La valeur nette moyenne des ménages au Canada a atteint 1 009 483 $, soit une hausse de près de 30 % par rapport à avant la pandémie
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La richesse des ménages canadiens a atteint un nouveau sommet collectif de 16,92 billions de dollars au premier trimestre de 2024, dépassant le record précédent de 16,84 billions de dollars établi en 2022. Ces derniers gains s’inscrivent dans une hausse spectaculaire qui a vu la richesse cumulative bondir de plus de 40 % au cours des quatre dernières années, en grande partie grâce aux gains sur les actifs immobiliers et financiers, en particulier pendant la période de pandémie. Les effets, cependant, n’ont pas été uniformes selon l’âge et les tranches de revenu. À titre d’exemple, considérons simplement que si la richesse des ménages est désormais en moyenne supérieure à 1 million de dollars, au moins 60 % des ménages sont loin d’atteindre ce seuil. Joe Hood et Denise Paglinawan du Financial Post analysent l’état actuel de la richesse des ménages au Canada – et les implications pour l’économie à l’avenir.
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1. Les ménages canadiens valent désormais en moyenne plus d’un million de dollars
Autrefois, posséder un million de dollars était l’exception, mais pour les ménages canadiens, c’est désormais la moyenne, même si ce n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Les données publiées par Statistique Canada en juin ont montré qu’au premier trimestre de 2024, la valeur nette moyenne des ménages a atteint 1 009 483 $, soit une augmentation d’environ 2,5 % par rapport à l’année précédente et de près de 28 % par rapport au dernier trimestre de 2019, le dernier trimestre complet avant la pandémie. Si la richesse totale des ménages atteint peut-être un record, ce n’est pas la première fois que la richesse moyenne dépasse le seuil du million de dollars. Pendant trois trimestres de la pandémie, lorsque les valeurs immobilières ont explosé et que les taux d’épargne ont grimpé en flèche, la richesse moyenne des ménages a également dépassé les sept chiffres. Les gains des marchés boursiers ont contribué à alimenter la dernière vague de croissance de la richesse, contribuant ainsi aux inégalités.
2. Toutes les cohortes d’âge et socio-économiques ne participent pas de manière égale
La richesse globale des ménages est peut-être en hausse, mais des disparités subsistent selon l’âge et le niveau socioéconomique. Les ménages canadiens de 55 à 64 ans étaient les plus riches au premier trimestre, avec une valeur nette moyenne de 1 592 996 $. Ils étaient suivis par ceux de 45 à 54 ans avec 1 342 851 $, ceux de 65 ans et plus avec 1 121 020 $ et ceux de 35 à 44 ans avec 655 195 $. Les ménages de moins de 35 ans étaient les moins riches avec une valeur nette moyenne de 336 348 $. Le point positif pour les jeunes Canadiens, cependant, est qu’ils ont vu leur richesse augmenter le plus depuis avant la pandémie, en hausse de 42,5 % par rapport à 236 039 $.
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D’un point de vue générationnel, les baby-boomers ont réduit l’écart avec la génération X, qui reste en moyenne la plus riche. Au cours de la dernière année, la richesse des baby-boomers a bondi de près de 9 % pour atteindre 1 399 950 $, tandis que la génération X n’a augmenté sa richesse que de 2 % pour atteindre 1 471 767 $. Les milléniaux ont en fait vu leur richesse diminuer, ce qui a eu un impact négatif sur l’immobilier.
Il existe également des écarts importants en termes de richesse et de revenu. Les 20 % des Canadiens les plus riches ont un patrimoine familial net moyen de 3 412 111 $, tandis que les 20 % les moins riches ont un patrimoine net légèrement négatif en moyenne. Les tendances sont similaires, mais un peu moins prononcées, en ce qui concerne les revenus, seules les deux tranches de revenus les plus élevées ayant un patrimoine familial net moyen supérieur à 1 000 000 $.
Selon Statistique Canada, la part du revenu disponible entre les ménages appartenant aux 40 % les plus riches et les 40 % les plus pauvres de l’échelle des revenus a également atteint son écart le plus important depuis 2008.
3. Les actifs financiers ont pris le pas sur l’immobilier
Depuis la pandémie, l’immobilier est le principal moteur de la création de richesse des ménages. Depuis le dernier trimestre de 2019, la richesse immobilière totale a augmenté de 48 % pour atteindre 8 920 milliards de dollars. Sur la même période, les actifs financiers ont connu une croissance moins spectaculaire de 25,7 % pour atteindre 10 020 milliards de dollars. Mais au cours des derniers trimestres, cette relation s’est inversée.
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Au premier trimestre, les actifs financiers ont augmenté de 3,6 % par rapport au trimestre précédent pour dépasser les 10 000 milliards de dollars pour la première fois, en grande partie grâce à la vigueur des marchés boursiers, a déclaré Sal Guatieri, économiste principal à la Banque de Montréal. Cela, a-t-il noté, est une bonne chose pour les ménages les plus riches qui détiennent des placements, mais pas pour ceux qui n’ont pas les économies nécessaires pour investir. Statistique Canada a noté que la croissance de la valeur nette a ralenti pour les ménages les moins riches, car l’augmentation de la dette hypothécaire a compensé les gains dans l’immobilier. Les ménages les plus riches, quant à eux, ont pu accroître leur richesse grâce à des avoirs financiers plus importants et à une augmentation plus lente de la dette. Maria Solovieva, économiste à la TD, a déclaré que le passage aux gains sur les actifs financiers a joué un rôle important dans l’élargissement de l’écart de richesse, car les ménages à faible revenu ont participé aux gains de richesse grâce à la montée en flèche de l’immobilier.
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4. La pression sur le consommateur s’accroît
Ce n’est un secret pour personne que les consommateurs, stimulés par la croissance globale de la richesse des ménages, ont permis à l’économie de tourner à plein régime. Mais l’inflation et la hausse des coûts de la dette en raison de la hausse des taux d’intérêt menacent de changer la donne. Mme Solovieva a noté que le défi est particulièrement difficile pour les familles à revenu faible et moyen qui comptent sur leurs économies pour joindre les deux bouts et qui sont pressées par l’inflation continue sur les produits de première nécessité. Cela aura des répercussions directes sur les dépenses futures, car ces familles auront moins de ressources liquides à exploiter, a-t-elle déclaré. « Les gens essaient de gérer leur risque de taux d’intérêt élevé et leur environnement inflationniste élevé en réduisant leurs dépenses », a-t-elle déclaré, laissant les ménages plus riches prendre le relais. « Les dépenses sont toujours très, très faibles au Canada », a ajouté M. Guatieri, notant que les gens, en moyenne, ont réduit leurs dépenses non seulement sur les articles discrétionnaires, mais aussi sur certains produits essentiels. Il voit cependant la situation s’améliorer en raison des réductions d’intérêt de la Banque du Canada. « Nous commencerons à voir une reprise des dépenses de consommation au cours de l’année prochaine », a-t-il déclaré.
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