samedi, novembre 23, 2024

Les groupes anglophones s’inquiètent alors qu’Ottawa et le Québec parviennent à un accord sur l’utilisation du français dans les entreprises sous réglementation fédérale

Deux députés libéraux ont tenté de proposer des amendements pour préciser que les employés seraient autorisés à travailler en anglais, mais leurs collègues libéraux et députés de l’opposition ont rejeté cette proposition.

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OTTAWA — Ottawa et Québec sont maintenant sur la même longueur d’onde pour forcer les entreprises privées sous réglementation fédérale à promouvoir et à utiliser le français dans la province, mais cela rend nerveux les membres de la minorité anglophone.

Le ministre de la Langue française du Québec, Jean-François Roberge, a annoncé vendredi que les deux paliers de gouvernement s’étaient entendus sur le projet de loi C-13, qui en était aux dernières étapes des audiences du comité à Ottawa. Roberge n’a pas précisé les termes de l’entente mais a dit qu’il s’agissait bel et bien d’une « étape majeure » pour la vitalité du français au Québec et au Canada.

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Quelques minutes après avoir tweeté l’annonce, les membres du Comité permanent des Communes sur les langues officielles ont adopté à l’unanimité une série d’amendements au projet de loi visant à harmoniser des éléments de la Loi sur l’utilisation du français dans les entreprises privées sous réglementation fédérale — qui serait créée à la suite de C -13 devient loi — avec la Charte de la langue française du Québec.

Les changements ont été proposés par Marc Serré, secrétaire parlementaire du ministre des Langues officielles, dans la dernière heure d’une étude marathon du projet de loi vendredi après-midi et ont reçu un appui retentissant des partis d’opposition même si, de leur propre aveu, ils n’avaient pas pris le temps d’étudier à fond ce que ces modifications impliqueraient pour ces entreprises.

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« Je fais beaucoup plus confiance au gouvernement du Québec qu’au gouvernement du Canada, et ils ont l’appui du Québec », a déclaré le député conservateur québécois Joël Godin.

La ministre des Langues officielles Ginette Petitpas Taylor n’était pas disponible pour une entrevue, mais son bureau a fourni la liste des amendements qui ont été rapidement adoptés vendredi et a déclaré que les changements étaient le résultat de «plusieurs mois de travail» avec son homologue québécois.

« Nous avons toujours été clairs sur le fait que nous partageons un objectif commun avec le Québec sur la question de la protection de la langue française, et les modifications proposées par notre gouvernement sont une manifestation de cette volonté commune que les entreprises privées sous juridiction fédérale fassent leur juste part pour lutter contre le déclin du français », a déclaré Petitpas Taylor dans un communiqué.

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Les modifications comprennent un libellé plus précis pour s’assurer que tous les employés d’une entreprise privée sous réglementation fédérale au Québec ont le droit d’effectuer leur travail et d’être supervisés en français et d’utiliser des systèmes informatiques largement utilisés en français.

Les changements proposés permettent également à ces employés de recevoir toutes les communications et tous les documents en français, y compris les formulaires de candidature, les contrats de travail, les documents de formation, les conventions collectives et les horaires.

Cela n’empêche pas que les communications et les documents soient également en anglais ou dans une autre langue, mais l’usage du français doit être « au moins équivalent » dans ces communications.

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Les députés libéraux Anthony Housefather et Patricia Lattanzio ont tenté vendredi de proposer des amendements pour préciser que les employeurs permettraient à leurs employés de travailler en anglais et d’utiliser des instruments de travail et des systèmes informatiques en anglais. Mais leurs collègues libéraux ont voté contre leur proposition, aux côtés des partis d’opposition.

« Le problème ici est que nous créons trois droits, mais nous n’autorisons une exception que pour un seul de ces droits, et cela crée de la confusion », a expliqué Housefather.

Les modifications ajoutent également des attentes pour les entreprises sous juridiction fédérale au Québec de développer des programmes pour « généraliser l’utilisation du français à tous les niveaux » en s’assurant que tous les gestionnaires et employés ont une connaissance suffisante du français, pour augmenter ce niveau et que le français est utilisé comme langue de travail et de communication interne.

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Enfin, les changements proposés dans le projet de loi les empêchent de discriminer un employé qui ne parle que le français ou qui n’a pas une connaissance suffisante de l’anglais pour le travail.

Eva Ludvig du Quebec Community Groups Network a dit qu’elle n’avait toujours pas vu les détails de l’entente mardi. Mais elle a signalé que son organisation avait des « appréhensions » face à l’approbation automatique par le Québec des amendements au projet de loi.

«Au risque de paraître cynique, le gouvernement provincial n’a pas été un champion de la communauté anglophone», a-t-elle déclaré.

En vertu de C-13, les entreprises de compétence fédérale au Québec — comme les banques, les compagnies aériennes, les services de transport ou les télécommunications — auraient le choix de se conformer à la Loi sur l’usage du français dans les entreprises privées sous réglementation fédérale ou de s’inscrire auprès de l’Office québécois de la langue française en vertu de la Charte de la langue française.

Air Canada et CN Rail ont déjà annoncé qu’ils choisissaient de se conformer au régime québécois.

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