jeudi, décembre 26, 2024

Les hôpitaux de Montréal risquent de manquer de médicaments clés contre la COVID

L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont risque de manquer d’un médicament COVID salvateur dans son unité de soins intensifs au cours des 10 prochains jours au milieu d’un nombre élevé et soutenu de patients en soins intensifs souffrant de la maladie pandémique, a appris la Gazette de Montréal.

La cinquième vague induite par Omicron n’a pas seulement conduit à certains

les chirurgies programmées contre le cancer et le cœur sont reportées au Québec

, mais commence à épuiser les stocks de certains traitements COVID, en particulier dans le réseau hospitalier pour adultes surchargé de Montréal. De plus, le plus grand hôpital pédiatrique du Québec, Ste-Justine, signale une baisse de 20% de ses volumes chirurgicaux en raison d’une augmentation des hospitalisations COVID chez les enfants.

À Maisonneuve-Rosemont, juste à l’est du Stade olympique, l’hôpital a décidé de resserrer le contrôle sur l’utilisation d’un puissant anti-inflammatoire, le tocilizumab. Ce médicament coûteux est également administré à certains patients atteints de cancer qui présentent un risque imminent de décès.

«La semaine dernière, il nous en restait très peu, très peu», a déclaré le Dr François Marquis, chef de l’USI de Maisonneuve-Rosemont, en entrevue mercredi.

« Nous avons reçu plus de doses cette semaine. Chaque semaine, l’allocation est donnée par le gouvernement, mais il est tout à fait possible que nous manquions de ce médicament. Maintenant, ce n’est pas le seul sur le marché. Il existe quelques médicaments qui peuvent à peu près faire la même chose. Mais ils sont tous en quelque sorte (en nombre insuffisant). »

« Nous avons encore des tonnes de Decadron », a ajouté Marquis, « c’est donc un autre médicament anti-inflammatoire que nous donnons. Mais lorsque vous passez à l’étape suivante, le niveau d’inflammation suivant, en particulier pour les patients qui entrent aux soins intensifs et qui ont besoin d’oxygène à très haut débit ou qui vont vers l’intubation, ce sont les types de patients auxquels vous voulez donner du tocilizumab.

Au Centre universitaire de santé McGill, les médecins

commencent à manquer d’anticorps monoclonaux

pour un certain groupe de patients immunodéprimés COVID-positifs. TVA Nouvelles a rapporté mardi que Maisonneuve-Rosemont et deux autres hôpitaux de Montréal étaient aux prises avec une pénurie de médicaments COVID qui comprend le médicament Sarilumab, un traitement qui est également administré aux personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde sévère.

Marquis a déclaré que la capacité de son unité de soins intensifs est «assez restreinte» et «nous devons faire très attention à savoir qui est admis et qui ne l’est pas. Ce qui est différent des autres vagues, c’est que nous avons un roulement (de patients) plus élevé. Lors de la première vague, les gens mouraient pratiquement sur place ou restaient longtemps.

«Au cours des deuxième, troisième et quatrième vagues, c’était plutôt des patients plus jeunes qui resteraient aux soins intensifs pendant des semaines, voire des mois. En ce moment, je touche du bois, mais ce que nous voyons, c’est que les patients ont un roulement plus court, ils restent donc quelques jours aux soins intensifs, puis ils peuvent retourner dans le service. C’est probablement grâce à la vaccination.

En revanche, a noté Marquis, la salle d’urgence et les services de Maisonneuve-Rosemont sont maintenant sous «une pression réelle et folle». Mercredi soir, l’urgence de Maisonneuve Rosemont était remplie à 133 % de sa capacité.

« C’est là que la plupart des patients (COVID) finissent par s’entasser », a-t-il expliqué à propos des urgences. « Aux soins intensifs, c’est très serré. … Nous sommes à 100 % de notre capacité, mais nous ne sommes pas au même endroit où nous étions lors des première et deuxième vagues » de la pandémie.

Ajoutant aux défis auxquels sont confrontés les hôpitaux pour adultes du Québec, ils ont moins de lits dotés en personnel qu’au début de la pandémie en raison de l’absentéisme croissant chez les travailleurs de la santé. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déclaré mardi que Québec se démenait pour trouver 1 000 travailleurs à envoyer dans les hôpitaux pour éviter d’atteindre ce qu’il a décrit comme le «point de non-retour».

Pendant ce temps à Ste-Justine, la pandémie pose aussi des défis au personnel pédiatrique. Dans un cas, un enfant COVID-négatif est programmé pour une greffe de moelle osseuse, mais a un parent qui est COVID-positif, nécessitant une réorganisation des soins de ce patient, a déclaré le porte-parole Michel Dumais.

Mardi, 22 patients ont été infectés par la COVID à Ste-Justine, mais six ont été admis uniquement en raison de la maladie pandémique, tandis que les autres ont été testés positifs alors qu’ils étaient hospitalisés pour d’autres raisons médicales.

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