lundi, avril 7, 2025

Les investisseurs anticipent un emprunt de 300 milliards de livres dans le budget de Rachel Reeves

Les coûts d’emprunt du gouvernement britannique ont atteint un niveau record, avec un rendement des obligations à dix ans à 4,29 %. Cette hausse, due à des craintes concernant les projets d’emprunt massif de 300 milliards de livres, affecte les ménages et entreprises, rendant les prêts plus coûteux. Les experts s’inquiètent des répercussions sur le marché obligataire, évoquant des souvenirs d’instabilité, et prévoient une émission de gilts significative pour les années à venir.

Augmentation des Coûts d’Emprunt du Gouvernement

Les frais d’emprunt du gouvernement britannique ont atteint un sommet depuis l’arrivée du Parti travailliste au pouvoir, alors que les investisseurs anticipent une vague d’emprunt d’environ 300 milliards de livres sterling. Cette situation pose un défi de taille pour Rachel Reeves, qui finalise les préparatifs de son premier budget.

Le rendement des obligations d’État à dix ans a grimpé à 4,29 %, un niveau jamais vu depuis avant les élections générales de juillet. Ce rendement représente un indicateur crucial des paiements que l’État doit effectuer aux investisseurs qui financent ses activités en achetant des obligations, également appelées gilts au Royaume-Uni.

Impact sur le Marché Obligataire

Depuis la mi-septembre, ce taux a bondi de 3,75 %, alimenté par des craintes croissantes sur les marchés obligataires en lien avec les projets d’emprunt du chancelier et ses révisions significatives des règles de la dette. Les spécialistes des banques d’investissement s’attendent à ce que le Trésor annonce l’émission d’environ 300 milliards de livres sterling de nouvelles obligations cette année, un montant record à l’exception de l’année 2020-21, où le gouvernement avait émis 485 milliards de livres sterling pour soutenir des programmes d’urgence liés à la pandémie de Covid-19.

Les experts indiquent que les initiatives du chancelier suscitent des inquiétudes sur les marchés obligataires, ravivant les souvenirs du mini-budget chaotique de l’ancienne première ministre Liz Truss. Les analystes de Citi ont averti que le risque lié aux gilts demeure élevé.

Cette hausse des rendements entraîne des coûts d’emprunt accrus pour des millions de ménages et d’entreprises, rendant les prêts hypothécaires et autres emprunts plus onéreux. Danni Hewson, responsable de l’analyse financière chez AJ Bell, a commenté que le Parti travailliste a promis de soutenir les entreprises britanniques, mais que l’attente autour du budget de Reeves a été marquée par une perte progressive de confiance.

Avec des rendements des gilts britanniques à dix ans dépassant 4,2 %, le taux correspondant en Allemagne se situe autour de 2,2 %, l’écart étant le plus large observé depuis plus d’un an. Cette situation témoigne de l’anxiété avant le budget et de l’anticipation d’une baisse des taux d’intérêt dans la zone euro plus rapide qu’au Royaume-Uni.

Après la période de Covid, l’émission de gilts avait chuté à 170 milliards de livres sterling en 2022-23, avant de remonter à 239 milliards de livres sterling l’année suivante. En avril, le Trésor avait prévu une émission supplémentaire de 278 milliards de livres sterling pour l’année en cours. Néanmoins, ce chiffre semble désormais trop prudent, Nomura prévoyant des émissions pouvant atteindre 315 milliards de livres sterling. Moyeen Islam, stratège chez Barclays, a affirmé qu’une émission annuelle de 250 à 270 milliards de livres sterling de gilts devient « la norme ».

Adam Dent, stratège chez Santander, a ajouté que le marché des gilts est particulièrement nerveux face à cette augmentation potentielle, anticipant une forte émission de gilts pour de nombreuses années à venir.

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