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Les Origines de l’Ordre Politique est le premier des deux volumes prévus par Francis Fukuyama examinant comment les civilisations développent les institutions politiques et quels facteurs déterminent l’orientation du développement politique. Il couvre une période allant de la préhistoire jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, juste avant la Révolution française.
Fukuyama diffère de certains des auteurs dominants sur l’organisation politique en ce sens qu’il ne suppose pas que les humains ont intentionnellement construit leur premier ordre social. Il trouve des preuves biologiques, en comparaison avec les chimpanzés modernes, que les humains sont des animaux naturellement sociaux qui se sont toujours regroupés avant même de s’organiser politiquement.
Fukuyama identifie trois éléments clés de la démocratie moderne : la présence d’un État fort, un concept d’État de droit et un gouvernement responsable. Il retrace séparément le développement de ces trois éléments dans un regard comparatif sur les civilisations de la Chine ancienne, de l’Inde, du Moyen-Orient et de l’Europe. La Chine a été la première civilisation à passer d’une organisation tribale à un État, mais même si elle disposait d’une autorité centrale forte, affirme Fukuyama, elle n’a jamais développé un État de droit ni un gouvernement responsable. L’Inde, en comparaison, avait une forte tradition de primauté du droit transmise par les prêtres brahmanes hindous, mais elle a conservé une grande partie de son organisation sociale basée sur la parenté et n’a jamais développé une autorité centrale forte. Au Moyen-Orient, l’Empire ottoman disposait d’un État de droit religieux et d’une autorité centrale forte, mais cette autorité était si étroitement liée à l’autorité religieuse que son développement politique en était contraint.
C’est en Angleterre que les trois éléments clés se sont réunis pour la première fois pour former une démocratie moderne, affirme Fukuyama. L’Angleterre possédait à la fois une organisation sociale solide et une autorité centrale forte, indépendante de l’autorité religieuse. Lorsque le Parlement anglais déposa Jacques II et installa Guillaume III sur le trône, il fit le premier pas majeur vers une assemblée souveraine directement responsable devant le peuple.
Fukuyama soutient que la bureaucratie hiérarchique de l’Église catholique était un modèle pour les bâtisseurs d’État. Il a également joué un rôle clé dans le développement du concept d’État de droit, qui a été adopté dans le domaine politique. Lorsque l’Église est devenue indépendante du Saint Empire romain germanique sous le pape Grégoire, elle a permis aux États européens de développer des organisations politiques complexes.
Fukuyama trouve des preuves de l’existence de ces institutions étatiques modernes dès les premiers États, bien qu’à différents niveaux, dans différents endroits et à différentes époques. En suivant ces fils individuellement à travers l’histoire, il espère développer une méthode pour examiner le développement politique moderne. Il explique que depuis la révolution industrielle, la situation économique mondiale a radicalement changé et que cela doit être pris en compte lors de l’examen du développement politique moderne. Ce sera l’objet du deuxième volume de l’ouvrage.
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