Les seigneurs de la discipline de Pat Conroy


J’ai un peu peur de ne pas pouvoir décrire à quel point j’aime ce livre et de rater cette critique. A chaque fois j’ai le même problème avec Conroy. Chaque fois que je finis de lire  »lui », j’ai cette douleur bien profonde. Je suis gâté et je me retrouve à mesurer presque tout ce que j’ai lu jusqu’à présent.

Je m’énerve même car je sais qu’il faudra une recherche longue et approfondie pour trouver le(s) livre(s), auteur(s) qui pourraient remplacer ce sentiment de Pat Conroy. Et je ne les trouve jamais, je n’y suis jamais parvenu. T

J’ai un peu peur de ne pas pouvoir décrire à quel point j’aime ce livre et de rater cette critique. A chaque fois j’ai le même problème avec Conroy. Chaque fois que je finis de lire  »lui », j’ai cette douleur bien profonde. Je suis gâté et je me retrouve à mesurer presque tout ce que j’ai lu jusqu’à présent.

Je m’énerve même car je sais qu’il faudra une recherche longue et approfondie pour trouver le(s) livre(s), auteur(s) qui pourraient remplacer ce sentiment de Pat Conroy. Et je ne les trouve jamais, je n’y suis jamais parvenu. Le problème majeur est que je tombe toujours amoureux de ses personnages. Par contre, il est tellement intense et si je ne lisais que ses livres et livres de ce calibre (ce qui est encore une fois impossible à trouver), je ne lirais que quatre livres par an. Pour me donner une petite pause de l’épuisement.

Mais quand je commence à écrire ce que j’aime dans The Lords of Discipline, je n’arrive pas à m’arrêter. Conroy rend son histoire vraie et c’est peut-être exagéré, mais la plupart du temps, j’ai l’impression d’être à l’intérieur, comme si j’étais dans le livre, me sentant un peu gêné parce que je regarde ce qui se passe avec ses personnages. MAIS, heureusement, j’ai lu suffisamment de critiques pour savoir que je ne suis pas le seul dans ce cas.

Pour ajouter encore plus de piquant à cet essai : c’est un putain de livre militaire !

Je pense que la raison principale pour laquelle tant de gens se rapportent est parce qu’il semble que vous seul vivez toutes les choses qui sont écrites à l’intérieur. C’est vraiment si réel. Et effrayant. Et tu es triste et seul quand le livre se termine, parce qu’ils te manquent tous.

C’est une histoire sur l’Institut militaire de Caroline du Sud * aka La citadelle, à Charleston, à l’automne 1966. Le personnage principal est Will McLean, senior dans ce collège, et il est l’un des personnages masculins les plus étonnants et les mieux développés que j’aie jamais rencontrés dans un roman.

Will McLean déteste l’Institut, mais il a promis à son père qu’il obtiendrait son diplôme. Pendant quatre années extrêmement brutales et angoissantes, il a été psychologiquement, physiquement, émotionnellement et moralement humilié, dégradé de toutes les manières possibles qu’un humain peut tolérer ou ne pas tolérer, car le système plébéien au cours de la première année vous fait avaler du sang et vous attendez à une dépression nerveuse. Le résultat final si vous survivez est une satisfaction de devenir un homme complet.

Will est un descendant irlandais, un athlète, avec une spécialisation en anglais (seulement des chattes dans les langues principales), avec un humour sarcastique sec et brillant qui est son bouclier contre ceux qui le torturent. Il est introspectif et opiniâtre, mais il a un sens inimaginable pour la justice et l’équité et il est sage au-delà de ses années. Il tremble de peur de ses démons et pourtant n’a absolument pas peur de les pointer et de les admettre dans un endroit où il faut tout cacher. Mais, ses principales qualités sont sa moralité et sa loyauté. Il n’est pas le plus fort, ni le plus dur, et intellectuellement, il pourrait donner beaucoup plus s’il s’en souciait seulement, mais ces points faibles vulnérables qu’il a en tant que personnage le rendent irrésistible. Il se soucie trop des gens, et il pense trop, et se lance dans des monologues si profonds et compliqués où il se déchire que vous aussi, en tant que lecteur, repoussez vos limites, et c’est ce qui le tue. D’une certaine manière, c’est une personne à part entière. Ce personnage grandit à chaque page et vous grandissez avec lui. J’ai eu un sérieux coup de foudre pour lui. Évidemment.

Institute est le nid de la haine, du racisme et de la cruauté et ils doivent accomplir leur mission de développer l’homme complet sans défauts, il est donc extrêmement important d’avoir quelqu’un qui représentera le confort, la loyauté et la sécurité. Will a trois meilleurs amis : Tadd, qui vient de la famille la plus riche et la plus ancienne de Charleston, Pig, le plus fort de tous les seniors et Mark, descendant italien. Ils sont colocataires et frères de sang. Hors campus, Will est moins sûr de lui, dans sa romance avec Annie Kate Gervais, étrange et snob, originaire de la belle ville de Charleston.

Conroy sait nous mettre sur papier. Il a écrit un poème de 500 pages à cette ville basée sur la rivière Ashley et les parties où il parle de Charleston sont probablement, si cela est possible, les meilleures parties du livre. C’est sa lettre d’amour à Charleston et j’en lis souvent des passages à haute voix. Mais ce n’est pas un écrivain ivre, il ne se contente pas de le louer et de le magnifier sans lui donner de défauts : il scrute la beauté du vieux Sud tout en s’attaquant au passage durement au racisme et aux classes.

Dès le début, ce livre a été intense mais Will est un personnage tellement puissant et attirant que vous vivez avec lui pendant la lecture. Il ne se fait pas du tout confiance et s’interroge encore plus brutalement que le système plébéien, mais il vous a constamment à ses côtés, car vous lui faites confiance dès le départ. Et c’est putain de rare. À trouver dans la vraie vie, sans parler de vous laisser hypnotiser par quelqu’un « qui » s’appelle – un personnage fictif.

Il y a tellement plus dans ce livre que mes mots pourraient décrire. C’est un chef-d’œuvre. Douloureux, perspicace, déchirant, inspirant et étonnant. C’est une ode à l’humanité, à l’amitié et à l’amour. Véritable chef d’oeuvre.



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