Des responsables canadiens, dont le ministre des Finances Dominic LeBlanc, ont exprimé leur mécontentement face aux déclarations de Donald Trump suggérant que le Canada pourrait devenir le 51e État des États-Unis. Ces commentaires, perçus comme des blagues au départ, sont maintenant vus comme une menace pour les relations entre les deux pays. Les dirigeants canadiens, incluant Justin Trudeau, ont fermement rejeté cette idée, soulignant l’importance de leur partenariat commercial et économique, notamment dans le secteur énergétique.
Les responsables canadiens ont exprimé leur désir que le président élu Donald Trump attenue ses commentaires récurrents suggérant que le Canada devrait devenir le 51e État des États-Unis.
Dans une déclaration faite mercredi, le ministre des Finances du Canada, Dominic LeBlanc, a affirmé que ‘la blague est terminée.’
Importance de la situation
Trump a constamment évoqué l’idée que le Canada, ainsi que le Groenland, un territoire autonome danois, pourrait se joindre aux États-Unis, en souhaitant explicitement que le Canada devienne le 51e État.
Les dirigeants canadiens et groenlandais ont clairement rejeté cette proposition d’adhésion aux États-Unis.
Points essentiels à retenir
Selon LeBlanc, qui est également le principal contact du Canada pour les relations avec les États-Unis, les commentaires de Trump, initialement perçus comme des plaisanteries, sont maintenant vus comme une tentative de déstabiliser l’un des plus proches alliés de l’Amérique.
‘La blague est terminée. Je pense que c’est une manière pour lui de créer de la confusion et du chaos, tout en sachant que cela ne se produira jamais. Cela devient très contre-productif,’ a déclaré LeBlanc concernant la rhétorique de Trump sur le Canada.
Ces remarques s’inscrivent dans un schéma que Trump a commencé à développer lors d’un dîner à Mar-a-Lago avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau en novembre. Cette semaine, Trump a intensifié ses propos, déclarant qu’il favoriserait ‘la force économique’ plutôt que des moyens militaires pour intégrer le Canada—un membre fondateur de l’OTAN et un partenaire commercial essentiel.
Ces déclarations ont suscité de vives réactions de la part des dirigeants canadiens.
‘Il n’y a aucune possibilité que le Canada devienne un État des États-Unis. Les travailleurs et les communautés des deux pays bénéficient de notre partenariat commercial et de sécurité,’ a déclaré Trudeau sur X (anciennement Twitter) mardi.
Une relation économique cruciale
Les commentaires de Trump surviennent dans un contexte de relations économiques complexes entre les deux nations. Le Canada est le premier marché d’exportation pour 36 États américains et fournit plus de 60 % du pétrole brut importé par les États-Unis, soit 4,3 millions de barils par jour en provenance d’Alberta. Selon l’Administration de l’information sur l’énergie des États-Unis, le pétrole canadien représente environ un quart de la consommation quotidienne américaine.
Par ailleurs, Trump a affirmé que les États-Unis n’ont besoin de rien du Canada, y compris des automobiles, du bois et des produits laitiers.
‘Je ne sais pas qui l’informe si mal,’ a déclaré le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford. ‘Actuellement, nous expédions 4,3 millions de barils de pétrole brut aux États-Unis. Soixante pour cent de leurs importations énergétiques proviennent du Canada.’
LeBlanc, qui a récemment pris ses fonctions suite à la démission soudaine de son prédécesseur, est maintenant chargé de négocier des questions commerciales sensibles pour éviter un tarif de 25 % que Trump a menacé d’imposer sur les produits canadiens. De tels tarifs pourraient perturber une relation commerciale évaluée à 3,6 milliards de dollars canadiens (2,7 milliards de dollars américains) par jour, nuisant aux industries des deux côtés de la frontière.
Il est important de noter que le Canada est également le plus grand fournisseur étranger d’acier, d’aluminium et d’uranium pour les États-Unis, détenant 34 minéraux et métaux critiques que le Pentagone considère comme essentiels pour la sécurité nationale.
Pour compliquer la situation, Trudeau a annoncé plus tôt cette semaine son intention de se retirer en tant que Premier ministre, rendant la position du Canada face à la pression américaine encore plus délicate. LeBlanc a confirmé qu’il ne chercherait pas à remplacer Trudeau, préférant se concentrer sur les tensions commerciales croissantes.
Réactions des responsables canadiens
La législatrice canadienne libérale Judy Sgro a déclaré aux journalistes, en réponse aux commentaires de Trump : ‘Il devrait se concentrer sur ses propres problèmes dans son pays, car il en a beaucoup.’
Le ministre canadien de l’Immigration, Marc Miller, a qualifié les propos de Trump de ‘ridicules.’
‘Il n’y a aucune chance que nous devenions le 51e État. Cela semble indigne d’un président des États-Unis. J’ai dit il y a quelques semaines que cela ressemblait à un épisode de South Park.’
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a précisé qu’elle ne prend jamais les menaces de Trump à la légère : ‘En même temps, nous ne devons pas mordre à l’hameçon. Nous devons démontrer que notre économie est solide et que nous sommes résilients, et que nous ne serons pas annexés.’
Quelles sont les prochaines étapes ?
Malgré les déclarations de Trump, il est très peu probable que le Canada devienne un État des États-Unis dans un avenir proche. Cependant, la montée de la rhétorique du président élu pourrait indiquer un déclin imminent des relations entre les États-Unis et le Canada, tandis que ses projets d’imposer des tarifs sur tous les biens étrangers pourraient avoir un impact significatif sur le commerce.
Cet article inclut des informations de l’Associated Press.