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OTTAWA — Un haut responsable du gouvernement a déclaré que l’énoncé économique de l’automne de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, proposera de taxer les rachats d’actions des entreprises dans le but d’encourager les entreprises à investir dans leurs activités et leurs travailleurs nationaux.
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La source s’est entretenue avec La Presse canadienne à condition de ne pas être nommée, car elle n’était pas autorisée à discuter publiquement du contenu de la mise à jour financière.
La mise à jour budgétaire de jeudi devrait inclure la réponse du Canada à la loi sur la réduction de l’inflation du président américain Joe Biden, qui prévoyait également une taxe de 1% sur les rachats d’actions des sociétés.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a fustigé la semaine dernière les compagnies pétrolières pour avoir fait des investissements très limités dans l’action climatique alors même que les profits massifs tirés par l’inflation leur permettaient de remplir le portefeuille des actionnaires.
Le géant pétrolier Cenovus a annoncé aujourd’hui des bénéfices de 1,6 milliard de dollars au troisième trimestre, soit 192 % de plus qu’au même trimestre il y a un an.
La société a également versé 659 millions de dollars aux actionnaires par le biais de rachats d’actions au cours du trimestre.
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L’énoncé économique de l’automne devrait également mettre l’accent sur la stimulation des investissements dans les industries canadiennes de l’énergie propre en réponse aux nouveaux incitatifs fiscaux américains.
Le gouvernement devrait utiliser la mise à jour pour tenter de signaler sa responsabilité budgétaire alors que l’inflation est élevée et qu’une récession potentielle se profile.
Freeland a averti que le gouvernement ne serait pas en mesure d’indemniser tous les Canadiens pour la hausse du coût de la vie.
Lors d’un discours à Windsor, en Ontario, le mois dernier, Freeland a déclaré que la mise à jour budgétaire se concentrera sur l’économie que le Canada essaie de « saisir » pour l’avenir – une économie fortement axée sur l’énergie propre, les véhicules électriques, la fabrication de batteries et les minéraux critiques.
Les chefs des partis fédéraux ont profité du prochain énoncé économique de l’automne pour faire valoir leurs priorités.
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Dans une lettre adressée à Freeland dimanche, le chef conservateur Pierre Poilievre a exhorté le gouvernement à ne pas introduire de nouvelles taxes et à s’abstenir d’imposer de nouvelles dépenses sans procéder à des coupes budgétaires proportionnées.
Pour sa part, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a écrit une lettre appelant le premier ministre Justin Trudeau à s’attaquer à « la cupidité des entreprises » et à réformer immédiatement le programme d’assurance-emploi.
Alors que les craintes d’une récession potentielle grandissent, les groupes d’intérêt ont également présenté leurs revendications.
Dans un communiqué de presse, la Chambre de commerce du Canada a déclaré: « Alors qu’un nombre croissant d’experts prédisent un ralentissement de l’économie canadienne, il est important que le gouvernement utilise l’énoncé économique de l’automne pour définir une stratégie claire de croissance ».
Le groupe a déclaré qu’il aimerait voir le gouvernement fédéral aider à remédier aux pénuries de main-d’œuvre tout en réformant la réglementation et en évitant de nouvelles taxes.
Les hausses agressives des taux d’intérêt de la Banque du Canada ont également suscité des inquiétudes parmi les groupes de travailleurs quant aux répercussions d’un ralentissement économique sur l’emploi.
Dans un communiqué de presse sur l’énoncé économique de l’automne, le Conseil national des travailleurs sans emploi demande au gouvernement fédéral d’inclure les réformes de l’assurance-emploi dans la mise à jour.
« Nous ne devons pas attendre la prochaine crise pour réparer le filet de sécurité sociale », a déclaré un porte-parole de l’organisation dans un communiqué.