vendredi, novembre 22, 2024

Les implications des milices armées à l’approche des élections présidentielles : le témoignage d’un chef de Pennsylvanie

Christian Yingling, un vétéran de la Navy et leader de la Pennsylvania Volunteer Militia, maintient un engagement actif pour défendre la Constitution des États-Unis depuis plus de dix ans. Il exprime des inquiétudes sur la corruption gouvernementale, la perte de libertés individuelles et la montée de l’extrémisme. Bien qu’il ait été impliqué dans des événements controversés comme Charlottesville, il se dissocie des groupes extrémistes. Yingling se concentre désormais sur des activités moins militantes tout en restant vigilant et prêt à intervenir.

Christian Yingling, un vétéran qui a servi dans la Navy, est à la tête d’une milice qui reste constamment prête à agir en cas de crise depuis plus de dix ans. Il s’inquiète des troubles internes, des catastrophes, et d’une administration jugée oppressive à Washington, tout en proclamant défendre la Constitution américaine ainsi que sa famille et sa communauté. Il espère surtout que les citoyens prennent conscience des enjeux qui se dessinent.

Selon Yingling, la corruption gangrène le gouvernement, qui ne se soucie pas du bien-être du peuple mais de ses propres intérêts.

Quel est, selon lui, le principal danger qui menace les États-Unis ? Pour lui, il en existe des dizaines. « Notre liberté d’expression et notre droit de porter des armes sont continuellement attaqués. Chaque nouvelle loi restreint un peu plus notre liberté. Nous sommes comme cette grenouille dans une casserole d’eau qui chauffe progressivement — un jour, elle bouillira sans même que nous réalisions que nous perdons notre liberté, préférant acheter le dernier smartphone flambant neuf, » déclare-t-il.

Nous avons eu plusieurs occasions de discuter, que ce soit lors de reportages en Virginie-Occidentale, à une manifestation pro-Trump à Washington, ou encore chez lui. Yingling n’hésite pas à dialoguer avec les médias, une situation rare pour un membre d’une milice. « Je ne fuis pas les médias, pourquoi le ferais-je ? » lance-t-il, accompagné d’un sourire énigmatique.

Cette rencontre a lieu au Keystone State Park en Pennsylvanie, au bord d’un lac animé par des enfants jouant et des rapaces en vol. Yingling arrive au volant de son pick-up rouge, ornée d’une tête de mort et d’une inscription provocatrice : « Dieu jugera nos ennemis, nous organisons la rencontre », un cri de ralliement hérité des tireurs d’élite américains pendant la guerre d’Irak.

Une Mission Délicate à Charlottesville

Notre première rencontre remonte à septembre 2017, alors que je couvrais une manœuvre secrète de la Pennsylvania Lightfoot Militia dans la forêt de Virginie-Occidentale, peu après les événements violents de Charlottesville. Yingling et sa troupe avaient été présents pour éviter des affrontements entre radicaux de différentes tendances, bien que leur présence ait suscité de vives controverses. Des médias comme Politico avaient même évoqué la milice comme une « police privée des suprématistes blancs ».

Yingling rejette cette image. « C’était une mission de paix », affirme-t-il. Bien que 32 miliciens aient fait face à une majorité de manifestants, ils ont réussi à prévenir le pire pendant que la police restait inactive. Malheureusement, des milliers de blessés ont été comptabilisés et une personne a perdu la vie.

La ville de Charlottesville a essayé d’intenter une action en justice contre les responsables et les miliciens, mais Yingling exprime une certaine confiance quant à l’abandon de cette plainte.

Depuis ce jour, il a œuvré pour rétablir son image et clarifier sa position. Il insiste sur le fait qu’il n’est pas néonazi, même si certains éléments d’extrême droite ont détourné la manifestation pour en faire une vitrine de leur idéologie. Pour Yingling, les dirigeants de ces groupes sont davantage des « débiles » que de véritables patriotes. Il reste méprisant à l’égard des Proud Boys, particulièrement après leurs actes violents lors de l’assaut sur le Capitole.

Quant à lui, il a conseillé à son équipe de ne pas participer aux événements du 6 janvier, pressentant que cela n’allait pas se dérouler comme prévu. « C’était une grande confusion, sans coordination. » Pourtant, il s’est engagé dans plusieurs manifestations au cours de l’année électorale de 2020, se présentant aux manifestations pour le droit aux armes et contre les monuments confédérés.

Entre Légalité et Extrémisme

Le FBI considère toutes les milices, qu’elles se positionnent modérément ou radicalement, comme des menaces potentielles. Les miliciens se voient comme les gardiens de la Constitution et de leur liberté personnelle, clamant que celle-ci leur permet d’utiliser la force contre un gouvernement fédéral qu’ils jugeraient oppressif.

Leur existence repose sur le deuxième amendement, qui garantit le droit de posséder des

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