jeudi, décembre 26, 2024

Les pages éditoriales ont-elles toujours leur place maintenant que le L.A. Times et le Washington Post abandonnent les endorsements présidentiels ?

L’article examine le changement de paysage des soutiens présidentiels par les médias, soulignant des événements récents comme le refus du Los Angeles Times de soutenir Kamala Harris et la décision du Washington Post de ne plus appuyer de candidats. Il souligne les conséquences des choix éditoriaux sur la perception du public, l’efficacité des soutiens, et l’impact possible d’une réélection de Trump sur les médias. En fin de compte, il apparaît que la confiance du public envers les médias est en déclin.

Cette année, le paysage des soutiens présidentiels a radicalement changé, un changement qui pourrait persister sur plusieurs cycles électoraux à venir.

Après que le propriétaire du Los Angeles Times, le Dr Patrick Soon-Shiong, ait empêché le comité éditorial du journal de soutenir Kamala Harris, déclenchant ainsi la démission de la rédactrice en chef Mariel Garza, la direction du Washington Post a pris une décision similaire. Elle a annoncé qu’elle ne soutiendra plus de candidats à la présidence. William Lewis, éditeur et directeur général du Washington Post, a affirmé : « Notre mission est de fournir des informations non partisanes à tous les Américains tout en proposant des perspectives réfléchies pour aider nos lecteurs à forger leur propre opinion. »

Cette situation représente un moment délicat pour l’information. Les médias font face à des défis importants, surtout dans le contexte d’un éventuel retour de Donald Trump, qui pourrait avoir des implications significatives pour les journaux et leurs sociétés. La crise de confiance envers les médias est préoccupante, et des articles d’opinion sont souvent perçus comme des déclarations officielles des journalistes, plutôt que comme des écrits indépendants. Le mur traditionnel entre information et opinion est mis à mal, attirant les critiques lorsque les médias semblent partisans. La décision de nombreux lecteurs d’annuler leurs abonnements au L.A. Times, suite à la stratégie de Soon-Shiong, a des répercussions aussi bien sur l’information que sur l’opinion, transformant les soutiens en outils de critique à l’encontre des journalistes.

Historiquement, un soutien à un candidat lors d’une élection présidentielle permet de mettre en avant les valeurs d’un journal. Bien que ces soutiens soient censés influencer l’électorat, leur efficacité semble diminuer. En 2016, par exemple, Hillary Clinton a reçu 57 soutiens parmi les 100 plus grands journaux, tandis que Donald Trump n’en a reçu que deux, et il a remporté l’élection. Lors de l’élection de 2020, le New York Times a également hésité à soutenir des candidats lors des primaires démocrates, une décision qui a conduit à des résultats décevants. Ces exemples soulèvent des questions quant à l’intérêt réel des soutiens accordés par les médias.

Il est regrettable de réduire la valeur de ces soutiens à leur efficacité. La décision de ne pas soutenir les candidats peut également être perçue comme une tentative de limiter l’escalade des tensions avec Trump. Cependant, elle démontre également que, même à un niveau directeur, les journaux semblent douter de la bonne foi de leurs lecteurs. Ce constat est peut-être le plus triste de tous, soulignant que l’influence des médias pourrait être dépassée par d’autres forces, comme les réseaux sociaux et les informations manipulées.

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