vendredi, novembre 22, 2024

Les revendications salariales croissantes des syndicats risquent d’entraver la lutte contre l’inflation au Canada

Les travailleurs syndiqués ont fait grimper le règlement salarial annuel moyen à 2,9 %

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Les salaires négociés par les travailleurs syndiqués au Canada augmentent lentement, ce qui complique la tentative de la banque centrale de rétablir la stabilité des prix.

Les travailleurs syndiqués ont organisé 78 grèves majeures au cours des six premiers mois de 2023 et ont fait grimper le salaire annuel moyen à 2,9 %, selon les données du gouvernement. C’est le niveau le plus élevé depuis au moins une décennie, une reprise partielle du pouvoir d’achat qui risque de raviver les attentes d’inflation si la dynamique se poursuit.

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Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada, Unifor, qui représente 37 000 travailleurs de l’automobile, est actuellement en négociation avec Ford Motor Co., General Motors Co. et Stellantis NV où l’amélioration des salaires et des pensions sont «deux priorités essentielles», a déclaré le chef du syndicat dans un entretien.

« Nos membres ont des attentes élevées avant ces pourparlers, comme ils le devraient et comme tous les travailleurs le font en ce moment », a déclaré la présidente d’Unifor, Lana Payne, refusant de partager des revendications spécifiques. « Les gens continuent de traverser une période où les choses sont plus coûteuses. Votre hypothèque ou votre loyer est plus élevé, et il est encore très cher d’acheter de la nourriture.

Les travailleurs canadiens ne sont pas seuls. Les États-Unis sont confrontés à une explosion de conflits de travail, avec des acteurs et des écrivains hollywoodiens qui quittent le travail ensemble pour la première fois depuis une génération. Le chef du syndicat United Auto Workers a demandé cette semaine à ses membres l’autorisation de grève, après avoir demandé des augmentations de salaire de plus de 40% aux trois grands constructeurs automobiles sur quatre ans. L’Europe et le Royaume-Uni ont également connu des débrayages, en particulier dans le secteur des transports, au cours des mois d’été chargés.

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Le succès continu de la négociation collective suggère que le travail n’en a pas fini d’exiger une rémunération plus élevée, malgré le net ralentissement de l’inflation par rapport au pic de l’an dernier. Au Canada, cela pourrait faire dérailler un retour complet à la stabilité des prix et soulever des questions quant à savoir si les croyances des résidents au sujet des gains des prix à la consommation sont toujours éloignées de l’objectif de 2 % de la banque centrale.

Dans sa déclaration de juillet, la Banque du Canada a spécifiquement désigné les salaires et les attentes – ainsi que le comportement des entreprises en matière de prix et la demande excédentaire – comme des facteurs importants qu’ils surveillent. Même si elle s’atténue, la menace d’une spirale salaires-prix, un cycle perpétuel dans lequel les entreprises font monter les prix pour compenser la hausse des coûts salariaux, demeure un risque.

Une partie de la pression salariale est refoulée. Par rapport à leurs homologues non syndiqués, de nombreux travailleurs syndiqués n’ont pas bénéficié d’augmentations de salaire au cours de leurs précédents contrats pluriannuels, ce qui n’a pas représenté la plus grande érosion du pouvoir d’achat en quatre décennies, ce qui a incité à rechercher des gains plus importants.

Cela ressort des récentes revendications salariales. Les fiscalistes fédéraux réclamaient une augmentation de 20,5 % sur trois ans, plus un ajustement immédiat de 9 %. Ils ont fini par recevoir une augmentation de 12,6 % sur quatre ans, rétroactive à 2021, plus une somme forfaitaire unique de 2 500 $. Les dockers de la Colombie-Britannique ont obtenu une hausse de salaire de 19,2 % sur quatre ans.

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Alors que le gouverneur Tiff Macklem a fait des progrès dans la maîtrise de l’inflation, celle-ci est passée à 3,3 % en juillet, revenant au-dessus de la fourchette de contrôle de la banque centrale un mois seulement après avoir ralenti à 2,8 %. Macklem et ses responsables ont récemment repoussé le retour attendu à l’objectif de 2% de six mois, à la mi-2025.

Les économistes conviennent que la bataille contre l’inflation deviendra plus difficile à partir d’ici, alors que la banque centrale est confrontée au soi-disant problème du «dernier kilomètre», selon l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter.

« Nous assistons en fait à une remontée des prix de l’alimentation et de l’énergie pour les matières premières, tandis que les salaires semblent s’installer dans une zone supérieure à 4 %. Étant donné que la croissance de la productivité est faible ou nulle, la croissance des salaires à ce rythme n’est pas compatible avec le retour de l’inflation sous-jacente à environ 2% », a déclaré Porter par courrier électronique. « Pour ramener l’inflation en dessous de 3%, il faudra un ou plusieurs de ces éléments pour baisser. »

Environ 30 % de l’ensemble de la main-d’œuvre canadienne est syndiquée. Mais des secteurs tels que l’administration publique, l’éducation, les soins de santé, les services publics, les transports et la construction ont tous des taux de couverture syndicale supérieurs à la moyenne, ce qui signifie un plus grand pouvoir de négociation. Des milliers de travailleurs ont débrayé ces derniers mois.

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D’autres votes et actions de grève pourraient avoir lieu au second semestre de cette année. Historiquement, la période de forte inflation des années 1970 et 1980 a entraîné une recrudescence des arrêts de travail au Canada, dont la plupart ont retardé de plusieurs mois la montée des prix et sont demeurés élevés plusieurs années après que les pressions se sont apaisées.

« Les travailleurs ont vu leurs salaires et leur pouvoir d’achat diminuer au cours des deux dernières années en raison de l’inflation, ou maintenant des taux d’intérêt », a déclaré Payne. « Ces choses seront prises en compte dans les demandes. »

Payne et d’autres dirigeants syndicaux ont critiqué la Banque du Canada pour avoir dit aux employeurs de ne pas intégrer une inflation plus élevée dans leurs contrats et sont allés jusqu’à accuser Macklem et ses fonctionnaires de mener une guerre de classe. Aux côtés du Nouveau Parti démocratique, leur allié au Parlement qui soutient le gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau, les syndicats ont récemment poussé la Banque du Canada à cesser d’augmenter les taux d’intérêt.

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