Les meilleurs livres sortis cette semaine

Le dernier par Fatima Daas

Tiré des expériences de l’auteur ayant grandi dans une banlieue parisienne, voici un début puissant et lyrique qui explore les facettes diverses et souvent conflictuelles de son identité – française, algérienne, musulmane, lesbienne.

Fille cadette d’immigrés algériens, Fatima Daas est élevée dans un foyer où l’amour et la sexualité sont considérés comme tabous et où les signes d’affection sont évités. Vivant dans la banlieue majoritairement musulmane de Clichy-sous-Bois, elle passe souvent plus de trois heures par jour dans les transports en commun vers et depuis la ville, où elle se sent comme une touriste observant les bonnes manières parisiennes. Elle passe d’élève instable à adulte inadaptée. Ses quatre années à suivre des séances de thérapie marquent sa plus longue relation. Mais à mesure qu’elle s’éloigne de sa famille et s’épanouit, elle s’attaque plus directement à son attirance pour les femmes et à son adéquation avec sa religion, qu’elle continue de pratiquer. Lorsque Nina entre dans sa vie, elle ne sait pas exactement ce dont elle a besoin mais sent qu’il lui manque quelque chose de crucial.

Ce premier roman extraordinaire, ancré et porté par le refrain «Je m’appelle Fatima», est un portrait essentiel d’une jeune femme se retrouvant dans un monde moderne plein de contradictions. Le parcours de Daas pour vivre sa sexualité malgré les attentes quant à qui elle devrait être offre une perspective puissante sur l’expérience queer.

Raisons de le lire : Pour un roman traduit qui jette un regard intersectionnel sur une femme qui s’épanouit, comptant chacune de ses identités avec l’autre. L’auteur a utilisé un pseudonyme pour écrire cette autofiction, en partie pour garder sa famille à l’écart, mais aussi pour montrer comment ses expériences sont partagées par tant d’autres musulmans queer vivant en Europe. Cela offre un regard unique sur la vie d’un groupe de personnes qui ne sont pas assez souvent pris en compte.

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