Des enquêteurs indépendants et des groupes de défense des droits humains ont estimé qu’au moins 7 000 civils ont été tués par les frappes aériennes de la coalition en Irak et en Syrie.
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Des membres des Forces canadiennes ont participé à une équipe militaire américaine controversée qui a été accusée d’avoir tué des dizaines d’innocents en Irak et en Syrie.
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Mais les détails sur le rôle des forces spéciales canadiennes dans l’équipe, dont le nom de code est Talon Anvil, sont encore secrets. Un soldat des forces spéciales canadiennes faisait partie de l’équipe de 20 membres en 2015 tandis que d’autres militaires canadiens ont joué un rôle de soutien ou ont été informés de ses activités, selon des documents obtenus par ce journal ainsi que des informations fournies par des sources militaires.
En décembre 2021, le New York Times a révélé que Talon Anvil était responsable du lancement de dizaines de milliers de bombes et de missiles contre l’État islamique en Syrie et en Irak, mais dans le processus avait tué des centaines de civils. Les actions imprudentes de l’équipe Talon Anvil, qui a opéré de 2014 à 2019, ont alarmé des membres de l’armée américaine et même de la CIA, a rapporté le journal.
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Les règles conçues pour protéger les civils ont été contournées. Des personnes qui n’avaient joué aucun rôle dans le conflit, notamment des agriculteurs essayant de récolter des récoltes, des enfants jouant dans les rues, des familles fuyant les combats et des villageois s’abritant dans des bâtiments, ont été tuées, a révélé l’enquête du New York Times.
Deux jours après que ce journal a publié le premier de plusieurs articles sur Talon Anvil, le Commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada (COMFOSCAN) a fait part de ses inquiétudes quant au fait que des questions pourraient surgir quant à sa propre implication dans l’équipe.
« Est-ce que des allégations telles que décrites dans l’article du NYT étaient connues de la direction du COMFOSCAN à l’époque ou ont été révélées depuis? » un officier a noté dans un e-mail à Brig. Le général Martin Gros-Jean.
Gros-Jean a été nommé en 2020 à un nouveau poste de soutien du commandant adjoint, qui supervise la gestion quotidienne des forces du COMFOSCAN.
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Les conseils et informations fournis à Gros-Jean ont été entièrement censurés à partir des documents obtenus par ce journal grâce à la loi sur l’accès à l’information. Les Forces canadiennes ont invoqué des raisons de sécurité nationale pour retenir l’information.
Mais la Défense nationale, dans une déclaration distincte à ce journal, a reconnu qu’un membre des forces spéciales canadiennes faisait partie de Talon Anvil. Le département n’a pas fourni de détails sur le rôle joué par l’individu dans l’équipe de 20 membres, mais a noté que le soldat des forces spéciales était intégré à l’armée américaine à l’époque.
Talon Anvil était dirigé par des forces spéciales américaines connues sous le nom de Delta. Le COMFOSCAN entretient une relation étroite avec Delta, ainsi qu’avec d’autres forces spéciales américaines.
Le soldat des forces spéciales canadiennes a été affecté à Talon Anvil d’avril à octobre 2015, selon le ministère. « La direction du commandement des FOSCAN est au courant des allégations contre l’unité militaire américaine, qui a fait l’objet d’une enquête à l’époque par les forces américaines », ajoute le communiqué. « Comme l’enquête a été menée par les États-Unis, nous n’avons aucune information supplémentaire à fournir. »
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Le New York Times a rapporté qu’une seule frappe aérienne lancée par Talon Anvil qui a entraîné la mort de civils est en cours d’examen. Talon Anvil, qui était situé à Erbil, en Irak, puis a déménagé en Syrie, était responsable d’environ 80 % des 112 000 bombes et missiles lancés sur des cibles de l’État islamique.
Des enquêteurs indépendants et des groupes de défense des droits humains ont estimé qu’au moins 7 000 civils ont été tués par les frappes aériennes de la coalition en Irak et en Syrie.
La Défense nationale a noté que le personnel de l’Aviation royale canadienne n’était pas affecté à l’équipe Talon Anvil. Mais on ne sait pas quel rôle, le cas échéant, Talon Anvil a joué dans les frappes aériennes du Canada contre les forces de l’État islamique.
Talon Anvil avait trois groupes qui travaillaient 24 heures sur 24 pour recueillir des informations auprès des troupes terrestres alliées, y compris des forces spéciales canadiennes, ainsi que des données de surveillance recueillies par des drones et d’autres aéronefs et des interceptions de transmissions radio et électroniques.
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Les chasseurs CF-18 canadiens ont effectué 251 frappes aériennes du 30 octobre 2014 au 15 février 2016. Au total, 606 bombes ont été larguées, principalement sur des cibles en Irak. Les Forces canadiennes ont déclaré qu’elles n’avaient aucune information sur les victimes civiles de ces missions de bombardement.
Les responsables du Pentagone ont cependant reconnu qu’il était difficile d’obtenir un décompte fiable des morts civiles ou d’enquêter sur les allégations selon lesquelles des innocents auraient été tués lors d’attentats à la bombe, car la plupart se sont produits sur un territoire contrôlé par l’État islamique.
Le gouvernement conservateur précédent a envoyé des forces spéciales canadiennes dans le nord de l’Irak pour entraîner les troupes kurdes à partir de 2014. Ce programme a été élargi par le gouvernement libéral, les forces spéciales canadiennes appelant à des frappes aériennes et prenant part à des fusillades avec les forces ennemies. À l’époque, le gouvernement libéral et les dirigeants militaires canadiens ont insisté sur le fait que de telles activités ne devaient pas être considérées comme des combats.
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L’armée canadienne a publié certains détails sur les combats dans le cadre de sa stratégie de communication stratégique. Par exemple, il a coordonné la diffusion d’informations aux médias en 2017 au sujet d’un tireur d’élite des forces spéciales canadiennes qui a tiré sur un homme armé de l’État islamique à près de 3,5 kilomètres.
Cette information a été publiée quelques jours seulement avant l’annonce par le gouvernement libéral du renouvellement de la mission en Irak pour deux ans. Il a été conçu pour mettre en évidence ce que les libéraux et les militaires disent être une mission réussie, ont noté des sources de la défense à l’époque.
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