Avant 2020, Serge Charron récidivait à chacune de ses sorties en liberté.
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Un homme qui a tué sa mère dans sa maison du Plateau-Mont-Royal en 1995, alors qu’ils se disputaient sur la façon dont sa consommation de drogue contribuait à une vie de criminalité, a obtenu une libération conditionnelle totale.
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Serge Charron, 62 ans, a convaincu la Commission des libérations conditionnelles du Canada qu’il méritait sa libération après avoir passé plus de trois ans en semi-liberté. Dans une décision rendue la semaine dernière, la Commission a déclaré que Charron devrait continuer à résider dans une maison de transition pendant trois mois supplémentaires avant d’obtenir une libération conditionnelle totale.
La Commission des libérations conditionnelles agit avec prudence dans le cas de Charron, car il a posé des problèmes lors de sa mise en liberté dans le passé. Il a agressé et poignardé sa mère, Denise Charron, dans son appartement de la rue Saint-André, le 7 octobre 1995, alors qu’il était en liberté d’office et purgeait une peine de 104 mois pour une série de vols à main armée commis entre 1988 et 1993.
Lors de son procès pour meurtre en 1996, Charron a admis avoir agressé sa mère de 63 ans, atteinte d’un cancer, seulement 12 heures après sa sortie d’un pénitencier fédéral. Il a déclaré au jury qu’il avait consommé de la cocaïne et de l’alcool avant l’agression.
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Selon la décision récemment rendue par la commission des libérations conditionnelles, Charron « a fait exploser et l’a tuée à l’aide d’un couteau et d’un marteau. Il est à noter qu’à ce moment-là, vous étiez fortement intoxiqué par l’alcool et la cocaïne. »
« Selon les informations contenues dans votre dossier, vous ne conservez aucun souvenir agréable de votre jeunesse. Vous avez grandi auprès d’une mère surprotectrice, envers laquelle vous avez développé une relation de codépendance. Incapable de vous affirmer et de prendre vos distances, vous avez cherché à vous opposer à son autorité et à fuir la réalité en consommant des substances intoxicantes à l’adolescence. Vous avez rapidement développé une dépendance, d’abord à l’alcool et aux drogues douces, menant à la consommation de cocaïne au début de l’âge adulte. »
Le 30 octobre 1996, il a été reconnu coupable de meurtre au deuxième degré et sa période d’inéligibilité à la libération conditionnelle a été fixée à 10 ans.
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Trois ans plus tard, il a été condamné à plusieurs reprises pour trafic de drogue dans un pénitencier fédéral et a été transféré dans un établissement à sécurité maximale.
En 2005, il avait fait les manchettes lorsqu’il s’était évadé d’une prison alors qu’il subissait des examens dans un hôpital de Laval. Il avait sauté dans un taxi et avait demandé à être conduit à la station de métro Henri-Bourassa. Il avait été arrêté quelques jours plus tard après avoir braqué deux banques à Montréal. Il avait été condamné à cinq ans de prison pour ces deux vols.
Il a commis un autre vol à main armée à Montréal le 7 avril 2015, alors qu’il était sous l’influence de drogues et en semi-liberté. Dans cette affaire, il a plaidé coupable et a été condamné à sept ans de prison.
Plusieurs décisions de libération conditionnelle prises depuis le début de 2023 décrivent comment les autorités ont remarqué un changement chez Charron en 2020, à la suite d’un traitement avec un psychologue au cours duquel Charron a exploré les raisons pour lesquelles il a tué sa mère.
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Dans sa décision de la semaine dernière, la commission des libérations conditionnelles a assorti sa libération conditionnelle d’une série de conditions. Par exemple, il lui est interdit de posséder de l’alcool ou de se trouver dans un bar pour le reste de sa peine d’emprisonnement à perpétuité. Il lui est également interdit de consommer des drogues, sauf sur ordonnance d’un médecin.
« Au fil des ans, vous avez démontré que vous aviez peu de respect pour vos obligations légales, car vous avez récidivé à plusieurs reprises et vous n’avez pas su respecter vos conditions particulières (liées à vos libérations précédentes). Vous vous présentez comme un individu institutionnalisé qui peine à se réinsérer socialement dans la société. Toutes vos périodes de libération se sont avérées être des échecs », a écrit la Commission des libérations conditionnelles dans sa récente décision.
« Cependant, depuis la levée d’une suspension en 2022 (pour un test positif au THC), votre parcours est plus positif. Vous semblez en mesure de respecter vos conditions de libération et aucun manquement aux conditions n’a été soulevé hormis une divergence en avril 2024 liée à la prise d’un comprimé d’Ativan que vous n’étiez pas autorisé à prendre. Vous démontrez une motivation dans les différentes sphères de la vie et exprimez le désir de demeurer en communauté pour de bon, vous disant saturé d’incarcération. »
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