vendredi, décembre 20, 2024

Les répercussions d’une intervention en Syrie sur l’immigration en Grande-Bretagne face à un régime djihadiste potentiel

La Syrie émerge de la tyrannie de Bashar al-Assad, mais le chaos laissé derrière pourrait affecter le Royaume-Uni. Les autorités surveillent la résurgence de l’État islamique et le risque d’une nouvelle crise des réfugiés. Des milliers de prisonniers de l’EI sont toujours détenus, et le retrait potentiel des forces américaines pourrait aggraver la situation. La gestion de la Syrie par Abu Mohammad al-Jolani soulève des questions sur la stabilité et le respect des droits humains.

La Syrie se libère enfin de la tyrannie de Bashar al-Assad.

Cependant, le chaos qu’il a laissé derrière lui pourrait avoir des répercussions sur les rues britanniques.

Il reste à déterminer comment les nombreux groupes armés qui contrôlent actuellement la Syrie géreront une administration civilisée.

Les autorités britanniques resteront vigilantes, surveillant de près deux éléments clés susceptibles d’entraîner des retombées au Royaume-Uni.

Tout d’abord, la situation résiduelle de l’État islamique est cruciale.

Ensuite, il y a la possibilité qu’une nouvelle crise des réfugiés émerge, forçant des milliers de personnes à fuir vers l’Europe à la recherche de sécurité.

Malgré une moindre couverture médiatique, l’EI demeure actif en Syrie.

À la suite de leur dernière résistance à Baghuz en 2019, des milliers de membres de l’EI et leurs familles ont été capturés et envoyés dans des camps de détention.

D’autres ont choisi de fuir dans le désert syrien, espérant ressusciter leur califat après avoir subi de lourdes pertes.

Les États-Unis ont récemment ciblé ces restes de l’EI avec des frappes aériennes précises, utilisant des bombardiers B-52 et des chasseurs F-15 pour frapper leurs camps et leurs dirigeants.

Le président Joe Biden a exprimé que l’EI pourrait tenter de profiter de tout vide pour se réorganiser.

Les États-Unis cherchent à neutraliser l’EI afin qu’il ne tire pas parti du désordre actuel en Syrie.

Au cours de la dernière décennie, les forces britanniques stationnées à RAF Akrotiri, à Chypre, ont mené plus de 10 000 missions contre l’EI, frappant environ 1 400 cibles en Irak et en Syrie.

Récemment, le Royaume-Uni a annoncé que son rôle dans l’Opération Shader, une campagne contre l’EI, touche à sa fin.

Cette décision pourrait cependant être réévaluée.

Actuellement, des milliers de prisonniers de l’EI sont encore détenus dans d’immenses camps dans le nord-est de la Syrie, notamment Shamima Begum, l’une des trois adolescentes de Londres qui avaient rejoint l’EI en 2015.

Une menace croissante de terrorisme

Si les Forces démocratiques syriennes, dirigées par les Kurdes, cessent de garder ces prisonniers, cela pourrait exacerber le terrorisme international au Royaume-Uni.

L’ancien chef du MI6, Sir Alex Younger, a qualifié ces camps de « foyer de radicalisation ».

Il a averti qu’un abandon de ces camps pourrait entraîner une « augmentation significative de la menace de l’EI en Europe ».

Les États-Unis maintiennent actuellement des centaines de soldats dans la région kurde de Syrie.

Lors de son dernier mandat, Donald Trump avait envisagé de les retirer, mais ses conseillers l’avaient convaincu de rester.

Si Trump reprend ses fonctions, il pourrait être plus enclin à envisager un retrait cette fois-ci.

Possibilité d’une nouvelle crise des réfugiés

Une autre crise des réfugiés semble probable dans un avenir proche.

Actuellement, de nombreux réfugiés retournent en Syrie depuis le Liban et la Turquie, et nous leur souhaitons sincèrement de trouver la paix.

Cependant, si la situation en Syrie devient aussi chaotique qu’en Libye, en Irak ou en Afghanistan après la chute de leurs régimes, le flux de réfugiés pourrait rapidement s’inverser.

Beaucoup se dirigeront sans doute vers la Turquie, qui accueille déjà trois millions de réfugiés syriens.

Certains pourraient aussi considérer l’Europe comme un refuge plus sûr.

Lors de la crise des réfugiés de 2015, 1,3 million de personnes ont demandé l’asile en Europe, la majorité provenant de Syrie.

Bien que la situation actuelle semble apaiser temporairement la crise des réfugiés, cela pourrait n’être qu’un répit passager.

Tout dépendra de la façon dont Abu Mohammad al-Jolani, qui contrôle désormais une grande partie de la Syrie, gérera cette situation.

Ce djihadiste a un passé sanglant, ayant combattu les États-Unis en Irak avant de diriger l’affilié d’al-Qaïda en Syrie.

Les États-Unis ont même placé une prime de 10 millions de dollars sur sa tête.

Une démocratie incertaine

Le leader de Hayat Tahrir al-Sham a modéré son discours radical, affirmant qu’il y a de la place pour les minorités religieuses en Syrie.

Il est possible que Jolani soit sincère dans ses intentions.

Cependant, plusieurs facteurs laissent penser que cette tolérance pourrait être de courte durée.

Tout d’abord, cette prétendue transformation de Jolani ne reflète pas nécessairement les sentiments de ses partisans.

Ensuite, sa gouvernance de la province d’Idlib a été marquée par une forte autoritarisme.

Idlib n’est pas un bastion de libéralité et ne fait guère la promotion des droits des femmes.

Enfin, Jolani ne se revendique pas comme un démocrate.

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