« Il est clair que nous devons de toute urgence construire une voie crédible pour parvenir à une solution à deux États, une voie qui donne l’espoir aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre côte à côte dans la paix, la sécurité et la dignité », peut-on lire dans le communiqué non signé.
À partir de là, ça déraille complètement.
« Ce processus ne peut pas retarder indéfiniment la création d’un État palestinien. Le Canada est prêt à reconnaître l’État de Palestine au moment le plus propice à une paix durable, pas nécessairement comme la dernière étape sur cette voie », déclare-t-il.
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La déclaration indique clairement que le gouvernement Trudeau blâme le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu pour l’absence d’une solution à deux États, un point souligné dans la déclaration et réitéré par Trudeau lorsque les journalistes l’ont interrogé sur le changement.
« Le gouvernement israélien dirigé par le Premier ministre Netanyahu a fermé de manière inacceptable la porte à toute voie menant à une solution à deux États et nous sommes fondamentalement en désaccord avec cela », a déclaré Trudeau.
Même si Trudeau et son gouvernement admettent que le Hamas est un problème, ils rejettent la responsabilité de l’absence d’une solution à deux États uniquement sur Israël.
Il semble perdu pour eux que même si Israël acceptait la vision de Trudeau d’une solution à deux États, le Hamas la rejetterait simplement parce qu’elle permettrait à Israël d’exister. Tout comme les appels à un cessez-le-feu, les appels à une solution à deux États ignorent le simple fait que le Hamas ne veut ni un cessez-le-feu ni une solution à deux États.
Même le rejet par Netanyahu d’une solution à deux États n’est pas un rejet pur et simple de l’idée, c’est un rejet de l’idée dans les circonstances actuelles.
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Ce genre de nuance échappe à Trudeau qui, pour des raisons politiques partisanes, veut s’affronter avec Netanyahu. Ce n’est pas seulement que le libéral Trudeau a des points de vue très différents de ceux du leader israélien, c’est aussi que Trudeau sait qu’il y a des voix à gagner au Canada en changeant notre position sur la création d’un État palestinien.
Ainsi, vendredi aux Nations Unies, le Canada, sous Trudeau, a abandonné sa position de longue date consistant à s’opposer à la reconnaissance d’un État palestinien jusqu’à ce qu’il y ait une solution viable à deux États pour s’abstenir lors de ce vote. Cependant, nous ne nous sommes pas contentés de nous abstenir : Trudeau et son gouvernement ont également envoyé un message clair selon lequel ils sont ouverts à la reconnaissance d’un État palestinien le plus tôt possible.
Le changement de politique fait partie de ce que Trudeau appelle « la promotion d’une solution à deux États ».
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Changer la position du Canada, en manifestant sa volonté d’envisager l’idée de reconnaître un État palestinien alors que le Hamas reste le gouvernement officiel de Gaza et que le Fatah est le gouvernement de la Cisjordanie, est très problématique. C’est un signal adressé au Hamas pour qu’il s’accroche, qu’il continue le combat, qu’il continue à utiliser les civils de Gaza comme boucliers humains et que des pays comme le Canada viendront à son aide.
Que ce soit le message voulu par Trudeau n’a aucune importance, c’est le message reçu par les dirigeants du Hamas. À maintes reprises depuis le 7 octobre, le gouvernement Trudeau a tenu des propos contre les deux camps – à maintes reprises, ses actions ont favorisé le Hamas.
Le changement de politique de vendredi n’est que le dernier en date à rapprocher le Canada du Hamas et à l’éloigner d’Israël.
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