Les États membres de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour élaborer un plan visant à renforcer leur défense collective, notamment en réponse aux attentes accrues des États-Unis sous la présidence de Donald Trump. Ce sommet a souligné l’importance d’une autonomie européenne en matière de sécurité, particulièrement après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, incitant certains pays à respecter les objectifs de dépenses militaires. Le président Macron a plaidé pour une plus grande indépendance de l’Europe face aux États-Unis.
Renforcement des Défenses de l’Union Européenne
Les pays membres de l’Union européenne (UE) se sont réunis lundi à Bruxelles pour discuter d’un plan stratégique destiné à renforcer leur sécurité, alors que le retour du président Donald Trump à la Maison Blanche pourrait marquer la fin du soutien militaire inconditionnel des États-Unis envers l’Europe.
Un Sommet Axé sur la Défense
Ce rassemblement informel a été l’occasion pour les nations européennes de se concentrer sur le renforcement de leur défense collective, dans un contexte où les États-Unis, sous la direction de Trump, attendent de leurs alliés qu’ils contribuent davantage. Depuis sa première présidence, Trump a appelé l’Europe à respecter le seuil de 2 % du PIB alloué à la défense dans le cadre de l’OTAN, une obligation que plusieurs pays ont progressivement commencé à respecter, notamment après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
António Costa, président du Conseil de l’Union européenne, a déclaré : « C’est la première fois que nous nous réunissons exclusivement sur le sujet de la défense. Toutefois, nous ne partons pas de zéro. Ce travail s’inscrit dans la continuité des décisions prises lors du sommet de Versailles en mars 2022, où nous avons convenu que l’UE devait jouer un rôle plus actif dans sa propre défense. » Il espère que ces discussions stratégiques guideront la Commission européenne dans son prochain livre blanc sur la défense.
Lors de cette réunion, 23 des 27 États membres de l’OTAN étaient représentés, en présence notamment du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, et du Premier ministre britannique, Keir Starmer, bien que le Royaume-Uni ne soit plus membre de l’UE.
La crise en Ukraine a été un facteur déterminant dans l’augmentation des dépenses militaires en Europe, les nations membres de l’OTAN et le Canada devant accroître leurs budgets militaires de 96 milliards de dollars entre 2022 et 2024. Malgré ces augmentations, les États-Unis demeurent le principal contributeur à l’effort d’aide humanitaire et militaire pour l’Ukraine, ayant alloué 175 milliards de dollars depuis le début du conflit.
En revanche, l’Allemagne, qui suit de près, n’a engagé que 24,8 milliards de dollars pour soutenir l’Ukraine. Cette réunion s’inscrit dans un climat où Trump menace d’imposer des tarifs si l’Europe ne répond pas à ses exigences de dépenses militaires, un sujet qu’il a évoqué durant sa campagne de 2016. De 2016 à 2024, le nombre de pays respectant l’exigence de 2 % a considérablement augmenté, passant de cinq à 23 nations.
Cependant, certains États membres de l’OTAN, comme l’Espagne, l’Italie, la Croatie, la Lettonie, la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie et le Portugal, n’ont pas atteint cet objectif en 2024. Sous l’administration Biden, l’OTAN a également intégré la Suède et la Finlande, tandis que le respect des objectifs de dépenses a fluctué suite à la pandémie de COVID-19.
Trump a exprimé ses préoccupations au sujet du financement de l’OTAN, indiquant que les États-Unis devraient payer leur juste part et non plus assumer la majorité des coûts. Il a souligné que les enjeux de défense sont souvent plus cruciaux pour l’Europe que pour les États-Unis, en raison de la distance géographique.
Le président français Emmanuel Macron plaide pour que l’Europe finance davantage sa propre défense, arguant qu’il est temps de réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis. Il a également proposé que l’Europe privilégie l’achat d’armements fabriqués sur le continent, une initiative qui pourrait exclure les fabricants américains, suscitant des inquiétudes parmi certains diplomates européens qui craignent que cela ne complique les relations avec l’administration Trump.
Le Conseil européen n’a pas encore répondu aux sollicitations pour des commentaires sur ces discussions stratégiques.