samedi, décembre 28, 2024

Les pistes cyclables et les rues rétrécies ne ralentissent pas les véhicules d’urgence

Agrandir / La conversion de cette rue de deux voies dans chaque sens à une voie dans chaque sens avec une voie de virage entre les deux la rendrait beaucoup plus sûre.

Getty Images

Bien que la conduite soit un privilège, certains Américains la considèrent davantage comme un droit. Ce sentiment les conduit à s’indigner des propositions de politiques qui tentent d’accroître la sécurité routière en donnant la priorité aux usagers vulnérables de la route plutôt qu’aux désirs des conducteurs. Mais une nouvelle étude suggère que la plainte courante concernant les mesures d’apaisement de la circulation (le retrait de voies aux voitures augmente le temps d’intervention des secours) n’est pas vraie.

Les routes américaines ne sont pas particulièrement sûres et, même si la plupart des critiques ont été récemment dirigées contre les camions et les SUV de plus en plus gros, le problème est plus complexe que celui des grosses voitures. Tout comme l’environnement bâti, la conception standard des routes américaines, avec deux voies allant dans chaque sens, permet de rouler très facilement à une vitesse bien supérieure à la limite de vitesse, qui est souvent supérieure à 40 km/h.

C’est là qu’interviennent les régimes routiers : ils constituent un moyen relativement peu coûteux et simple de ralentir le trafic et de réduire considérablement le taux d’accidents sur un tronçon de route. Il suffit de prendre une route à quatre voies (à double sens) et de la repeindre de manière à ce qu’il y ait désormais trois voies pour les voitures : une dans chaque sens, avec une voie centrale au milieu pour les virages. L’espace restant de chaque côté devient des pistes cyclables (protégées physiquement, s’il vous plaît).

L’étude, menée par un groupe de chercheurs de l’Université de l’Iowa dirigé par Nicole Corcoran (maintenant à l’Université d’État de l’Arizona) et publiée dans Transportation Research Interdisciplinary Perspectives, visait à faire deux choses : premièrement, interroger les intervenants d’urgence pour savoir ce qu’ils pensent des régimes routiers, et deuxièmement, quantifier réellement l’effet des régimes routiers sur le temps de réponse des services médicaux d’urgence.

Les intervenants d’urgence étaient tous originaires de l’Iowa, qui a été l’un des premiers à adopter les régimes routiers, dès 1996, et tous devaient avoir répondu à des urgences avant et après l’introduction des régimes routiers 4 à 3 dans un certain nombre d’endroits spécifiques de l’État. Un peu plus de la moitié (52 %) des intervenants pensaient que leurs délais de réponse étaient les mêmes avant et après l’introduction des régimes routiers, un tiers d’entre eux affirmant que les délais étaient devenus plus lents et 16 % affirmant qu’ils étaient devenus plus rapides.

Que dit le chronomètre ?

Pour quantifier l’effet réel des régimes routiers 4 à 3 sur les temps de réponse aux urgences, les chercheurs ont examiné les temps de réponse à certains appels d’urgence – « incendies, ruptures de surpression, explosions, surchauffe sans incendie et appels de sauvetage et d’EMS, car ces incidents nécessitent une réponse rapide où les lumières et les sirènes seraient activées » – de trois districts d’incendie de Cedar Rapids, chacun d’entre eux ayant reçu un régime routier pendant une période de six ans entre 2014 et 2020.

Au total, ils ont identifié 1 202 déplacements d’intervention d’urgence survenus avant les modifications de la chaussée et 2 665 déplacements sur des routes converties en trois voies. Ce faisant, ils ont constaté qu’il n’y avait pratiquement aucune différence dans le temps de déplacement des interventions d’urgence (en minutes/km) après une modification de la chaussée par rapport à avant, tant au total qu’en examinant des modifications de chaussée spécifiques.

Maintenant, s’il existait un moyen d’inciter les politiciens à lire cette étude.

Perspectives interdisciplinaires de recherche sur les transports, 2024. DOI : 10.1016/j.trip.2024.101158 (À propos des DOI).

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