Les universités canadiennes signalent le potentiel « effet dissuasif » du registre sur l’influence étrangère

Le registre de transparence obligerait certaines personnes à s’inscrire auprès du gouvernement fédéral pour se prémunir contre les ingérences.

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OTTAWA — Les principales universités de recherche du Canada préviennent qu’un projet de registre de transparence sur l’influence étrangère pourrait avoir un « effet dissuasif » involontaire sur les partenariats internationaux, ce qui signifierait que le Canada raterait des opportunités de pointe.

Les universités U15 Canada font partie des nombreuses voix inquiètes qui exhortent les députés à adopter des modifications au registre prévu, une pièce maîtresse du projet de loi en cours d’adoption à la Chambre des communes.

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Les membres d’un comité des Communes ont achevé lundi un examen article par article du vaste projet de loi anti-ingérence étrangère, après seulement une semaine d’audiences. Ils ont accepté un certain nombre de changements relativement mineurs.

La législation amendée devrait bientôt revenir devant la Chambre plénière et sera votée en troisième lecture.

Malgré cela, un comité sénatorial a déjà commencé son étude du projet de loi, entendant plusieurs témoins lundi.

La législation introduirait de nouvelles dispositions pénales contre les actes trompeurs ou subreptices, permettrait le partage d’informations sensibles avec des entreprises et d’autres personnes extérieures au gouvernement, et établirait un registre de transparence sur l’influence étrangère.

Le projet de loi reconnaît que les États et d’autres entités étrangères peuvent se livrer à des ingérences pour faire avancer des objectifs politiques et peuvent employer des personnes pour agir en leur nom sans révéler ces liens.

Le registre de transparence exigerait que certaines personnes s’inscrivent auprès du gouvernement fédéral pour se prémunir contre de telles activités.

Ne pas enregistrer un accord ou une activité avec un mandant étranger – une puissance, un État, une entité ou une entité économique – pourrait entraîner des pénalités financières, voire des sanctions pénales.

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Dans un mémoire écrit adressé au comité des Communes, U15 Canada a exprimé ses inquiétudes quant aux exigences de déclaration en vertu du registre, compte tenu des vastes réseaux internationaux de coopération en recherche.

« Il est tout simplement impossible pour les grandes universités à forte intensité de recherche de suivre les collaborations de recherche individuelles entre leurs établissements et de les signaler dans le registre » dans les 14 jours requis, indique le document.

U15 Canada a également demandé plus de clarté sur la manière dont un accord sera défini et s’il engloberait les partenariats de recherche, les accords de financement ou d’autres activités de recherche internationales menées avec des universités financées par des fonds publics, des établissements de recherche ou des organismes étrangers de financement de la recherche.

« Le risque d’un effet dissuasif sur les partenariats de recherche internationaux, conséquence involontaire des exigences de déclaration du registre, pourrait nuire considérablement aux relations avec ses pairs internationaux et signifier que le Canada rate l’occasion de coopérer en matière de recherche de pointe et d’accéder à des recherches de pointe. expertise avec des pays pairs.

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Le groupe aimerait également savoir si la publication ou la communication des résultats de la recherche, notamment par le biais de revues universitaires à comité de lecture, d’enseignement, de conférences ou d’autres forums publics, serait considérée comme une activité de communication aux fins de la loi.

Une telle exigence pourrait « porter atteinte de manière significative » à la liberté académique et « limiter la poursuite de la science ouverte et du libre échange d’idées », a déclaré U15 Canada.

Universités Canada, qui représente 96 universités à travers le pays, a déclaré dans son mémoire au comité des Communes que le registre de transparence pourrait capturer des informations relatives à un processus politique ou gouvernemental « qui sont communiquées ou diffusées par tout moyen, y compris les médias sociaux ».

« Cela peut inclure des publications de recherche cherchant à aborder des questions telles que la politique étrangère, les processus de gouvernance, l’économie, le climat et les technologies qui font l’objet d’un débat politique accru », a déclaré Universités Canada.

Les publications de recherche comportent déjà des exigences de transparence, telles que la divulgation de l’affiliation universitaire et des conflits d’intérêts financiers, a noté l’organisation.

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« L’exigence d’enregistrements supplémentaires risque d’étouffer la recherche canadienne en créant des processus administratifs redondants et pourrait ne pas tenir compte des autres politiques de sécurité de la recherche que les universités ont mises en œuvre ces dernières années. »

Dans une note d’orientation soumise aux députés, le Centre pour l’innovation en matière de gouvernance internationale a noté que le registre d’influence canadien serait « indépendant du pays », ce qui signifie qu’il ne ciblerait pas des États adversaires connus comme la Chine.

Le Canada emprunte cette voie malgré les problèmes rencontrés par l’Australie avec cette approche et malgré un modèle alternatif plus récent proposé par le Royaume-Uni, indique le mémoire rédigé par l’expert en sécurité Wesley Wark, chercheur principal au CIGI.

Wark a souligné que la version britannique est un système à deux niveaux. Un niveau amélioré donne au secrétaire d’État le pouvoir d’exiger l’enregistrement d’un plus large éventail d’activités pour des pays, parties de pays ou entités contrôlées par des gouvernements étrangers lorsque cela est nécessaire.

Benjamin Fung, professeur et titulaire d’une chaire de recherche du Canada à l’Université McGill, a exprimé son soutien à un modèle à deux vitesses comme celui en place au Royaume-Uni dans un mémoire adressé au comité des Communes. Une telle approche permettrait au gouvernement canadien « d’imposer des restrictions plus précises à des entités sélectionnées », a déclaré Fung.

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Les députés ont rejeté lundi un amendement proposé par Alistair MacGregor du NPD visant à inclure un niveau amélioré dans le système d’enregistrement.

Dans son mémoire au comité, l’Association canadienne des libertés civiles a déclaré que l’article du projet de loi créant le registre d’influence «comprend un langage vague et général qui soulève des questions de responsabilité démocratique».

L’association est préoccupée par l’utilisation potentielle du registre comme outil permettant au gouvernement de surveiller l’engagement international de divers acteurs, notamment des radiodiffuseurs étrangers détenus ou financés par l’État, des institutions universitaires et des organisations caritatives.

«Ces considérations touchent potentiellement des questions de liberté de presse et de vie privée, ainsi que des questions quant à la place réservée aux organisations internationales dans l’écosystème canadien», a indiqué l’association.

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