lundi, novembre 11, 2024

Les ministres fédéraux ont été informés du « volume et de la complexité » croissants des menaces étrangères

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OTTAWA — Un document récemment publié montre que les ministres fédéraux ont été avertis en mai 2022 que des États hostiles ciblaient les intérêts stratégiques du Canada, l’intégrité des institutions et des processus démocratiques canadiens, ainsi que la capacité du public d’exercer les droits et libertés protégés par la Charte.

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Le document est un résumé de l’un des quatre mémoires au Cabinet, généralement considérés comme des documents confidentiels, qui ont été fournis à une commission d’enquête fédérale sur l’ingérence étrangère dans le cadre de son mandat.

L’enquête a indiqué lundi qu’après de longues discussions, le gouvernement avait accepté la publication des résumés des notes de service. Tous les quatre ont été déposés en preuve après une audience de la commission lundi.

Le résumé du mémoire au Cabinet de mai 2022, connu sous le nom de MC, indique que des menaces hostiles émanaient d’États tels que la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran.

« Bien que ces menaces n’aient pas été décrites comme nouvelles au Canada, le MC a noté que la communauté canadienne de la sécurité et du renseignement avait observé une augmentation à la fois du volume et de la complexité de ces menaces au cours des dernières années », indique le résumé.

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Il affirmait que le Canada disposait de « outils et de leviers » pour contrer les dangers, mais que ces outils nécessitaient une meilleure coordination et, dans certains cas, une modernisation pour faire face à « un environnement de menace de plus en plus dynamique et complexe ».

Le mémorandum appelait à d’éventuelles améliorations de la législation pour lutter contre l’ingérence étrangère, y compris la création d’un registre des agents étrangers, une recommandation adoptée par les libéraux. Le projet de loi C-70, qui contient une série de nouvelles mesures, notamment un tel registre, a reçu la sanction royale plus tôt cette année.

Le gouvernement a également déposé lundi des résumés des mémoires au Cabinet de 2018, 2019 et 2021.

Le mémorandum de 2018 a jeté les bases de conventions visant à protéger les élections générales, y compris un protocole pour répondre aux incidents d’ingérence et déterminer si, quand et comment communiquer avec les Canadiens au sujet de l’ingérence dans une campagne.

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Le mémoire d’octobre 2018 adressé aux ministres demandait également au Service canadien du renseignement de sécurité de réaliser des « investissements soutenus » dans sa capacité d’enquêter, d’analyser et de fournir des conseils sur les activités étrangères ciblant les institutions démocratiques du Canada. Il a déclaré que le SCRS devrait sensibiliser les gens aux menaces qui pèsent sur les principales parties prenantes impliquées dans le processus démocratique.

De plus, le mémorandum indique que la GRC devrait former une équipe dédiée à enquêter sur les activités d’ingérence étrangère.

Les mémorandums en question avaient déjà été fournis à David Johnston, qui s’est penché sur l’ingérence étrangère l’année dernière en tant que rapporteur spécial du gouvernement.

La commission d’enquête a déclaré lundi que le gouvernement, en plus d’avoir consenti à la publication des résumés, avait également élargi à deux reprises l’accès de la commission aux secrets du cabinet.

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L’enquête a bénéficié d’un degré extraordinaire d’accès à la fois aux documents classifiés et aux informations soumises au secret du Cabinet, a déclaré la commissaire Marie-Josée Hogue.

« Ces informations m’aideront à élaborer des recommandations qui contribueront à préserver l’intégrité des processus électoraux et des institutions démocratiques du Canada et à renforcer la confiance des Canadiens dans leur démocratie.

Les dernières auditions de la commission examinent la capacité des institutions à détecter et contrer les ingérences étrangères.

L’enquête a entendu lundi des employés actuels et anciens des secrétariats du Bureau du Conseil privé chargés des questions de sécurité et de renseignement et de l’évaluation de diverses menaces.

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Un rapport de novembre 2023 déposé lors de l’audience a déclaré que la structure de gouvernance de la sécurité nationale et du renseignement du Canada n’était « pas organisée de manière optimale ou efficace ».

Il a indiqué qu’il y avait un chevauchement dans la composition et les mandats des comités composés de hauts fonctionnaires, ainsi qu’une duplication des discussions entre plusieurs comités.

Le rapport d’information, préparé pour le conseiller adjoint à la sécurité nationale et au renseignement, concluait qu’il y avait trop de réunions, avec « pas assez d’effet ».

Il a noté un suivi incohérent des éléments ainsi qu’un flux d’informations irrégulier vers les niveaux inférieurs, semant la confusion et « entravant le travail ».

Nabih Eldebs, qui supervise les quatre branches du Secrétariat à la sécurité et au renseignement, a noté que les sous-ministres devaient assister à une « pléthore de comités » sur les questions de sécurité.

« Cela fait que (les sous-ministres) sont toujours en réunion et ne s’engagent pas dans d’autres choses », a-t-il déclaré lors de l’enquête.

Eldebs a déclaré qu’il espérait qu’une nouvelle structure serait finalisée dans les semaines à venir.

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