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La dernière promesse du gouvernement Trudeau de ne pas censurer les vidéos de chat de votre grand-mère ne signifie pas qu’il n’essaie pas encore une fois de réglementer Internet d’une très mauvaise manière. Le nouveau projet de loi C-11 vise entièrement à apporter le même genre de réglementation que nous avons sur la télévision et la radio canadiennes au monde en ligne.
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Cela signifie donner au CRTC le pouvoir de réglementer les balados auxquels vous pouvez accéder et écouter, quelles plateformes de diffusion en ligne sont disponibles et ce que vous pouvez voir ou écouter. Même les livres audio à votre disposition sont tous à gagner.
Tout est là dans le texte de la nouvelle loi qui ressemble remarquablement à l’ancienne loi connue sous le nom de projet de loi C-10. Bien que les chiffres aient changé, l’objet du projet de loi n’a pas changé.
Le projet de loi stipule que l’objectif est «d’ajouter les entreprises en ligne – les entreprises de transmission ou de retransmission d’émissions sur Internet – en tant que catégorie distincte d’entreprises de radiodiffusion». La raison en est que le CRTC peut déterminer « la proportion d’émissions à diffuser qui doivent être des émissions canadiennes ».
Déballons ce langage bureaucratique et appliquons-le à notre vie quotidienne en ligne.
Si ce projet de loi est adopté, vos comptes Netflix, Prime, Apple Music ou Stitcher seront nécessaires pour assurer la « découvrabilité » du contenu canadien. Cette idée n’est pas mauvaise à première vue, mais le diable sera dans les détails.
Les stations de radio sont tenues de diffuser 30 % de contenu canadien. Le service de diffusion de musique pour lequel vous déboursez 9,99 $ par mois pour l’instant commencera-t-il à insérer une chanson canadienne pour deux chansons non canadiennes que vous écoutez ? Le projet de loi confère ce pouvoir au CRTC sans qu’il soit nécessaire de demander l’approbation du Parlement.
Il en va de même pour vos abonnements TV qui peuvent inclure l’achat du forfait en ligne de la Major League Baseball. Avec une seule équipe canadienne dans les ligues majeures, comment MLB.TV répondra-t-il aux exigences de découvrabilité ou de contenu canadien ? Qu’en est-il de Britbox, le service spécialisé pour les amateurs de spectacles d’outre-mer ?
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La législation exigeant également que tous ces services de diffusion en continu opérant au Canada contribuent également à notre système de production national, certains pourraient simplement augmenter les enjeux. Certains, comme Netflix, investissent déjà massivement dans des productions au Canada, mais quel avantage possible Britbox, MLB.TV ou Hayu pourraient-ils tirer du respect de ces règles.
Il leur sera plus facile de bloquer l’accès à toute personne située au Canada.
L’obligation pour les diffuseurs de payer pour la création de contenu canadien pourrait voir certains services quitter le Canada, mais cela provoque également des tensions dans l’industrie du film et de la télévision. Alors que les syndicats représentant les acteurs et les réalisateurs ont salué le projet de loi, l’IATSE, le syndicat représentant les équipes de production cinématographique, avertit que chasser les services de streaming pourrait coûter des emplois.
Dans une déclaration réagissant au nouveau projet de loi, John Lewis, vice-président et directeur des affaires canadiennes du syndicat, a déclaré que les studios et les sociétés de diffusion en continu versaient déjà 5,3 milliards de dollars par an aux productions au Canada, soit plus du double des productions nationales, a-t-il déclaré.
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« Les studios et streamers mondiaux devraient-ils contribuer à l’industrie cinématographique nationale ? Absolument. Les emplois qu’ils apportent au Canada devraient être pris en compte dans cette équation – mais même en laissant cela de côté – ils contribuent déjà plus au financement de la production nationale que Téléfilm ou le Fonds des médias du Canada », a déclaré Lewis.
Le gouvernement Trudeau risque gros avec ce projet de loi. Si elle est adoptée, les Canadiens pourraient voir moins de services offerts, plus de réglementation gouvernementale sur ce que nous pouvons regarder ou écouter en ligne et une perte d’emplois. Ce projet de loi est poussé par certaines parties du secteur culturel à leur avantage — plus de subventions, plus d’emplois pour leurs membres — mais les perdants seront chacun de nous qui profitons du monde en ligne tel que nous le connaissons.
Le projet de loi C-10 posait problème. Son remplaçant, C-11, n’est pas meilleur et devrait être abandonné, peu importe la fréquence à laquelle le gouvernement nous assure que ces vidéos de chats sont en sécurité.