lundi, novembre 25, 2024

Lily Allen toute en mer dans un renouveau terne

Lily Allen et Paul Kaye dans The Pillowman – Johan Persson

« Je n’essaie pas de vous dire quoi que ce soit », déclare l’auteur désespéré de Lily Allen, Katurian, essayant d’expliquer le manque de sens derrière ses histoires flamboyantes et macabres à une paire de voyous qui ont l’intention de la torturer avant de lui tirer une balle dans la tête. « C’est censé être un casse-tête sans solution. »

La même chose pourrait être dite – intentionnellement – ​​du gagnant Olivier 2003 ludique et méchant de Martin McDonagh, The Pillowman, donné une première tardive mais opportune dans le West End dans cette nouvelle mise en scène de Matthew Dunster à un moment où l’hystérie morale sur l’art et son objectif se sent beaucoup plus chaud -bouton qu’il y a 20 ans.

Allen, si facilement regardable dans 2.22: A Ghost Story, apporte une respectabilité initialement amusante et fade à Katurian, qui a été convoqué pour un interrogatoire à la suite d’une série de meurtres d’enfants brutaux et est apparemment inspiré par les représentations de la torture dans plusieurs de ses propres compositions. Son frère Michal, qui a des difficultés d’apprentissage, est dans la cellule voisine et, comme Katurian s’en rend vite compte avec horreur, a en effet mutilé de jeunes garçons et forcé des filles à manger des pommes farcies avec des lames de rasoir.

Quiconque commence à se sentir mal à ce stade peut être soulagé d’apprendre que, une crucifixion idiote d’une jeune fille et l’utilisation étrange d’une perceuse de côté, la violence du Grand Guignol ne se produit que dans notre imagination.

Tout de même, c’est une pièce rusée, narguant le public comme un chat avec une souris sur ce que nous devons exactement lui retirer au-delà de son droit d’exister en tant qu’élément de narration. Elle le fait d’ailleurs de la manière la plus audacieuse, en osant banaliser le sujet des enfants torturés.

Lily Allen aux côtés de Matthew Tennyson, qui joue Michal

Lily Allen aux côtés de Matthew Tennyson, qui joue Michal – JOHAN PERSSON

La production de Dunster, mise en scène principalement dans un bureau municipal convenablement sinistrement terne, est en conséquence pleine de tension jetable et d’humour de dessin animé démesuré, aidée sans fin par plusieurs doublures vintage de McDonagh. « Je suis un policier de haut rang dans une putain de dictature totalitaire », déclare Tupolski, le « bon flic » indécemment agréable de Steve Pemberton. « Qu’est-ce que tu fais pour me croire sur parole? »

Pourtant, il y a une véritable horreur ici aussi, dans l’histoire en arrière-plan des abus infligés par les parents de Katurian et Michal dans le cadre d’une expérience artistique. McDonagh ne s’intéresse pas particulièrement à cet au-delà en tant qu’outil pour débattre de la nécessité de la souffrance pour l’imagination d’un artiste, mais il faut la prendre au sérieux si la pièce veut se faufiler dans nos propres cauchemars.

Au lieu de cela, la production de Dunster manque de conviction psychologique et d’un certain piquant atmosphérique, tandis qu’Allen est en pleine mer au milieu des changements de ton audacieux de la pièce. J’y suis allé en m’attendant à être secoué et écœuré. Au lieu de cela, je me suis souvent légèrement ennuyé.

Jusqu’au 2 septembre. Billets : atgtickets.com

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