche, puis encore un autre zoom sur l’œil de l’homme. Il emploie cette technique plusieurs fois avec plusieurs de ses dessins, se rapprochant, exigeant de la concentration et de l’attention, disant qu’est-ce que vous avez manqué ? Regarder de plus près!

Hugo maintient les horloges derrière les murs et les compare à la montre de chemin de fer de son oncle. Hugo est orphelin. Nous ne savons pas ce qui est arrivé à son oncle Claude….pour l’instant, mais nous découvrons bientôt qu’il a appris l’horlogerie et la fabrication d’horloges auprès de son père et de son oncle Claude. Il y a vingt-sept horloges dans la gare et Hugo s’occupe d’elles toutes, même celles qu’il ne peut atteindre que par échelle. J’aime cet élément de prendre soin des choses, de minutie, un thème important pour les adultes comme pour les enfants. Bientôt, il rencontrera Isabelle, une jeune fille de son âge avec un carré Louise Brooks, et en elle, il trouvera la meilleure des amies.

Selznick est un artiste extraordinaire ; ses illustrations, qui selon la jaquette du livre, numéro « 284 dessins originaux », sont si captivantes qu’elles créent un engagement immédiat. Les mains, les yeux, les expressions faciales, même les objets inanimés comme les horloges, les lampadaires, les chaussures sont pleins d’esprit et de mouvement. Avec des hachures et des hachures créatives, les dessins respirent la forme, la texture, la lumière et un effet tridimensionnel, prenant vie. D’une manière ou d’une autre, il transmet l’humanité et l’âme dans les expressions faciales. Dans l’introduction, Selznick nous dit qu’Hugo Cabret va « découvrir un dessin mystérieux qui changera sa vie à jamais ». Dans cette phrase ainsi que dans les dessins de Selznick, je trouve non seulement du mystère, mais aussi de la crainte, de l’émerveillement et le don inconcevable de la magie.

Cette histoire renvoie aussi à l’histoire des débuts du cinéma et aux innovations de Georges Méliès. Méliès a commencé comme magicien de la scène, alors quand il s’est intéressé au cinéma, il s’est concentré sur les illusions. Expérimentant des effets spéciaux tels que des expositions multiples, l’illusion de personnages qui grandissent et rétrécissent, et de nombreuses autres astuces de changement de forme, il réalise de nombreux films dont « Un voyage sur la lune » en 1902, qui joue un rôle dans cette histoire. Son histoire bien réelle et son association avec les automates sont mises en lumière dans « Les inventions d’Hugo Cabret ». Même si l’histoire de la rencontre entre Georges Méliès et Hugo est une fiction, les détails bien recherchés de Selznick sonnent avec authenticité. Destiné au lecteur de collège, cette histoire ferait le bonheur de quiconque s’intéresse à l’art ou à la fiction historique, en particulier les débuts de l’histoire du cinéma. Je trouve cela aussi inspirant car même si le voyage d’Hugo est celui d’être seul, affamé, effrayé et effrayé, le pouvoir transformateur d’un dessin et des amitiés a tout changé. Hautement recommandé!



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