Howard Levitt et Kathryn Marshall : plus d’excuses, de renvoi de la balle et d’interminables enquêtes gouvernementales
Contenu de l’article
Howard Levitt et Kathryn Marshall
Publicité 2
Contenu de l’article
Au cours des dernières semaines, les sports canadiens ont fait les manchettes– mais pour toutes les mauvaises raisons.
Tout d’abord, c’était Hockey Canada, avec la terrible nouvelle que des membres de l’équipe médaillée d’or des championnats du monde juniors en 2018 auraient agressé sexuellement une jeune femme après un gala à London, en Ontario.
Cela a rapidement fait boule de neige, avec des allégations émergeant d’une autre agression sexuelle en 2003 aux Championnats du monde juniors. La police a ouvert des enquêtes sur les deux…
Alors est venu le tour de Gymnastique Canada.
Cinq cents gymnastes s’inscrivent dans une lettre ouverte au ministre des Sports demandant que ses fonds publics soient gelés en raison de son «culture de la maltraitance ».
Cela a est maintenant devenu une crise à part entière, avec le gouvernement en mode de contrôle des dégâts.
Publicité 3
Contenu de l’article
Les fonds fédéraux ont été suspendus pour Hockey Canada et Gymnastique Canada. Des auditions parlementaires ont été lancées et se poursuivaient la semaine dernière.
Les députés essaient d’aller au fond des choses. Qui savait quoi et quand ? Pourquoi n’y avait-il rien jamais fait? Comment cela a-t-il pu arriver?
La réponse est l’évidence et ne devrait surprendre personne.
Beaucoup de gens savaient. Personne n’a pris d’action décisive. La responsabilité a été renvoyée, des accords de non-divulgation ont probablement été signés et le système a protégé les agresseurs. Les problèmes se répétaient et s’aggravaient.
Il est même apparu que Hockey Canada a utilisé un fonds de réserve généré par les frais d’adhésion et les investissements pour régler à l’amiable des allégations d’« abus sexuels historiques ».
Apparemment, Hockey Canada avait réglé une poursuite avec la victime de l’agression de 2018.
Publicité 4
Contenu de l’article
Si vous avez du déjà-vu, vous n’êtes pas seul.
Nous avons déjà vu cela avec le scandale du harcèlement et des abus sexuels des Forces armées canadiennes, également en cours depuis des années. Beaucoup de gens étaient au courant, mais le système protégeait les agresseurs et il n’y avait aucune responsabilité.
Ce n’est pas différent avec Sport Canada.
Comme nous l’avons appris de l’enquête parlementaire, Sport Canada a été informé des allégations d’agression sexuelle de 2018 très tôt. Il le sait maintenant depuis des années.
La ministre des sports, Pascale St. Onge, témoigné devant le Parlement que Sport Canada avait reçu des «informations» en 2018 selon lesquelles il y avait une allégation de nature sexuelle, mais qu’il n’avait pas de détails spécifiques ni le pouvoir d’enquêter. Pourquoi ne les a-t-il pas eus? C’était clairement son obligation à l’époque, plutôt que de baisser la tête, de se boucher les oreilles et de chanter : « Ne vois aucun mal, n’entends aucun mal ».
Publicité 5
Contenu de l’article
Bref, le gouvernement savait, a décidé de fermer les yeux et n’a absolument rien fait.
C’est la définition d’un échec institutionnel et touche au cœur absolu du problème.
Lorsque les personnes ayant le pouvoir d’apporter un changement savent qu’il y a abus et choisissent de détourner le regard, cela permet à l’abus de continuer et viole leur propre obligations.
L’idée que le gouvernement n’avait en quelque sorte «aucun pouvoir» pour enquêter sur les allégations d’agression sexuelle grave impliquant une organisation qui reçoit des fonds publics est un mensonge et une dérobade totale.
Trop c’est trop.
Plus d’excuses, de renvoi de la balle et d’interminables enquêtes gouvernementales.
Il est temps d’agir concrètement.
Le gouvernement doit immédiatement nommer un juge principal à la retraite imposer le respect des parties prenantes et du public (et non un enquêteur en milieu de travail à la recherche d’affectations futures) pour mener une enquête approfondie sur les allégations d’agression et d’abus sexuels de Hockey Canada et de Gymnastique Canada — rien ne doit être laissé au hasard.
Publicité 6
Contenu de l’article
Dans le cadre de cette enquête, un examen devrait être effectué des politiques et des processus qui existent dans ces organisations concernant le signalement et le traitement des plaintes d’inconduite sexuelle. De nouvelles politiques solides doivent être mises en œuvre immédiatement, où l’accent est mis sur la responsabilité et l’action, et non sur le fait de balayer les choses sous le tapis.
-
Howard Levitt et Muneeza Sheikh : #MeToo n’a pas mis fin au harcèlement sexuel au travail et la vigilance reste de mise
-
Howard Levitt: Les employés en courte durée peuvent accumuler des indemnités de départ importantes, malgré ce que pensent de nombreux employeurs
-
Ce que vous devez savoir avant de lancer une enquête sur le lieu de travail et quelques meilleures options
Les allégations à ce jour ne sont probablement que la pointe de l’iceberg.
Au cours des prochaines semaines, nous entendrons probablement plus d’allégations, plus de dissimulations et plus d’accusations.
Publicité 7
Contenu de l’article
Mais nous ne pouvons pas laisser cela se transformer en ce qui s’est passé avec le scandale des forces armées. Des années d’enquêtes publiques coûteuses, des rapports commandés par le gouvernementle tout se terminant par un gémissement sans action de fond.
Le gouvernement a maintenant l’occasion d’apporter de vrais changements.
Espérons qu’ils va enfin s’en emparer.
Une question sur le droit du travail ? Écrivez à Howard à [email protected].
Howard Levitt est associé principal de Cheikh Levitt, avocats spécialisés en droit du travail et de l’emploi avec des bureaux à Toronto et à Hamilton. Il pratique le droit du travail dans huit provinces. Il est l’auteur de six livres, dont le droit du congédiement au Canada. Kathryn Marshall est associée chez Levitt Sheikh.