Une offensive surprise des insurgés dans le nord de la Syrie a conduit à des gains territoriaux significatifs contre l’armée syrienne, marquant la première avancée notable depuis 2020. Les combats, qui ont entraîné des pertes humaines et des déplacements de population, se déroulent près de zones stratégiques comme Alep et l’aéroport d’Al-Nayrab. Ce regain d’activisme des rebelles suggère un changement dans les dynamiques de pouvoir, alors que les soutiens du régime sont distraits par d’autres conflits.
Offensive Surprise des Insurgés dans le Nord de la Syrie
Dans la dernière enclave rebelle située dans le nord de la Syrie, des groupes insurgés ont lancé une offensive inattendue, marquée par une attaque significative contre l’armée syrienne. Selon des sources militaires et rebelles, il s’agit du premier gain territorial considérable pour les insurgés depuis plusieurs années. Des informations indiquent que ces derniers ont réussi à s’emparer d’au moins dix zones précédemment sous le contrôle des forces gouvernementales dirigées par le président Bachar al-Assad.
Implications de l’Offensive et Réaction de l’Armée Syrienne
Cette offensive a progressé à quelques kilomètres des localités chiites de Nubl et Zahra, où des milices Hezbollah, soutenues par le Liban et l’Iran, sont présentes, et à seulement dix kilomètres des entrées de la ville d’Alep. L’aéroport d’Al-Nayrab, situé à l’est de la ville et occupé par des milices pro-iraniennes, a également été ciblé. Ce développement marque la première avancée des groupes rebelles depuis mars 2020, date à laquelle un cessez-le-feu avait été instauré grâce à un accord entre la Russie et la Turquie.
Les insurgés ont attribué cette offensive à une intensification des attaques aériennes russes et syriennes sur des zones civiles, ainsi qu’à un renforcement des troupes gouvernementales suggérant de potentielles offensives futures. En réaction, l’armée syrienne a ouvert le feu avec son artillerie sur des zones situées à proximité de la ville d’Idlib, actuellement sous contrôle rebelle. Des centaines de familles ont été contraintes de fuir vers la frontière turque, et les combats ont déjà causé la mort d’au moins 130 personnes, selon des activistes, dont près de 50 soldats du régime.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, le pays est devenu un territoire divisé. Actuellement, le président al-Assad contrôle environ deux tiers du pays grâce au soutien indéfectible de la Russie et de l’Iran, tandis que le nord-ouest reste partiellement sous le contrôle des forces d’opposition. La politologue et journaliste Kristin Helberg décrit cette situation comme une « guerre à feu doux », soulignant que malgré le cessez-le-feu de mars 2020, les attaques du régime syrien et des forces aériennes russes se sont intensifiées récemment.
Selon Helberg, l’attaque des insurgés intervient à un moment où les dynamiques de pouvoir en Syrie sont en évolution. Elle note que les soutiens d’Assad, notamment la Russie, l’Iran, et le Hezbollah, sont actuellement distraits par d’autres engagements. La Russie concentre ses forces sur le conflit en Ukraine et dans le sud de la Syrie, servant d’intermédiaire entre le Hezbollah, les Gardiens de la Révolution iraniens et Israël. Parallèlement, le Hezbollah et les milices iraniennes se repositionnent à l’est du pays, craignant des représailles israéliennes. Cela crée un terrain propice pour que les opposants au régime d’Assad envisagent de frapper à nouveau un régime affaibli sur plusieurs fronts internes.