Les besoins d’emprunt sont estimés à 130 milliards de dollars pour l’exercice commençant le 1er avril, le plus élevé depuis quatre ans.
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Les provinces canadiennes sont sur le point d’émettre davantage de titres de dette que l’année dernière pour tenter de combler les déficits budgétaires, selon l’unité des marchés financiers de la Banque Nationale du Canada.
Les besoins d’emprunt des provinces confrontées à des déficits croissants et à des dettes arrivant à échéance sont estimés à 130 milliards de dollars pour l’exercice commençant le 1er avril, le plus élevé en quatre ans, selon les données compilées par la division. Il s’agit d’un bond de 21,5 pour cent par rapport aux 107 milliards de dollars de l’exercice précédent.
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Les besoins de financement croissants surviennent alors que les coûts d’emprunt sont restés élevés en raison d’une inflation persistante. Même si cela n’augure rien de bon pour les émetteurs, cela pourrait être une aubaine pour les investisseurs qui cherchent à obtenir des rendements plus élevés avant que les banques centrales du Canada et du monde entier ne réduisent les taux d’intérêt. Mardi, les traders ont augmenté leurs paris sur une baisse des taux en juin par la Banque du Canada alors que l’inflation ralentissait en février.
« Un besoin d’emprunt global assez important et un contexte économique et financier encore incertain signifient que les provinces seront motivées à obtenir du financement lorsqu’elles en auront l’occasion », a déclaré Warren Lovely, stratège en chef des taux et du secteur public chez la Banque Nationale du Canada Marchés Financiers.
Il y a déjà eu une vague d’émissions de la part des provinces. Le Québec, la deuxième plus grande province du Canada, a emprunté 2,25 milliards de dollars d’obligations à échéance sur 10 ans, en plus d’émettre trois obligations en dollars canadiens totalisant 1,95 milliard de dollars. Il s’attend à un déficit budgétaire de 11 milliards de dollars pour l’exercice qui débute le 1er avril – soit 8 milliards de dollars de plus que prévu – et prévoit d’émettre 36,5 milliards de dollars de nouvelle dette au cours de l’exercice 2024-2025.
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Parmi les autres provinces, la Colombie-Britannique a fait appel aux obligations canadiennes mardi et le Manitoba a emprunté 300 millions de dollars la semaine dernière.
Les besoins d’emprunt accrus dans les provinces n’inonderont pas nécessairement le marché obligataire du Canada, car les marchés internationaux seront également utilisés, a déclaré Lovely. Les provinces ont également tendance à émettre des dettes à plus long terme que le gouvernement fédéral, ce qui limite certains risques, a déclaré Marc Desormeaux, économiste principal, Économie canadienne au Mouvement Desjardins.
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Cela dit, des déficits plus importants que prévu rendent le chemin à parcourir plus difficile pour les émetteurs potentiels.
« Les gouvernements ayant des déficits plus importants seront soumis à davantage de pression pour faire preuve de responsabilité financière envers leurs créanciers, ce qui laissera moins de marge de manœuvre pour soutenir l’économie en cas de ralentissement économique », a déclaré Desormeaux.
— Avec l’aide d’Esteban Duarte, Mathieu Dion et Derek Decloet.
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