Les libéraux vont « aller plus loin » en ciblant les personnes à revenu élevé avec le nouvel impôt sur le revenu minimum du budget

Le budget ne contient aucun détail, si ce n’est pour dire qu’il y en aura d’autres cet automne, mais les fiscalistes disent qu’il s’agit d’une mesure très intéressante de la part des libéraux pour s’attaquer aux inégalités dans le système fiscal

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OTTAWA – Plus d’un quart des Canadiens qui gagnaient plus de 400 000 $ en 2019 ont payé moins que les 15 % d’impôt fédéral en 2019, un chiffre surprenant qui amène le gouvernement libéral à repenser la façon dont il impose les revenus les plus élevés au Canada.

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«Certains Canadiens à revenu élevé paient encore relativement peu d’impôt sur le revenu des particuliers (IRP) en proportion de leur revenu – 28% des déclarants ayant un revenu brut supérieur à 400 000 $ paient un taux fédéral moyen d’IRP de 15% ou moins, ce qui est moins que certains Canadiens de la classe moyenne paient », lit-on dans le budget fédéral 2022 publié jeudi.

Dans le document, Finances Canada révèle de nouvelles données basées sur les données fiscales de 2019 qui montrent que près de 18 % des Canadiens qui ont gagné 400 000 $ en revenu brut cette année-là – ou les 0,5 % – ont payé moins de 10 % (et parfois même 0 % cent) en impôt fédéral.

Un autre 10 p. 100 de riches Canadiens ont payé jusqu’à 15 p. 100, ce qui est essentiellement la première tranche d’imposition sur le revenu pour le gouvernement fédéral. Les 72 % restants des 0,5 % les mieux rémunérés du pays en 2019 ont payé plus de 15 % d’impôt fédéral.

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« Il y a encore des milliers de Canadiens fortunés qui paient peu ou pas d’impôt sur le revenu des particuliers chaque année. C’est injuste, et le gouvernement fédéral s’est engagé à changer cela », lit-on dans le budget.

Bien que beaucoup parmi ces 28% aient payé moins d’impôts en toute légalité, le gouvernement craint que beaucoup d’autres aient trouvé des moyens de faire beaucoup plus de déductions sur leur revenu qu’ils ne devraient pouvoir le faire.

«Ces Canadiens utilisent beaucoup les déductions et les crédits d’impôt et trouvent généralement des moyens de faire imposer une grande partie de leur revenu à des taux inférieurs», indique le budget.

Mais c’est là que la disposition peu connue de l’impôt minimum de remplacement (AMT) du Canada devrait entrer en jeu. La Banque Royale du Canada définit l’IMR comme un moyen secondaire de calculer l’impôt sur le revenu qui devrait « empêcher les personnes à revenu élevé et les fiducies de payer peu ou pas d’impôt en raison de certains incitatifs fiscaux, y compris la demande de certaines déductions fiscales et le gain de dividendes et de gains en capital canadiens.

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Mais le gouvernement fédéral admet que l’AMT, qui n’a pas été substantiellement mis à jour depuis 1986, ne fonctionne pas.

Alors maintenant, il cherche un nouveau régime d’imposition minimum qu’il veut « aller plus loin » pour s’assurer que les riches Canadiens « paient leur juste part d’impôt ».

Le budget ne contient aucun détail, si ce n’est pour dire qu’il y en aura d’autres cet automne, mais les fiscalistes disent que c’est une mesure très intéressante de la part des libéraux pour s’attaquer aux inégalités dans le système fiscal.

Jamie Golombek, directeur général, Planification fiscale et successorale à la Banque CIBC, s’est dit très surpris de voir que 28 % des Canadiens fortunés ont payé si peu d’impôt fédéral en 2019.

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« Ce nombre me semble fou », a déclaré Golombek. « Nous avons un AMT, cela affecte très peu de gens, littéralement, en fin de compte… et cela ne capte évidemment pas assez de gens à leur avis. »

« C’est très intéressant », a-t-il ajouté.

Greg Bell, fiscaliste chez KPMG, affirme que Finances Canada devrait approfondir la question de savoir comment tant de riches Canadiens ont réussi à réduire autant leur revenu brut dans leurs déclarations de revenus.

« La première question qui me vient à l’esprit est la suivante : s’ils ont plus de 400 000 $ de revenus, comment obtiennent-ils des taux d’imposition si bas ? », a-t-il déclaré.

Mais un examen de l’AMT n’est qu’une des nombreuses mesures fiscales du dernier budget fédéral visant à remédier à ce que les experts appellent des échappatoires qui ont permis à certaines sociétés ou particuliers fortunés de payer moins d’impôts qu’ils ne le devraient aux yeux du gouvernement.

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Les libéraux ont également promis d’investir 1,2 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années dans la lutte de l’Agence du revenu du Canada contre la criminalité fiscale, en se concentrant particulièrement sur l’augmentation des vérifications des entreprises et des particuliers fortunés ainsi que sur la lutte contre l’utilisation du Canada par les étrangers comme paradis du blanchiment d’argent (aussi connu comme « lavage de neige »).

Pour la plupart, les experts s’accordent à dire que la plupart des mesures consistent en un « entretien ménager » ou simplement en corrigeant des problèmes connus ou des zones grises dans les lois fédérales.

« Ils ont cette longue liste de choses qu’ils n’aiment pas, et quand (un problème) devient suffisamment sérieux, ils s’en prennent », a déclaré Golombek.

Le changement le plus percutant pour les coffres du gouvernement annoncé dans ce budget est celui qui interdirait aux entreprises privées canadiennes d’utiliser des sociétés étrangères, telles que des sociétés fictives basées à l’étranger ou de déplacer leur siège social dans un paradis fiscal bien qu’elles soient toujours détenues et contrôlées entièrement par des Canadiens, pour éviter de payer Les taux d’imposition du Canada.

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Le gouvernement estime que la proposition rapportera 4,2 milliards de dollars sur cinq ans à compter de 2022-2023.

Le budget prévoit également de récupérer environ 135 millions de dollars par an à l’avenir en supprimant l’échappatoire de «double déduction» qui permet aux entreprises de réclamer des déductions sur les actions versant des dividendes sur lesquelles elles parient et contre.

On s’attend à ce que 150 millions de dollars de plus par année retournent dans les coffres du gouvernement en renforçant les règles anti-évitement pour s’assurer que les Canadiens paient leur juste part d’impôt lorsqu’ils utilisent un soi-disant accord de dépouillement des coupons d’intérêt.

« En raison des différences entre les diverses conventions fiscales du Canada, les intérêts reçus des résidents canadiens sont souvent assujettis à des taux d’imposition différents selon le lieu de résidence du bénéficiaire. Les accords de dépouillement des coupons d’intérêt exploitent ces différences et permettent à certains de payer moins d’impôts », lit-on dans le budget.

Enfin, le budget promet de revoir et de renforcer les règles fédérales visant à prévenir les opérations abusives d’évitement fiscal, mais aucun autre détail n’est fourni.

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